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Contes glacés

Jacques STERNBERG

Première parution : Verviers, Belgique, Marabout, 1974


LABOR , coll. Espace Nord - Zone J n° 14
Dépôt légal : novembre 1998
Recueil de nouvelles, 220 pages
ISBN : 2-8040-1585-8
Genre : Imaginaire


Quatrième de couverture
     Pieusement, la dame de charité regarda l'aveugle.
     Et charitablement, sans hésiter, elle déposa ses yeux dans la sébile de l'infirme... Un univers délirant qui bouscule les règles du quotidien : le temps et l'espace se modifient sans cesse, les objets vivent. Ces petits contes, à servir glacés, nous entraînent sur la pente vertigineuse de la folie... Ironie et humour grinçant provoquent des sueurs froides... À dévorer sans se faire engloutir !
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition LABOR, Espace Nord (2007)

     Quatre-vingt dix-neuf textes. Une nouvelle et quatre-vingt dix-huit vignettes ultracourtes, s'étendant sur une page environ, pas plus de deux et souvent même quelques lignes seulement. Quelques centaines de caractères d'imprimerie suffisent à Jacques Sternberg là où un Stephen King se déploie sur un nombre semblable de pages... Jacques Sternberg, grand ami de Gérard Klein, nous a récemment quittés pour un de ces mondes en impasse dont il avait le secret mais d'où, à l'instar de tant de ses personnages, l'on ne revient pas.

     Sternberg nous propose un art qui n'appartient qu'à lui. Un art qui tient à la fois de Fredric Brown et (davantage) de Dino Buzzati tout en lui restant propre. Comme le canon d'une arme à feu : plus la forme est courte, moins elle est précise. C'est au tireur ou à l'auteur d'avoir le talent nécessaire à toucher sa cible. Il n'y a donc nul lieu d'être surpris du nombre de textes qui tombent plus ou moins à plat ; au contraire, il y a de quoi s'émerveiller qu'autant fassent mouche.

     L'humour, le plus souvent noir, est fréquemment au rendez-vous, et l'absurde plus souvent encore. A le lire, comme ça, au débotté, on voit tout de suite pourquoi son œuvre forme un triangle équilatéral avec celles d'André Ruellan et de Roland Topor. Un triangle où dansent sans fin le rire et la mort, tantôt en pavane, tantôt en sarabande. Et, bien sûr, le lecteur est entraîné, imprégné de ce qui est plus que tout une esthétique et un jeu...

     Les univers de Jacques Sternberg sont piégés. L'enfermement y est un thème récurrent qui court tout au long de ces contes glacés. Entendre dans l'escalier le pas lourd des voisins qui montent au-delà du dernier étage y est un moindre mal parce que, chez Sternberg, ce n'est pas parce que votre chambre d'hôtel a des portes qu'elle a une sortie.

     Voilà une œuvre marginale, étrange, qui ne ressemble à nulle autre sinon de loin et dont on ne saurait faire l'économie d'autant plus que, maintenant que Jacques Sternberg est parti, elle risque, étant à ce point l'antithèse de la grosse horreur commerciale, de ne plus guère se voir rééditée. Il faut en profiter d'urgence, tant qu'il en est encore temps. Vite.

Jean-Pierre LION
Première parution : 1/4/2007
dans Bifrost 46
Mise en ligne le : 23/9/2008

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