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Les Pirates du paradis (essai sur la science-fiction)

Alexis LECAYE


Illustration de Stéphane DUMONT

DENOËL / GONTHIER , coll. Bibliothèque médiations précédent dans la collection n° 212
Dépôt légal : 1er trimestre 1981
Première édition
Essai, 254 pages, catégorie / prix : 3
ISBN : néant
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
     Miroir déformé de notre société
     la science-fiction combine
     les mythes d'hier
     avec les rêves d'aujourd'hui
     et les angoisses
     de notre univers moderne
     mécanisé, divisé,
     obsédé par son avenir.
     Dans cet essai remarquablement complet,
     l'auteur place
     ce phénomène typique de notre époque
     sous un éclairage tout à fait nouveau :
     au lieu de suivre
     la thématique traditionnelle
     avec ses planètes et ses monstres,
     il part des thèmes universels
     communs à tout être humain
     et à toute littérature
     —de Wells à Bradbury,
     de Simak à Asimov-
     enrichis des sujets
     spécifiques de la science-fiction.
Critiques
 
     Les pirates du paradis n'est ni un ouvrage historique (comme L'histoire de la science-fiction moderne de Jacques Sadoul), ni une compilation bibliographique (comme L'Encyclopédie Versins ou Le catalogue des âmes et cycles de la SF de Stan Barets), ni un survol des écoles et des thèmes traditionnellement reconnus (tels Panorama de la SF de Jacques Van Herp ou Clefs pour la science-fiction d'Igor et Grichka Bogdanoff), ni une « vulgarisation publicitaire » (ce qu'était dans sa finalité L'effet science-fiction, signé des mêmes Bogdanoff). C'est plutôt du côté étude d'un phénomène de société (« miroir déformé, défoncé, de notre présent incertain ») qu'il faut ranger cette étude, plus proche d'un ouvrage comme Inconscience-fiction de Boris Eizykman, mais nettement plus lisible.
     L'auteur, Alexis Lecaye, historien, dessinateur, critique littéraire et romancier, a volontairement écarté les « notions de genres, d'écoles » pour « s'attacher à voir comment tous les traits visibles et cachés, structurels et conjoncturels, de la société moderne, sont transfigurés, extrapolés, interconnectés » ; ainsi, à la thématique traditionnelle, il « substitue un découpage nouveau, ou plutôt éternel : sexe, rêve, temps, drogue, organisation sociale, travail, bonheur, jeux (...), obsessions communes à tout être humain — et à toute littérature »
     Même si certaines de ses théories semblent contestables (en particulier celle du « millénarisme »), l'ensemble, très complet, est d'une justesse de vue remarquable. Je citerai un exemple qui va apporter un peu plus d'eau au moulin de la querelle « SF anglo-saxonne contre SF française » ; dans le chapitre sur la Violence, l'auteur remarque : « Curieusement, les grands desperados de la nouvelle vague française sont plus idéalistes que les vieux de la vieille d'outre-Atlantique : pour ces derniers, la violence est avant tout une réponse (...), conséquence d'un stimulus et d'un environnement précis : la ville cauchemar, la haine raciale, les pressions multiples et incessantes d'un cadre inhumain » ; mais, chez nos auteurs français, la violence est « parachutée »... « Les exclus sont les Indiens d'Amérique » 1. « Mais les travailleurs algériens sont trop prosaïques et calmes pour stimuler la glande imaginative ».
 

Notes :

1. Voir le recueil de Craig Strete chez Kesselring

Pierre K. REY
Première parution : 1/11/1981 dans Fiction 323
Mise en ligne le : 8/3/2009

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