BÉLIAL'
(Saint-Mammès, France) Dépôt légal : novembre 2004, Achevé d'imprimer : novembre 2004 Réédition Recueil de romans, 512 pages, catégorie / prix : 23 € ISBN : 2-84344-059-9 Format : 14,0 x 20,5 cm✅ Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
Un monument de l'aventure spatiale !
Elle se nomme Aladoree Anthar. Détentrice des secrets d'une arme fabuleuse, elle est l'ultime chance de survie pour l'ensemble des mondes humains en guerre contre les Méduses, envahisseurs extraterrestres mortels et implacables. La Légion de l'Espace est en déroute. Les colonies humaines tombent les unes après les autres. Pour John Star, Hal Samdu, Giles Habibula et Jay Kalam, il n'y a pas d'alternative : il leur faut retrouver Aladoree Anthar, maintenue en captivité sur le monde moribond des envahisseurs, quelque part autour de l'Étoile de Barnard, à plus de six années-lumière de notre Système solaire. De la réussite de leur entreprise dépend la survie de l'humanité, ni plus ni moins...
Jack Williamson est né le 19 avril 1908 à Bisbee, Arizona. II publie son premier texte en 1928 dans Amazing Stories d'Ugo Gernsback — autant dire aux débuts de la science-fiction ! Aujourd'hui considéré comme l'un des grands maîtres de l'Âge d'Or, on lui doit les chefs-d'œuvre incontestables que sont Les Humanoïdes, Plus noir que vous ne pensez ou encore La Légion de l'Espace, premier volet de la présente trilogie et véritable archétype du space opera épique.
Ceux de la Légion est un des monuments du space opera, un genre qu'il contribua à distinguer en tant que tel. Cycle culte, il est ici réuni pour la première fois en France dans un volume unique et proposé dans des traductions révisées.
Jack Williamson est un monument, une sorte de monstre sacré. Il appartient à une Amérique qui n'existe peut-être plus — celle des pionniers, des conquérants, pas des dévorateurs. Il appartient en tout cas à cette génération de précurseurs qui fit ses premières armes dans le Amazing Stories de Hugo Gernsback et consacra l'âge d'or de la SF. On lui doit un paquet d'oeuvres qui paraissent aujourd'hui bien désuètes, voire mineures, au regard du style et des thèmes employés. Dans le tas brillent pourtant quelques pépites, comme Plus noir que vous ne pensez (constamment réédité : éditions Joëlle Losfeld pour la dernière livraison) et le présent cycle, inauguré en 1935 avec La légion de l'espace.
Ladite légion est justement bien mal en point quand commence ce grand voyage dans le temps — dans l'histoire de la SF. Les Méduses, une race de E.T. belliqueux, sont en passe de transformer le réseau des colonies humaines en souvenir. Seul espoir de renverser le cours de la guerre : Aladoree Anthar, qui détient le secret d'une arme fabuleuse. Pour John Star, l'inénarrable Giles Habibula, Hal Samdu et Jay Kalam, il n'y a pas d'alternative : il faut retrouver miss Anthar, retenue en captivité sur le monde moribond des envahisseurs, quelque part autour de l'Étoile de Bernard, à plus de 6 années-lumière de notre bon vieux Soleil.
Archétypal ? Certes oui. Mais sur cette trame rustique de roman d'aventure, là où d'autres auraient enfilé les poncifs comme des perles, Williamson fait montre d'un art du récit qui laisse pantois. Inspirée des Mousquetaires de Dumas (D'Artagnan = John Star), l'intrigue s'enroule autour de schémas narratifs anciens : la belle princesse du conte (ainsi Aladoree Anthar peut-elle être considérée comme une Leïa avant l'heure) qu'on va chercher dans l'antre du dragon ; le récit d'initiation, le passage symbolique à l'âge adulte qui se résout par une transformation alchimique du nom (Ulnar devient Star) ; l'héritage à s'approprier. Williamson s'est accaparé l'adage qui veut qu'on fasse les meilleures soupes dans les vieux pots, et à partir de recettes éprouvées. Loin d'avoir tourné au cliché-vinaigre, sa tambouille à lui semble se bonifier avec le temps. Sans doute parce que, conscient des effets, des artifices, des latitudes que permet une grande technique littéraire, il a cherché à nourrir chaque cliché avant d'en nourrir le roman. Procédant par détournement, empruntant à de multiples sources (romans de cape et d'épée, d'aventure, d'horreur, westerns, romances, épopées), tordant, brassant, plaquant cette synthèse sur une trame résolument tournée vers la science et le futur, le triptyque de « La légion » pose les bases du space opera moderne. Comme le signale Roland C. Wagner dans une postface éclairante, un bon space op' est une affaire d'équilibre, d'ajustements délicats ; et Williamson était un équilibriste hors pair. Beaucoup l'ont imité ; peu sont parvenus à l'égaler.