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Contes d'horreur et d'aventures

John FLANDERS


Illustration de Pierre BERNARD

UGE (Union Générale d'Éditions) - 10/18 (Paris, France), coll. 10/18 précédent dans la collection n° 681 suivant dans la collection
Dépôt légal : 1er trimestre 1972, Achevé d'imprimer : 27 octobre 1975
Recueil de nouvelles, 312 pages, catégorie / prix : 3
ISBN : néant
Format : 10,8 x 17,7 cm
Genre : Fantastique


Quatrième de couverture
     Les amateurs de l'étrange, de l'insolite, du fantastique et de la science-fiction ont lu maintenant jusqu'au dernier texte signé Jean Ray. Ils prendront avec plaisir, et certains avec ferveur, connaissance des contes et romans du maître gantois parus sous le pseudonyme de John Flanders.
     John Flanders a écrit directement un bon nombre de ces textes en français, mais une grande partie de ces contes a été composée et publiée en néerlandais. Les Contes d'horreur et d'aventures paraissent pour la première fois sous forme de livre. Leur succès permettra à l'éditeur de 10/18 de poursuivre l'édition de l'œuvre immense de John Flanders qui ouvre un univers à peine soupçonné des « fans » de Jean Ray.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Albert VAN HAGELAND, Quand Jean Ray commente John Flanders, pages II à VIII, préface
2 - Écrit dans le vent (Geschreven in de Lucht, 1960), pages 6 à 15, nouvelle
3 - Le Fils de Manué (Samson en Dalila, 1960), pages 16 à 19, nouvelle
4 - Le Trésor du Wûlk (De Schat des Färoër-eilanden, 1947), pages 20 à 41, nouvelle
5 - Drummer-Hinger (De Nacht van het groote geheim / Drummer-Hinger, 1930), pages 42 à 50, nouvelle
6 - La Malédiction (De Man die een spook huwde, 1950), pages 51 à 60, nouvelle
7 - L'Île Creyratt (Het Geheim van het eiland / Het Geheim van het eiland Creyratt / Hongerige Bezoekers, 1937), pages 61 à 65, nouvelle
8 - La Dernière peste de Bergame (De laatste pest van Bergamo, 1940), pages 66 à 70, nouvelle
9 - L'Automate (De Robot), pages 71 à 75, nouvelle
10 - L'Horreur de Shoreham (De Verschrikking van Shoreham, 1946), pages 76 à 100, nouvelle, trad. Jacques FINNÉ
11 - Le Monstre des abîmes (Het Infusie-monster, 1940), pages 101 à 105, nouvelle
12 - Le Visage du Pôle (Het groene gelaat, 1938), pages 106 à 109, nouvelle
13 - Le Justicier de la Mer (Het Geheim van het circusdrama, 1939), pages 110 à 114, nouvelle
14 - Le Diable de Cire (De Agent die den duivel neerschoot!!, 1939), pages 115 à 119, nouvelle
15 - Une île dans le ciel (De Eenzame wolk / De Wolk, 1937), pages 120 à 123, nouvelle
16 - L'Avare fantôme (Het Vrekkerige spook, 1954), pages 124 à 126, nouvelle
17 - La Trouvaille de Monsieur Sweetpipe, pages 127 à 134, nouvelle
18 - Les Collines Rouges (Het geheim der rode heuvels, 1948), pages 136 à 162, nouvelle
19 - La Statue assassinée, pages 163 à 180, nouvelle
20 - Le Client de Minuit (De Klant van middernacht, 1954), pages 181 à 188, nouvelle
21 - L'Ange Noir (De Swarte Engel, 1951), pages 189 à 192, nouvelle
22 - Le Secret d'Allan Harbury (De Laatste atoombom, 1946), pages 193 à 214, nouvelle
23 - Brouillard et compagnie, pages 215 à 217, nouvelle
24 - Le Miroir Vénitien (Het Gelaat in den spiegel, 1939), pages 218 à 222, nouvelle, trad. Michaël GRAYN
25 - Les Contes de ma Mère l'Oye (De kloppende schaduw, 1939), pages 223 à 234, nouvelle
26 - Le Minotaure de métal (Minotaur de robot, 1946), pages 235 à 257, nouvelle
27 - La Neuvaine d'épouvante, pages 258 à 280, nouvelle
28 - Le Diable à bord, pages 282 à 285, nouvelle
29 - Le Reptile de la Baie d'Amov (Het Monster van de Amov-baai, 1938), pages 286 à 288, nouvelle
30 - Par les moyens du bord (Op eigen houtje..., 1950), pages 289 à 292, nouvelle
31 - Feu aux chandelles (Alle kaarsen aan!, 1953), pages 292 à 294, nouvelle
32 - La Tintina, pages 295 à 298, nouvelle
33 - Les Œufs de Pâques, pages 299 à 302, nouvelle
34 - Le Mystère du "Mina Kranert", pages 303 à 307, nouvelle
35 - Le Charmeur de Requins (De Haaien-trekker, 1953), pages 308 à 309, nouvelle
Critiques

 

