Raymond de Rienzi (1890-1971) publie son premier roman en 1908, alors qu'il n'est encore qu'un collégien à Auxerre. Il devient avocat à la Cour d'appel de Parie en 1915. La traversée de l'Atlantique par Lindbergh lui inspire un poème de huit pages : L'Avion qui partit d'Amérique.
Suivent plusieurs romans. Et, surtout, Les Formiciens, candidat inattendu au Goncourt...
Plongez dans l'abîme du temps, dans la légende d'une civilisation disparue, une épopée dont le héros, sorte de mercenaire au service d'une nation, engendrera une race nouvelle !
1932, année du « scandale des Goncourt ». Le juré accusé d'avoir modifié son vote en dernière minute n'est autre que Joseph-Henry Boex, alias J.H. Rosny aîné. Il a en effet osé porter sa voix sur un « roman de l'ère secondaire » intitulé Les Formiciens.
Un ouvrage devenu mythique qui, en dépit des ans, a conservé une fraîcheur et un dynamisme rare et qui compte, sans aucun doute, parmi les chefs-d'oeuvre miraculeux du genre.
Considéré comme un des vingt meilleurs romans de Fantasy de tous les temps !
Une oeuvre unique ! Un chef-d'oeuvre !
Pierre Gévart : Le Troupeau. L'odeur qu'avait perçue le Chef évoquait un danger presque mythique, une terreur sans nom qui s'était un jour abattue sur la tribu et l'avait presque anéantie alors qu'il était encore enfant. Il sut qu'il fallait déguerpir sans plus attendre.
Jean-Luc Blary : Le Destin des Saures. C'était un astéroïde de bonne taille — plus de vingt mille pas dans son grand axe — , il allait percuter la Terre dans treize jours, et aucun saure ne survivrait aux suites de l'impact. Pour les précogniteurs, c'était une certitude...
[critique parue exclusivement dans la version numérique de la revue]
À moins d’avoir vécu terré au fond d’une grotte ces trente dernières années, difficile d’avoir échappé aux « Fourmis » de Bernard Werber. Mais saviez-vous que cette trilogie entomologique a un ancêtre ? En 1932, l’écrivain français Raymond de Rienzi publia Les Formiciens, épopée miniature exhumée toutes les une ou deux décennies, et cette fois-ci par les éditions Terre de Brume.
Nous voici il y a cent vingt millions d’années, « vers la fin de l’ère secondaire », en un temps où « les tyrannosaures broutaient les arbres »… Passons. C’est aussi une époque où les fourmis n’existaient pas encore, mais cela, la science l’ignorait probablement à l’époque de publication du roman. Celui-ci, après un prologue ampoulé présentant les formiciens, les précurseurs des fourmis, nous introduit Hind. Héros de l’histoire, Hind appartient au peuple des Nomades mais vit dans une fourmilière des Halfs. Après une attaque par les Têtes-Rouges où il s’est distingué par sa bravoure, Hind se retrouve en porte-à-faux avec les Mères : les formiciens vivent en ce moment un changement de paradigme, avec l’apparition des individus neutres et la prise du pouvoir par les femelles. Mais Hind ne l’entend pas de cette oreille antenne et fuit avec son meilleur ami. S’ensuit alors une longue et périlleuse odyssée. Au cours de celle-ci, les deux amis sont d’abord faits prisonniers par des formiciens esclavagistes ; au sein Hind trouve toutefois l’amour auprès de Mâh, une autre Nomade. Mus par la nécessité, les deux fondent un nouveau couvain pour redonner vie et grandeur au peuple Nomade. Cette fourmilière passera par hauts et bas, les menaces pouvant être tout aussi intérieures qu’extérieures… comme en la figure de ces « Montagnes-vivantes » que sont les dinosaures.
Dinosaurien, Les Formiciens l’est aussi à sa manière. Se basant sur une documentation abondante listée en fin d’ouvrage, Rienzi préfigure bon nombre d’aspects que l’on retrouvera dans Les Fourmis de Werber, avec un souffle lyrique gentiment désuet. Néanmoins, le roman achoppe sur le caractère exagérément héroïque de son protagoniste et sur le machisme intrinsèque du récit, vaguement camouflé derrière l’apparition du système de détermination sexuelle des fourmis : ici, les femelles sont méchantes et traîtresses ou bien tout juste bonnes à enfanter. Dommage. Il en reste un roman d’aventure à l’intérêt surtout archéologique, exemple parmi d’autres de la fascination exercée par les fourmis et autres insectes eusociaux…
Erwann PERCHOC Première parution : 1/10/2020 Bifrost 100 Mise en ligne le : 26/4/2024
Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantesJean-Pierre Fontana : Sondage Fontana - Fantasy (liste parue en 2002)