Douglas Breen, le fan, est amoureux fou de Sally Ross, une ancienne star de cinéma reconvertie dans les comédies musicales. Mais Douglas est nettement plus fou qu'amoureux, si vous voyez où je veux en venir...
Comme bon nombre de thrillers, ce récit commence dans la détente et la bonne humeur pour mieux tromper le lecteur. Mais ce dernier est bientôt pris au piège, par ce texte distillant l'angoisse, d'abord insidieusement, puis à doses de plus en plus élevées, jusqu'au coup de poing final.
Si l'on se fie aux quelques lignes qui précèdent, on peut se dire qu'il n'y a pas là matière à s'extasier sur l'originalité de ce livre. Alors s'agit-il d'un simple psycho-killer de plus ?
Non, dans la mesure où ce livre est composé exclusivement d'une suite de lettres que s'envoient les différents protagonistes. On se rappelle que ce mode de narration avait déjà été utilisé, notamment par Jack Lewis (
Qui a copié? in
Les meilleurs récits de Startling Stories, J'ai Lu). Mais il semblait fort difficile de tenir la distance d'un roman. C'est la performance pourtant réalisée par Randall.
L'auteur joue d'ailleurs sur ce formalisme épistolaire, pour supprimer, autant que faire se peut, les descriptions qui, trop souvent, alourdissent les récits. Néanmoins, les personnages ne souffrent pas d'une quelconque carence au niveau de leur épaisseur. De plus, cette suite de courts « chapitres » relance constamment l'intérêt du lecteur. Impossible de s'arrêter avant le mot fin, car chaque page donne envie de lire la suivante. On ne peut que se laisser entraîner par ce savant dosage de petits riens quotidiens et de faits inquiétants.
Regrettons tout de même que ce très efficace thriller ne contienne pas véritablement d'élément fantastique. Le plaisir de le lire n'en eût été que plus grand.
Thierry BOSCH
Première parution : 1/10/1987 dans Fiction 390
Mise en ligne le : 23/2/2009