GALLIMARD
(Paris, France), coll. Folio SF n° 312 Date de parution : 5 juin 2008 Dépôt légal : juin 2008 Réédition Recueil de nouvelles, 480 pages, catégorie / prix : F10 ISBN : 978-2-07-034842-8 Format : 10,8 x 17,8 cm✅ Genre : Science-Fiction
Vous voulez visiter l'incroyable ville de Xanadu ? Connaître les secrets les plus intimes de la femme illustrée ? Apprendre à cultiver des champignons magiques ? Ou découvrir le monde débarrassé de toute l'humanité ? Avec Ray Bradbury, vos rêves les plus fous et les plus fantaisistes, comme vos pires cauchemars, deviennent réalité : être séduit chaque jour par une femme qui n'est ni tout à fait la même ni tout à fait une autre, repousser l'attaque d'un terrifiant Tyrannosaurus rex, dialoguer avec un séduisant jeune homme qui s'appelle la Mort...
En une vingtaine de nouvelles, l'un des plus grands maîtres de l'imaginaire nous entraîne dans son univers magique et poétique... À déguster sans modération !
Né en 1920, Ray Bradbury s'impose rapidement comme un écrivain majeur, faisant paraître une série de nouvelles oniriques et mélancoliques, plus tard réunies sous le titre de Chroniques martiennes. Publié en 1953, Fahrenheit 451, qui assoit la réputation mondiale de l'auteur, sera porté à l'écran par François Truffaut.
1 - Les Machines à bonheur (The Machineries of Joy, 1962), pages 13 à 39, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 2 - Celui qui attend (The One who Waits, 1949), pages 41 à 53, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 3 - Tyrannosaurus Rex (Tyrannosaurus Rex / The Prehistoric Producer, 1962), pages 55 à 82, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 4 - Vacance (The Vacation, 1963), pages 83 à 98, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 5 - Le Petit tambour de Shiloh (The Drummer Boy of Shiloh, 1960), pages 99 à 110, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 6 - Jeunes Amis, faites pousser des champignons dans votre cave ! (Boys! Raise Giant Mushrooms in Your Cellar! / Come Into My Cellar, 1962), pages 111 à 142, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 7 - Presque la fin du monde (Almost the End of the World, 1957), pages 143 à 160, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 8 - On s'en va peut-être (Perhaps We Are Going Away, 1962), pages 161 à 169, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 9 - Et le marin, de retour de la mer (And the Sailor, Home from the Sea / The Forever Voyage, 1960), pages 171 à 186, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 10 - El dia de muerte (El Dia de Muerte / Sombra y Sol, 1947), pages 189 à 206, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 11 - La Femme illustrée (The Illustrated Woman, 1961), pages 207 à 230, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 12 - Certains vivent comme Lazare (Some Live Like Lazarus / Very Late in the Evening, 1960), pages 231 à 252, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 13 - Un Rare miracle d'ingéniosité (A Miracle of Rare Device, 1962), pages 253 à 280, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 14 - Ainsi mourut Riabouchinska (And So Died Riabouchinska, 1953), pages 281 à 307, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 15 - Le Mendiant de O'Connell Bridge (The Beggar on O'Connell Bridge / The Beggar on the Dublin Bridge, 1961), pages 309 à 338, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 16 - La Jeune fille et la mort (Death and the Maiden, 1960), pages 339 à 355, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 17 - Un vol de corbeaux (A Flight of Ravens, 1952), pages 357 à 380, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 18 - Le Meilleur des mondes possibles (The Best of All Possible Worlds, 1960), pages 381 à 395, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 19 - L'Oeuvre de Juan Diaz (The Life Work of Juan Diaz, 1963), pages 397 à 418, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 20 - L'Abîme de Chicago (To the Chicago Abyss, 1963), pages 419 à 440, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS 21 - Les Sprinters s'hymne (The Anthem Sprinters / The Queen's Own Evaders, 1963), pages 441 à 465, nouvelle, trad. Jean-Pierre HARRISON rév. Julie PUJOS
Critiques
Et si vous vous réveilliez et que l’humanité avait totalement disparu ? Si l’absence de télévision et de radio poussait une ville dans une folie colorée ? Si l’avenir d’un couple résidait dans un tatouage, une parcelle de peau nue laissée à l’inspiration de son conjoint ? Si la Mort venait, le temps d’une journée, discuter avec vous ?
Qu’est-ce que le bonheur ? Est-ce être seul au monde ? Devenir célèbre ? Ou bien vivre, tout simplement ? A travers vingt-et-une nouvelles écrites entre 1949 et 1964, Ray Bradbury nous embarque dans son univers aussi poétique que troublant. Chacun y est à la recherche d’un bonheur inaccessible, jusqu’à ce que l’impossible prenne forme. Terre vidée de son humanité, prêtres en quête de spiritualité, fructueuse culture de champignons sont autant de vœux de bonheur. Le tout imprégné de la patte bradburienne : une poésie mélancolique qui s’accorde à merveille aux thèmes abordés. Les rêves tournent parfois aux cauchemars, montrant le revers d’une médaille déjà ambigüe. Les nouvelles s’enchainent et le lecteur admire à la fois l’audace et le style, fluide et poétique.
Il n’est pas exclu, cependant, de se sentir un peu perdu à la lecture de certains des textes de ce recueil. En effet, si ces nouvelles ne manquent jamais d’éveiller l’attention, la prose parfois sibylline de l’auteur peut déstabiliser. Un « flottement » qui s’avère toutefois une force plus qu’une faiblesse, tant il permet au lecteur de projeter ses propres désirs dans l’interprétation du récit.
A la frontière entre les genres, Bradbury nous livre ici des nouvelles très différentes les unes des autres. Proche du conte, « On s’envapeut-être» raconte l’histoire d’un vieillard et d’un enfant de culture indienne faisant face à une menace indistincte. Dans un registre plus réaliste, « La Femme illustrée » ne manquera pas de faire sourire le lecteur devant cette femme dévouée corps et âme à son artiste d’époux. Ou encore « Ainsi mourut Riabouchinska », dans laquelle la relation entre un ventriloque et sa marionnette tend à la fusion de deux êtres en un.
Qu’est-ce que le bonheur, donc ? Une succession d’envies, de désirs, de cauchemars qui font que l’on est, tout simplement. L’attente aussi, comme dans « Celui qui attend », justement. Ou la mort, personnage admirable et succulent dans « La Mortetlajeunefemme». Le bonheur, dit-on, quelque chose comme le simple voyage à travers les pages de ce volume…
« Voici que vient la réalité. Voici que vient l’espace, le temps, l’entropie, le progrès ; voici que défilent sans cesse autourdenousunmilliondechosesplus étonnanteslesunesquelesautres. » Telle est « La Machine à bonheur » de l’immense Ray Bradbury.