Parallèlement à la voie toute tracée de nos destins, s'ouivrent des « chemins étranges » par lesquels l'imagination fantasque de l'auteur nou entraine...
Voici que les apparences rassurantes se chargent, sans qu'on s'en aperçoive, d'une angoisse malfaisante.
Se transforment...
Alors, la sombre menace d'une malédiction implacable nous emplit, soudain, d'une terreur indécise faite de volupté et de frissons : la Peur, « fleur rare d'essence divine aux sucs et aux parfums salutaires« , comme disait Jean Ray.
1 - Jean RAY, (Préface), pages 9 à 15, préface 2 - Le Péril, pages 17 à 52, nouvelle 3 - Du même bord, pages 53 à 69, nouvelle 4 - Non-lieu, pages 71 à 90, nouvelle 5 - La Maquette de cire vierge, pages 91 à 110, nouvelle 6 - Tu es poussière..., pages 111 à 128, nouvelle 7 - L'Épervier, pages 129 à 145, nouvelle 8 - Le Destin des mains, pages 147 à 176, nouvelle 9 - 15.12.38, pages 177 à 194, nouvelle 10 - Le Manteau bleu, pages 195 à 213, nouvelle 11 - Une aile de papillon mort, pages 215 à 222, nouvelle
Considéré comme un des meilleurs auteurs de l'école belge du Fantastique, Thomas Owen voit ici réimprimer ce qui fut, si mes informations sont bonnes, son premier recueil dédié au genre, livre qui eut l'honneur d'être préfacé par Jean Ray lui-même.
S'il ne fait aucun doute que Thomas Owen soit un écrivain de talent au niveau du style, j'avoue que le traitement des idées contenues dans les dix nouvelles des Chemins Etranges m'a laissé un peu froid, comme c'est d'ailleurs le cas pour la plupart des nouvelles de Jean Ray lui-même. A lire la préface de l'auteur de Malpertuis, on s'attend à trouver quelque chose de fort (« ... l'évasion monstrueuse hors des pistes battues... »), des récits qui s'infiltrent dans l'esprit en y laissant une traînée d'épouvante. Mais non ! Il s'en dégage une sorte de charme vieillot qui n'a pas la même puissance d'évocation que nombre de récits bien antérieurs dans l'histoire du Fantastique (ceux de l'Ère Victorienne, par exemple) et qui semblent plus faits pour terroriser de vieilles filles emmitouflées devant leur cheminée que les lecteurs modernes habitués à des potions plus fortes...
Mais ce jugement n'engage que moi et je suis certain que tous ceux qui auront apprécié La Cave aux Crapauds et Cérémonial Nocturne, pour ne citer que deux titres repris chez Marabout, se régaleront à nouveau à la lecture de ces histoires, d'horreur qui se déploient comme des bouquets un peu fanés.