Richard MATHESON Titre original : What Dreams May Come, 1978 Première parution : G.P. Putman's Sons, New York, 1978 Traduction de Hélène COLLON
FLAMMARION
(Paris, France) Dépôt légal : novembre 1998 Première édition Roman, 312 pages, catégorie / prix : 120 F ISBN : 2-08-067688-1 Genre : Fantastique
Dès leur première rencontre, Chris et Ann ont senti se nouer entre eux ce lien mystérieux qui unit les âmes sœurs. Et de fait, lorsque Chris meurt dans un accident de la route, il ne disparaît pas vraiment. Une seconde vie s'ouvre à lui dans un univers insoupçonné dont il n'a de cesse de communiquer l'existence à son épouse. Mais comment Ann pourrait-elle être sensible à ses messages d'espoir, elle qui ne croit pas à une après-vie ? Qui y croit si peu que même après s'être donné la mort, elle demeure séparée de son mari.
Reste pour Chris à aller « au-delà de nos rêves », à réinventer pour son couple le mythe d'Orphée et d'Eurydice...
Informé par tout ce que l'on peut savoir, ou supposer sur le prétendu « sommeil de la mort » , un voyage fantastique aussi troublant qu'émouvant, porté à l'écran par Vincent Ward, avec Robin Williams et Annabella Sciorra dans les rôles principaux.
Janvier 1978. Une spirite remet à Robert Nielsen un manuscrit.
« “C'est de la part de votre frère.”
Mes soupçons se sont accrus. […]
“J'ignore qui vous êtes, mais si vous aviez effectivement connu mon frère, vous sauriez qu'il est décédé y a plus d'un an.” » Page 5.
Via ce manuscrit adressé à son frère, Chris Nielsen raconte sa mort dans un accident de la route, sa montée au Paradis (un endroit très chouette, malgré tous les préjugés qu'on pourrait nourrir à son encontre), la découverte des lieux, les amis de là-haut, le fonctionnement du déplacement instantané, etc. Il lui reste trente ou quarante ans à attendre que sa femme Ann le rejoigne, et alors qu'il commence à s'habituer à cette idée, sur Terre se produit l'inacceptable.
Il y a fort longtemps, dans un pays voisin mais néanmoins ami, un Écossais – il est fort peu probable qu’une femme ait pu avoir une telle idée à la con –, jeta un Mars (oui oui, la barre chocolatée) dans une friteuse allumée et inventa, par ce simple geste de pur terrorisme culinaire, cette abomination non-euclidienne qu’est le deep fried Mars. Au-delà de nos rêves est l’équivalent littéraire du deep fried Mars : un livre écœurant, suintant d’optimisme sucré et de bons sentiments lentement caramélisés à l’huile rance. Tout est atroce, douloureux (remplacez la goutte d’eau de la torture du même nom par du sucre de canne) : le rythme anémique du récit (le roman commence réellement page 177), l’écriture paresseuse, délavée au point de devenir transparente, la traduction française (on sent la souffrance de la traductrice à peu près à toutes les pages). Symptomatique d’un auteur qui renie l’Horreur de ses débuts pour embrasser la Foi, telles ces vieilles villageoises qui se transforment en grenouilles de bénitier et se rapprochent du prêtre au fur et à mesure que la mort étend son ombre et que leur ouïe décline, ce livre est un authentique cauchemar (par certains côtés, il est totalement effrayant, mais de façon oblique et fortuite). À côté d’Au-delà de nos rêves, Jonathan Livingston le goéland pourrait passer pour une production Rockstar, les petits génies derrière la franchise GTA.
Fuyez, pauvres fous !
Thomas DAY Première parution : 1/4/2017 Bifrost 86 Mise en ligne le : 13/12/2022
Adaptations (cinéma, télévision, BD, théâtre, radio, jeu vidéo...)Au-delà de nos rêves
, 1998, Vincent Ward