Lise, femme-flic réduite au chômage par la concurrence des robots municipaux, fait partie d'une équipe de scaphandriers qui recensent les victimes de la catastrophe qui a noyé le réseau du métro, et apportent des vivres aux survivants, devenus fous. La rencontre d'une apprentie terroriste, l'incite à s'interroger sur la nature réelle de la catastrophe. Elle veut que la vérité soit connue. Elle échoue.
C'est mince. Tout part d'une image forte : des rames englouties, des cadavres imputrescibles, à la peau comme un cuir couleur de miel, des scaphandriers titubant au bout de leur câble. Comme cela ne suffit pas pour faire un roman, il a fallu ajouter quelques silhouettes qui s'évertuent à être des personnages, quelques brèves scènes d'action qui assureront peut-être le lien avec les prochains volumes, des images secondaires parfois réussies, angoissantes ou burlesques, parfois ratées, parce que tout le monde n'est pas Régis Messac... Il a fallu aussi ajouter une histoire. Ce n'est pas la spécialité de Brussolo. Il le sait. Il le dit. « Son récit est aussi peu consistant qu'un résumé de feuilleton radiophonique » (p. 207)...
Tant pis. On choisit de lire Brussolo non pour l'intrigue, mais pour l'ambiance, les images, les descriptions... Tout au plus peut-on regretter que ce roman ne tourne que sur une seule « vision », le rythme de publication accéléré l'obligeant à économiser ses idées. Le pingre.
Éric VIAL (lui écrire)
Première parution : 1/11/1984 dans Fiction 356
Mise en ligne le : 24/5/2003