Être haï par la Terre entière pour avoir livré tous les secrets de la planète à des monstres qui s'apprêtent à l'envahir et tenter désespérément d'envoyer un message que seule une femme aimée pourra comprendre.
Adorer son mari et devoir le fuir parce qu'on a vu successivement trois homme mourir dans ses bras et qu'on a conscience d'être l'instrument d'un assassin qui a pris l'amour pour arme.
Aimer un homme au point de prendre pour cible de sa haine le coeur défaillant qui le rend inaccessible et, ce faisant, le détruire.
L'amour, la haine, le coeur qui comprend tout, telle est la préoccupation majeure de Sturgeon et tel est le fil conducteur de ces cinq étonnantes nouvelles.
1 - Extrapolation (Extrapolation / Beware the fury, 1954), pages 11 à 42, nouvelle, trad. Roland DELOUYA 2 - Le Prix de la synergie (The Wages of Synergy, 1953), pages 43 à 95, nouvelle, trad. Roland DELOUYA 3 - Faites-moi de la place (Make Room for Me, 1951), pages 95 à 124, nouvelle, trad. Roland DELOUYA 4 - Le Cœur désintégré (The Heart, 1955), pages 124 à 128, nouvelle, trad. Roland DELOUYA 5 - Les Incubes de Parallèle X (The Incubi of Parallel X, 1951), pages 128 à 184, nouvelle, trad. Roland DELOUYA
Critiques
Cinq nouvelles, toutes inédites en français, et publiées originellement entre 1951 et 1955. Une même convergence thématique et philosophique (qui donne au volume un vernis de très grande — presque trop grande — cohérence) : l'homme seul (ou en un cas, un petit groupe) qui est capable de vaincre un immense péril grâce à un héritage génétique ou culturel. Bref, le mythe de l'homme-plus, de l'homme providentiel (ou du gelstadt du genre Plus qu'Humainsdans Faites-moi de la place, texte qui exploite, avant Le viol cosmique,du même Sturgeon, le thème de l'invasion mentale parasitaire), dont la meilleure mouture se trouve dans Le prix de la synergie, bon récit de style Série Noire sur (déjà !) le danger des recherches sur la chimie organique à prolongements militaires. Les intrigues sont astucieuses à souhait, les personnages agréablement stéréotypés, des dialogues d'un naturel à faire pâlir d'envie Jean-Loup Dabadie. C'est du travail cousu main du second âge d'or de la s-f américaine. Mais il est permis de ne pas être vraiment enthousiaste devant ce produit typique des fiveties.