Rapidement, avant que son adversaire eût pu se ressaisir ; Blade remoulina sa masse, en visant la même tête éventrée. Cette fois le crâne se fracassa avec de sinistres craquements. Une certaine euphorie sanguinaire s'était emparée de l'homme du MI6. Sans s'interrompre, il s'acharnait sur le moignon de cou, affalé sur le sol, sur cette bouillie de cervelle, de sang et d'os qui gisait pitoyablement. Habilement, il se tenait à distance des deux dernières têtes en faisant tourner de manière interrompue sa corde comme une hélice. La bête était comme folle. Elle effectuait des bonds hystérique d'un bout à l'autre de l'enceinte. L'homme n'entendait pas les cris fanatiques de l'assistance tendant à exciter davantage l'animal, et parfois à encourager le courageux étranger.

     « Blade ! Je m'appelle Richard Blade se répétait-il pour se donner du courage. Ce serait trop bête de revenir ici. »

     OÙ VA RICHARD BLADE ?

     — Où va Richard Blade, voyageur de l'infini ? Dans quelle « dimension » le cerveau sans âme de l'ordinateur peu-t-il le projeter ? Dans quels mondes passés ou à venir ? Dans quels univers inconnu jusqu'alors ?

     — Blade, un homme fait de muscles, de sang, de sexe et d'intelligence.

     — Blade sera-t-il le jouet humain de la machine qui l'envoie combattre les monstres terrifiants, les déesses sauvages et perverses d'un monde d'ailleurs ?