Les hordes noires du Ténébreux Empire de Granbretanne ont balayé l'Europe. Seul le peuple de Kamarg a pu se réfugier dans une autre dimension grâce au pouvoir de l'antique machine du Peuple des Ombres. Dorian Hawkmoon et Huillam d'Averc partent sans hésiter pour Londra, au cœur du pays ennemi couvert de sang. Ils doivent comprendre ce que trament les savants du Roi-Empereur. Mais un grand danger les attend : la buveuse de sang, l'Epée de l'Aurore qui rend les morts à la vie...
Troisième épisode des aventures du Duc Dorian Hawkmoon. Batailles, sombre magie et épées maléfiques, tel est le lot quotidien du Champion éternel !
Le Joyau Noir(The Jewel intheSkull, 1967) ; Le Dieu Fou(The Mad God's Amulet, 1968) ; L'Epée de l'Aurore(The Sword of the Dawn, 1968). Michael Moorcock — 3 vol. chez J.C. Lattes coll. Titres SF.
Ces derniers mois, la collection Titres SFa mis trois volets de la Saga des Runes à notre disposition. Les deux premiers (Le Joyau Noir et Le Dieu Fou) furent publiés par Lattes en 73. L'Epée de l'Aurore par contre est inédit, comme le sera Le Secret des Runes promis pour mars 80. En se situant délibérément dans le registre classique, codé, de l'heroic-fantasy, Moorcock se pose comme un styliste. Et de ce point de vue, si l'on n'est pas réfractaire au genre, c'est une réussite, bien que le présent cycle souffre un peu de la comparaison avec la Saga d'Elric. La lecture globale des trois volumes permet de mieux palper le fonctionnement de ce proche parent de la SF. Luttes de type féodal, brassage uchronique, barbarie (à visage moorcockien), quêtes, science et sorcellerie. Un retour au mythe, à l'épopée. Mais aussi, un jeu sur le langage. Par les accents légendaires, le maniérisme des dialogues. Et surtout, l'indice que le rêve s'enclenche autour du Nom, que les phonèmes sont générateurs de l'effet d'ailleurs par leur volonté explicite de signifier. L'imagination va puiser dans leurs connotations (références ethniques, historiques, géographiques, littéraires, etc.) : Hawkmoon, Ysselda, Medialus, Oladahn... Dans leur distorsion : Granbretanne, Kamarg, Asiacommunista... Par ce biais, les significations du récit sont une seconde fois délivrées et, ainsi redoublées, s'enrobent de lyrisme. En ce sens, l'heroic-fantasy (au moins telle que Moorcock nous la donne à voir) est un genre plus « idéalement littéraire » qu'on pourrait le croire.
Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantesJean-Bernard Oms : Top 100 Carnage Mondain (liste parue en 1989) pour la série : Hawkmoon (la légende de) / Runes (la saga des)