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Berceuse

Chuck PALAHNIUK

Titre original : Lullaby, 2002
Première parution : New York, USA : Doubleday, octobre 2002   ISFDB
Traduction de Freddy MICHALSKI
Illustration de Thomas FLYNN

GALLIMARD (Paris, France), coll. Folio policier précédent dans la collection n° 412 suivant dans la collection
Dépôt légal : avril 2007
Roman, 368 pages, catégorie / prix : F9
ISBN : 978-2-07-033689-0
Genre : Fantastique


Quatrième de couverture
     Quoi de plus inoffensif pour s'endormir qu'une berceuse tendrement lue le soir ? Rien à voir avec la mort subite du nourisson, génératrice des pires angoisses des parents penchés sur le souffle nocturne du nouveau-né. Le journaliste Carl Streator y verrait pourtant comme un lien, un je-ne-sais-quoi d'inexpliqué. Il y aurait un livre qui tue. Un comptine mortelle. En plein coeur des Etats-Unis. Un recueil pour enfants constitué de poèmes... Carl Steator en parle à son patron, lui en lit un extrait... et le voit s'affaisser devant lui pour ne plus se réveiller. L'enquête peut commencer. Combien de livres en circulation dans le pays ? Combien le savent et pour quel usage ? Quel pouvoir absolu pour celui qui en aura l'ultime possession !...

     Un livre de Palahniuk ne se résume pas, c'est déjanté, subversif et incroyablement lucide.

     Avec Fight Club, récompensé par le prestigieux prix de la Pacific Northwest Booksellers Association, Survivant, Monstres invisibles, et Berceuse, Palahniuk, totalement atypique et féroce, poursuit l'exploration de l'un des univers romanesques les plus singuliers de l'Amérique contemporaine.
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition GALLIMARD, La Noire (2004)

     [Critique réalisée à partir de l'édition originale de l'ouvrage]

     Première histoire véritablement fantastique de Chuck Palahniuk, Berceuse a quand même végété une vingtaine de mois après sa parution outre-Atlantique avant de faire son apparition dans les librairies hexagonales. Une attente curieusement longue, dans la mesure où Palahniuk fait partie de ces auteurs « best-sellerisés » qui font beaucoup de bien aux finances d'une maison d'édition...

     Curieusement publié (mais inscrit dans une certaine continuité) au sein de la collection plus ou moins policière « La Noire » (Gallimard), Berceuse est une sorte de road-movie mis sur papier, entrecroisé de flash-back et de digressions variées. On y retrouve le style propre à l'auteur, et cette narration non-linéaire décalée, broyée et déroutante, qui reste malgré tout d'une grande lisibilité. Après la relative déception de Monstres invisibles, Palahniuk nous revient au sommet de sa forme, dans un roman à la fois terrifiant et hilarant, véritable marque de fabrique déclinée au fil de ses livres.

     Berceuse tourne autour d'un vieux conte africain, une berceuse apaisante qui a le pouvoir de faire mourir ceux qui l'entendent. Alors qu'il enquête sur le syndrome de la mort subite du nourrisson, Carl Streator (journaliste traumatisé par la mort de son épouse et de sa fille) prend connaissance de ce sinistre sortilège, tout en réalisant qu'il suffit parfois de le penser pour voir une victime rouler des yeux et s'écrouler.

     Transformé en serial killer involontaire, Streator s'embarque dans une odyssée rocambolesque à travers les Etats-Unis, histoire de récupérer et de détruire toutes les pages 27 du livre qui contient la berceuse tueuse. Avec lui, on trouve une propriétaire d'agence immobilière spécialisée dans la vente (lucrative) de maisons hantées, sa secrétaire apprentie sorcière (et insupportable) et son copain écolo radical. De scènes délirantes en révélations autoflagellantes, tous trois réalisent peu à peu que leur quête les mène droit vers le fameux Livre des Sorcières, grimoire maudit renfermant l'intégrale des sorts du monde entier, pour le plus grand malheur de l'humanité. Dès lors, la tentation du pouvoir pervertit quelque peu les ambitions pures et l'altruisme innocent du début...

     Comme on s'en doute (et comme d'habitude), l'intrigue n'est que le prétexte dont se sert Palahniuk pour aligner des remarques sardoniques, parfois sordides, mais toujours percutantes sur l'humanité. De la nécrophilie la plus glauque à l'humour le plus débridé en passant par des scènes d'une rare émotion (tout arrive), Berceuse est un roman majeur, à part, lumineux et absolument inclassable. Polar fantastico-ésotérico-réaliste, ce texte est tout simplement l'un des meilleurs de Palahniuk. De quoi patienter en attendant la traduction prochaine de Diary, dernier opus en date.

Patrick IMBERT (site web)
Première parution : 1/4/2004
dans Bifrost 34
Mise en ligne le : 16/5/2005

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