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Le Royaume de Saramyr

Chris WOODING

Titre original : The Weavers of Saramyr, 2003
Première parution : Gollancz, 2003   ISFDB
Cycle : La Croisée des chemins vol. 1 

Traduction de Marianne THIRIOUX
Illustration de Guillaume SOREL

POCKET (Paris, France), coll. Science-Fiction / Fantasy précédent dans la collection n° 5879 suivant dans la collection
Dépôt légal : mars 2008
Roman, 544 pages, catégorie / prix : 10
ISBN : 978-2-266-18203-4
Genre : Fantasy

Autres éditions

Sous le titre Les Tisserands de Saramyr   FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions, 2005

Quatrième de couverture
     À Saramyr, les Aberrants sont nés avec des pouvoirs dangereux. Les grandes familles nobles du pays ont chargé leurs magiciens, les Tisserands, de les éliminer dès leur naissance.
     Certains ont pourtant échappé au massacre, comme Kaiku, une jeune fille dont toute la famille a été tuée de façon mystérieuse. Et surtout, la petite Lucia, héritière de l'impératrice Anaïs, elle aussi une très puissante Aberrant. Les Tisserands, cachés derrière les Masques qui leur confèrent leurs pouvoirs, s'allient dans un monstrueux complot qui fait bientôt sombrer Saramyr dans le chaos...

     Le royaume de Saramyr est le premier volet d'une trilogie aux couleurs du Japon médiéval et met en scène une lutte acharnée entre deux groupes d'individus aux pouvoirs surprenants.

     « Passionnant »
Jacques Baudou — Le Monde
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions, Rendez-vous ailleurs (2005)

     La famille de Kaiku est assassinée par des démons shin-shin, probablement à cause d'un masque que son père venait de ramener. Kaiku se découvre alors des pouvoirs qui la classe comme « Aberrant ». Evidemment, elle va vouloir se venger.
     Pendant ce temps, l'impératrice de Sharamyr cache sa fille Lucia depuis sa naissance, car l'héritière du trône est aussi une Aberrant. Or, depuis deux siècles, les Tisserands se sont infiltrés dans toute la société afin de chasser et de tuer les Aberrants, dont ils détectent les pouvoirs grâce à des masques magiques. Lorsque le scandale éclate, intrigues et luttes de pouvoir vont déchirer le palais...

     Voilà une nouvelle trilogie de Fantasy parfaitement calibrée et prévisible, dont la seule originalité est la tonalité orientale apportée par les noms des personnages et par la jolie illustration de couverture signée Guillaume Sorel. Une originalité de médiocre envergure, car cette coloration se limite aux noms sans s'étendre aux caractères, à l'intrigue ni à la philosophie du roman — qui fonctionnerait de la même manière si vous colliez des patronymes celtes aux protagonistes.
     Bref, l'aventure est banale, son déroulement sans relief particulier, ses acteurs sans profondeur. Pour autant, le récit n'est pas désagréable à lire, ni plus ni moins qu'une quantité de trilogies comparables et interchangeables, honnêtement écrites mais sans imagination ni génie. Il peut distraire un moment, avant d'être oublié.

Pascal PATOZ (lui écrire)
Première parution : 7/3/2005
nooSFere


Edition FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions, Rendez-vous ailleurs (2005)

 
     Vous savez quoi ? Eh bien, voici le premier volet d'une trilogie ! Rare, hein ? Enfin, reconnaissons-le d'emblée, il semble que nous tenions là le souffle nécessaire au maintien d'une entreprise de grande envergure... Et ça ne fait pas de mal de le dire, vu ce qu'on peut lire parfois ! (Comment ça, souvent ?)

     L'univers du roman est original, très « japonisant », et fondé sur l'existence des Tisserands, hommes capables de manipuler les fils de la réalité et de s'introduire dans les esprits. Ils portent en permanence un Masque, qui, petit à petit, se fond à leur visage, et avec lequel ils vivent en symbiose. La plupart du temps, ces Masques sont effrayants, autant que l'esprit des Tisserands qui les imprègne. Une sorte de Portrait de Dorian Gray, si vous voulez. Bon, on signalera tout de même que le Tissage, ce n'est pas très clair, comme activité, mais quoi, on fait avec ce flou conceptuel. Ce qui est plus clair, en revanche, c'est que partout dans le royaume, ces Tisserands chassent les Aberrants, ceux qui naissent avec un talent surnaturel. Ils sont exterminés sans merci.

