La première nouvelle de ce recueil. Les Erophages, n'avait jamais été publiée en librairie. Dans cette utopie un peu leste, d'une grande grâce d'imagination, l'écrivain décrit une peuplade fantastique aux ébats amoureux inattendus et charmants.

     A la suite, Le Peseur d'âmes tente d'éterniser l'amour parfait, en réunissant les âmes de ceux qui se sont aimés. Il y parvient en joignant dans un ballon de verre les âmes de deux frères morts ensemble. Il échouera cependant, plus tard, à rejoindre ainsi une épouse tendrement regrettée.

     La Machine à lire les pensées décrit les dangers de la psychanalyse. Celle-ci risque de briser un ménage heureux en livrant à chacun des deux protagonistes les secrets de l'autre. La philosophie optimiste et équilibrée de l'auteur permet à ses personnages d'échapper au risque d'une expérience utopique.

     Le dernier des quatre contes, Voyage au pays des Articoles, attaque de façon virulente les excès du progrès. Après un naufrage, le narrateur et sa compagne abordent une île où ils rencontrent une civilisation étrange. La population est divisée en « intellectuels » et en êtres incultes chargés de les servir. Les perspectives qui attendent ces deux groupes humains sont inquiétantes : qui remplacera les esthètes voués à l'extinction, sinon leurs serviteurs ? Et qui remplacera ceux-là quand les indigènes de l'île seront eux-mêmes devenus Articoles ? Anne et son compagnon s'enfuient de ce pays au mirage trompeur, où la logique est devenue folle.