FRANCE LOISIRS
(Paris, France), coll. Fantasy Dépôt légal : mai 2008 Réédition en omnibus Roman, 688 pages, catégorie / prix : nd ISBN : 978-2-298-01108-1 ✅ Genre : Fantasy
Des grondements ébranlèrent les nuages rougeâtres zébrés d'éclairs blafards.
Il y eut un bruit sourd, rythmé, obsédant, et soudain une colline se dressa derrière les arbres. Une colline aussi noire que la nuit, d'où dépassaient deux protubérances pointues, pareilles à d'énormes ailes. La chose ouvrit les yeux, deux fentes farouches brillant d'un feu intense. Les ailes étaient des oreilles. L'être poussa un hurlement...
David Eddings est né aux Etats-Unis en 1931. Après une Maîtrise d'art en 1961, il devient acheteur chez Boeing, puis professeur d'anglais en université. Il publie sa première nouvelle en 1973, avant de prendre un virage définitif vers la Fantasy avec Les Chants de la Belgariade.
Sa femme, Leigh Eddings, collabore avec lui depuis plus de 15 ans.
La Cité occulte vient clore la Trilogie des Périls (et les aventures d'Emouchet ?) d'une manière qui devrait satisfaire les inconditionnels de David Eddings et faire soupirer une fois encore ceux qui souhaiteraient le voir se renouveler un peu. De même que, dans la Mallorée, les méchants s'emparaient de Géran, le fils de Belgarion, pour mettre la main sur l'Orbe d'Aldur, de même ils enlèvent ici la reine Elhana (la femme d'Emouchet) dans l'espoir de l'échanger contre le Belhiom. Pierres de pouvoir et kidnapping, une recette qui a fait ses preuves dans l'univers de l'héroïc fantasy et que David Eddings nous ressort donc sans merci.
Nos héros s'empressent de voler au secours de leur reine, sans toutefois se départir de leur étonnante propension à se lancer des vannes. Ils ridiculisent au passage le messager du méchant (car les héros, évidemment, sont bien plus rusés que ceux qui croient pouvoir les rouler), pourfendent quelques monstres histoire de ne pas perdre la main, continuent à explorer les arcanes de la subtilité politique et châtient allègrement les serviteurs du Mal. Notons d'ailleurs qu'à voir les châtiments en question, on en viendrait presque, par pure charité, à militer pour la peine de mort... Dans la Belgariade, le sort du faux-frère consistait à être incrusté vivant (et pour l'éternité) dans une roche au fin fond de la terre ; de même ici, le félon se verra transformé en torche vivante, condamné à brûler jusqu'à la fin des temps (sort qui rappelle aussi étrangement celui de Torak, dans les cycles précédents). Peut-être faudrait-il prévenir les candidats à la traîtrise des prochaines séries...
Bref, ce troisième tome de la Trilogie des Périls peut être jugé à l'aune des deux précédents, et à celle de tous les écrits de Eddings. C'est de l'héroïc fantasy pur jus, avec tout l'attirail nécessaire pour passer un bon moment de détente : un manichéisme désinvolte, un groupe de héros typés et prévisibles, une écriture fluide et reposante, de l'ironie à tous les coins de pages, etc. David Eddings fait cela très bien. Dommage qu'il ne fasse rien d'autre.