C'est un des plus grands écrivains américains de l'étrange. Parmi ses romans, Les plus qu'humains et Cristal qui songe sont des chefs-d'œuvre incontestés du genre.
L'amour-mort ! L'amour pour arme. N'est-ce pas une idée diabolique ? Imaginez une substance isolée, inoculée par les poumons, par n'importe quelle blessure... Elle est là en vous, elle attend de recevoir le déclic, l'impulsion, celle qui vous jette dans les bras d'une femme... Mystérieuse synergie qui donne la mort !
A l'inverse la haine, ressort plus puissant encore, prend pour cible le cœur d'un homme et le désintègre ! Par amour, bien sûr !
L'amour, la haine... Jeu des hormones ou alchimie du cerveau ? Conjuguées ou extrapolées, les passions sont ici source d'inattendu, facteur de machineries insensées. A travers elles, c'est la vie et la mort qui éclatent au cœur de ces nouvelles...
1 - Extrapolation (Extrapolation / Beware the fury, 1954), pages 5 à 48, nouvelle, trad. Roland DELOUYA 2 - Le Prix de la synergie (The Wages of Synergy, 1953), pages 49 à 121, nouvelle, trad. Roland DELOUYA 3 - Faites-moi de la place (Make Room for Me, 1951), pages 123 à 162, nouvelle, trad. Roland DELOUYA 4 - Le Cœur désintégré (The Heart, 1955), pages 163 à 169, nouvelle, trad. Roland DELOUYA 5 - Les Incubes de Parallèle X (The Incubi of Parallel X, 1951), pages 171 à 248, nouvelle, trad. Roland DELOUYA
Cinq nouvelles, toutes inédites en français, et publiées originellement entre 1951 et 1955. Une même convergence thématique et philosophique (qui donne au volume un vernis de très grande — presque trop grande — cohérence) : l'homme seul (ou en un cas, un petit groupe) qui est capable de vaincre un immense péril grâce à un héritage génétique ou culturel. Bref, le mythe de l'homme-plus, de l'homme providentiel (ou du gelstadt du genre Plus qu'Humainsdans Faites-moi de la place, texte qui exploite, avant Le viol cosmique,du même Sturgeon, le thème de l'invasion mentale parasitaire), dont la meilleure mouture se trouve dans Le prix de la synergie, bon récit de style Série Noire sur (déjà !) le danger des recherches sur la chimie organique à prolongements militaires. Les intrigues sont astucieuses à souhait, les personnages agréablement stéréotypés, des dialogues d'un naturel à faire pâlir d'envie Jean-Loup Dabadie. C'est du travail cousu main du second âge d'or de la s-f américaine. Mais il est permis de ne pas être vraiment enthousiaste devant ce produit typique des fiveties.