Ce qu'Albert van Hageland ne dit pas dans sa préface à ce recueil de contes (inédits en France) de John Flanders-Jean Ray, c'est que celui-ci fit sa première apparition dans notre pays en 1927, découvert par André de Lorde et Albert Dubeux alors qu'il venait tout juste de publier ses Contes du whisky, et que ces deux découvreurs de talents noirs l'inclurent dans leur passionnante et rarissime anthologie des Maîtres de la peur. Puis on oublia Jean Ray. Il fallut la naissance de Mystère-Magazine, puis de Fiction, pour que Roland Stragliati parvienne à imposer le talent du conteur gantois auprès des amateurs. Malpertuis fut l'un des premiers volumes de la collection « Présence du Futur ». Cependant, on dut attendre la mort de l'auteur, survenue en 1964, pour que, grâce à la réédition de tout Jean Ray — la production de J.M.R. de Kremer écrite sous ce nom — il connût enfin le succès auprès d'une nouvelle génération d'aficionados. Robert Laffont entreprit l'édition en volumes club des « Œuvres Complètes »... restées à ce jour incomplètes. Mais qu'importe puisque, sur la lancée, Marabout sortait de l'oubli ces étonnants fascicules relatant les enquêtes de Harry Dickson, composés à une cadence étonnante, de façon quasi automatique, et tirant toute leur poésie de leurs faiblesses mêmes. :il est d'ailleurs regrettable que l'éditeur ait pratiqué de sombres coupes dans ces textes. En plus de la publication, à Anvers, par les soins de Danny De Laet, des Carnets d'Harry Dickson qui recensent avec minutie et un zèle infatigable les moindres écrits de M. de Kremer, il existe en Belgique une Fondation Jean Ray et, depuis peu, un Prix Jean Ray qui vient d'être décerné pour la première fois. C'est la consécration. Pour couronner cela, Albert van Hageland, vieil ami et agent littéraire de Jean Ray, entreprend la publication en plusieurs recueils des quelques deux cents contes écrits sous le nom de John Flanders pour différentes revues et notamment les publications de l'Abbaye d'Averhode. Les textes (romans brefs et short-short stories) de ce premier recueil sont regroupés en trois rubriques : Contes d'horreur et fantastiques, Contes d'aventures et Contes Marins. Albert van Hageland a bien raison de souligner que, parmi ces nouvelles, il en est beaucoup qui surpassent des textes signés Jean Ray et qu'il serait vain de vouloir mépriser cette production pour une simple raison pseudonymique. Aussi bien Jean Ray, qui usa d'une vingtaine de pseudonymes au moins au cours de sa féconde carrière, ne cessa jamais d'œuvrer dans un genre très personnel qui mêle de façon unique l'épouvante, la SF, le populisme, le roman policier et le traditionnel roman d'aventures (sur terre et sur mer).

L'auteur de La ruelle ténébreuse, c'est indéniable, appartient tout autant au domaine anglo-saxon qu'à cette terre flamande qui, semble-t-il, l'accueillit par mégarde. Mais il serait impardonnable de ne pas discerner l'appartenance de cette œuvre à une séculaire tradition belge, tout autant flamande que wallonne, qui unit pêle-mêle Breughel, Ghelderode, Maeterlinck, Ensor, la plupart des peintres symbolistes (Delville et Degouve de Nuncques notamment), Paul Delvaux et même un auteur de bandes dessinées, E.P. Jacobs. Ce qui n'empêche pas les influences anglo-saxonnes, absolument évidentes et qui font que Jean Ray fut presque uniquement nouvelliste, maniant l'art de la short-story avec une maestria assez peu coutumière en Europe. De plus, il semble que le sang de Dickens coule en ses veines lorsqu'il décrit Londres et ses maléfices ou met en scène des personnages, chaucériens jusqu'au bout des lèvres, dans ses Nouveaux contes de Canterbury. Jean Ray donne à la notion de fantastique naturel toute sa valeur. Sa langue, superbement concrète, imagée, poétique, excelle à suggérer l'indicible à partir de décors quotidiens. Il n'y a que Jean Ray pour brosser un décor anodin, décrire une scène banale en apparence, camper un personnage haut en couleurs dont les traits vont soudain se déformer, tandis que le décor bascule en une quatrième dimension. Jean Ray avait une belle devise : « Laisser aller l'imagination, laisser taire le mystère ». C'est là le secret de son œuvre. 

D'aucuns ont fait de ce prodigieux conteur un personnage de légende. La vérité n'est peut-être pas aussi glorieuse ni aussi exaltante. Mais qu'importe ! L'œuvre est assez ample et riche pour nourrir à satiété les lecteurs les plus exigeants. 

Dans ce gros volume de contes signés John Flanders, le miracle encore une fois se produit, dès les premières lignes de l'étonnant Ecrit dans le vent, la fascination opère, le style vous prend au ventre et ne vous lâche plus. Le mystère sous toutes ses formes — et il en est de bien surprenantes —, la terreur la plus grande, la peur savamment distillée, d'inoubliables et monstrueuses figures, voilà ce que l'on trouve dans ce carrousel de maléfices, et puis aussi cette inimitable voix de l'un des plus prestigieux scribes de la littérature fantastique. 

François RIVIÈRE
Première parution : 1/12/1972 dans Fiction 228
Mise en ligne le : 3/2/2019

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