     Le premier problème se pose quand on découvre que la fille de l'Impératrice est une Aberrante, et que sa mère tient à la faire monter sur le trône. Les nobles, comme l'ensemble de la population, repoussent violemment cette hérésie, même si la gamine fait montre d'une intelligence et d'une perception surdéveloppées.

     Dans le même temps, à des centaines de kilomètres de la cité impériale, toute la famille de Kaiku est empoisonnée. Elle seule survit, miraculeusement sauvée par sa servante Asara douée d'étranges talents. Ne reste de la maison qu'un Masque de Tisserand, qui détient sans doute le secret que le père de la jeune fille avait découvert, pour son plus grand malheur.

     Ayant juré vengeance, Kaiku part en quête du monastère des Maîtres Tisserands. Un terrible voyage initiatique au cœur de montagnes glacées, durant lequel il lui faudra se résoudre à mettre le Masque... Ainsi découvre-t-elle la vérité sur la fabrication des Masques, et le lien intime entre Tissage et Aberrants, horrible secret qui a coûté la vie à son père.

     Sur son chemin, elle rencontre un jeune moine, Tane, qui doit lui aussi payer une dette de sang, et retrouve son étonnante servante devenue mercenaire grâce à son talent Aberrant. L'Ordre Rouge, qui recueille et protège les Aberrants de tous poils, ne tarde pas à intégrer Kaiku dans ses rangs. Qui découvre alors le véritable but de l'Ordre : mettre fin au pouvoir des Tisserands et enlever la fille de l'Impératrice afin de l'aider à développer son Talent. Celui-ci, qui consiste à pouvoir communier avec la Nature, devrait aider à réconcilier les hommes et leur monde, et ainsi limiter les Aberrations monstrueuses qui pullulent de plus en plus.

     Bien évidemment les Tisserands, fidèles à leurs convictions et soutenus par les « puristes », une frange de la population qui considère les Aberrants comme des parias, s'efforcent d'assassiner l'impératrice héritière. Les machinations du Tisserand Impérial Virrch, habile politicien qui ourdit des complots et des attentats avec un rare talent, donneront lieu à un final proprement exemplaire...

     Il faut dire que l'auteur s'y entend, en matière de drame : on soulignera la réflexion psychologique particulièrement bien menée sur la perception de l'Aberrance. L'amie de Kaiku, Mishani, noble d'abord puriste, est amenée à saisir qu'une Aberration peut-être positive, à l'instar de celle qui habite Lucia, la fille de l'Impératrice. Révélation qui le conduira à renier sa famille. Plus encore, Tane, tiraillé entre sa foi envers la déesse Enyu et son amour pour Kaiku, doit admettre l'Aberrance, aidé en cela par Asara, qui ne cesse de lui expliquer que cette déviance est l'avenir de l'humanité — même si elle porte elle-même une aberrance pour le moins difficile à assumer... Dans tous les cas, les personnages, y compris l'Impératrice, qui protège avec un orgueil démesuré sa fille unique, prennent corps et convainquent. On partage leurs angoisses, on pleure leur mort, et on s'interroge avec anxiété sur l'avenir de Lucia.

     L'univers romanesque s'impose facilement au lecteur, sans doute parce que les données « magiques » et la clé du récit sont simples. Tout est clairement articulé et organisé autour de l'Aberrance, et on voit la structure s'élaborer autour de ce pivot, sans jamais perdre le fil. Le Tissage, quelques démons (qui font couleur locale)... mais pas d'autres concessions à la fantasy. Une grande économie de moyens, pour un texte au final très humain, et donc fort convaincant.

     Reste à savoir comment les volumes suivants compléteront le cycle. Mais le premier opus est déjà un plaisir dont il serait dommage de se passer.

Sylvie BURIGANA
Première parution : 1/10/2005
dans Bifrost 40
Mise en ligne le : 25/11/2006

Prix obtenus
Imaginales, Artiste / Illustrateur, 2005


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