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Contes de la fée verte

Poppy Z. BRITE

Titre original : Swamp Foetus, 1993
Première parution : Borderlands Press, 1993   ISFDB
Traduction de Jean-Daniel BRÈQUE
Illustration de Jean-Sébastien ROSSBACH

GALLIMARD (Paris, France), coll. Folio SF précédent dans la collection n° 385 suivant dans la collection
Dépôt légal : janvier 2011, Achevé d'imprimer : 3 janvier 2011
Recueil de nouvelles, 272 pages, catégorie / prix : F7b
ISBN : 978-2-07-043691-0
Format : 10,8 x 17,8 cm
Genre : Fantastique


Quatrième de couverture
     Que se passe-t-il lorsque deux frères siamois séparés à la naissance n'ont qu'un seul souhait : redevenir un ? Quand chaque apparition d'un chanteur de rock s'accompagne d'un drame ? Quand un entrepreneur de pompes funèbres du quartier de Chinatown vous charge de surveiller un cadavre ? Et quand vous vous perdez dans Calcutta livrée aux morts-vivants ?
     Tout le talent de Poppy Z. Brite se dévoile dans ces douze nouvelles à l'odeur de souffre et au goût d'absinthe, dont « Calcutta, seigneur des nerfs », récompensé par le Grand Prix de l'Imaginaire 1998.
 
     « Je pense que vous devriez lire Poppy Z. Brite. C'est un écrivain au talent immense et au potentiel incroyable. »
Dan Simmons
 
     Née en 1967 aux États-Unis, Poppy Z. Brite a reçu en 1994 le British Fantasy Award pour son oeuvre provocante. Elle est devenue l'un des chefs de file de la littérature underground et gothique.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Dan SIMMONS, Prolégomènes à toute métaphysique future de Poppy (A Prolegomena to Any Future Metaphysics of Poppy: An Introduction, 1994), pages 11 à 24, préface, trad. Jean-Daniel BRÈQUE
2 - Anges (Angels / Goldengrove unleaving, 1987), pages 27 à 47, nouvelle, trad. Jean-Daniel BRÈQUE
3 - Conte géorgien (A Georgia Story / Love (Ash I), 1987), pages 49 à 60, nouvelle, trad. Jean-Daniel BRÈQUE
4 - Sa bouche aura le goût de la fée verte (His Mouth Will Taste of Wormwood, 1990), pages 61 à 80, nouvelle, trad. Jean-Daniel BRÈQUE
5 - Musique en option pour voix et piano (Optional Music for Voice and Piano, 1986), pages 81 à 98, nouvelle, trad. Jean-Daniel BRÈQUE
6 - Xénophobie (Xenophobia, 1990), pages 99 à 115, nouvelle, trad. Jean-Daniel BRÈQUE
7 - La Sixième sentinelle (The Sixth Sentinel, 1993), pages 117 à 143, nouvelle, trad. Jean-Daniel BRÈQUE
8 - Disparu (Missing, 1986), pages 145 à 158, nouvelle, trad. Jean-Daniel BRÈQUE
9 - Traces de pas dans l'eau (Footprints in the Water, 1990), pages 159 à 168, nouvelle, trad. Jean-Daniel BRÈQUE
10 - Prise de tête à New York (How to Get Ahead in New York, 1992), pages 169 à 195, nouvelle, trad. Jean-Daniel BRÈQUE
11 - Calcutta, seigneur des nerfs (Calcutta, Lord of Nerves, 1992), pages 197 à 220, nouvelle, trad. Jean-Daniel BRÈQUE
12 - Paternité (The Elder, 1987), pages 221 à 233, nouvelle, trad. Jean-Daniel BRÈQUE
13 - Cendres du souvenir, poussière du désir (The Ash of Memory, the Dust of Desire, 1991), pages 235 à 265, nouvelle, trad. Jean-Daniel BRÈQUE
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition DENOËL, Présence du futur ()

     "Le monde est une putain et Calcutta est sa chatte. Quand le monde s'accroupit et écarte les jambes, c'est Calcutta que l'on découvre, ce sexe moite d'où s'élèvent mille odeurs aussi exquises que nauséabondes."

     Plus que les intrigues, ce qui captive immédiatement dans ce recueil, c'est la musique particulière et envoûtante de l'écriture de Poppy Z. Brite. En quelques phrases percutantes, elle parvient à bâtir une ambiance noire et moite, à entêter le lecteur avec des récits cruels et étouffants où se mêlent sang, sexe, violence et pourriture...

     Ceux qui apprécient le fantastique morbide, nauséeux et ténébreux seront comblés par ces contes de fées maléfiques et ne pourront que partager l'appréciation portée par Dan Simmons (cf. ci-dessus).

     Le seul rayon de lumière qui perce dans cet ouvrage dominé par la noirceur est d'ailleurs l'excellente introduction de Simmons, brillante et pétillante d'humour, où il rend à sa façon un bel hommage à l'auteur. Ce texte vaut déjà à lui seul le détour.

Pascal PATOZ (lui écrire)
nooSFere


Edition DENOËL, Présences (2003)

     Détestant hurler avec les loups et me méfiant des engouements des critiques parfois plus prompts à recopier les prières d'insérer ou les quatrième de couverture qu'à lire les oeuvres, j'ai pour habitude d'attendre avant de lire les auteurs que l'on met tout d'un coup en avant... Pour ce qui est de Brite, je ne regrette pas d'avoir patienté... Mis à part les côtés exotique (la Louisiane) et érotiques ou sensuel, on ne trouve guère dans ces textes de choses exceptionnelles.
     Passons sur l'exotisme — on a celui qu'on veut et le Vaudou ou les marécages ont toujours fait recette — , pour ce qui est de la sensualité — voir préface de Dan Simmons au volume — il me semble que c'est un des ingrédients inhérents au genre et qu'il n'y a guère lieu de s'extasier si un romancier s'en sert. La sensualité de Brite est d'autant plus visible et marquante que certains de ses textes ne sont que discrètement fantastiques. J'ai eu plus souvent l'impression de lire de la littérature générale teintée de fantastique que l'inverse et même lorsque dans La sixième sentinelle il est question de fantômes, un petit quelque chose de Tennessee est venu chatouiller mon esprit...
     Il va de soi que Poppy Z. Brite vaut la lecture, mais on devrait laisser mûrir le fruit avant de lui tresser des couronnes...

Noé GAILLARD
Première parution : 4/2/2003
nooSFere


Edition DENOËL, Présences (1998)

     « Nous attachions leurs poignets et leurs chevilles avec des dentelles noires, nous lubrifiions et pénétrions leurs moindres orifices, nous leur procurions des plaisirs qui leur faisaient honte. Je me souviens de Félicia, une beauté aux cheveux mauves, qui parvint à un orgasme sanglotant, sauvage, grâce à la langue râpeuse d'un chien errant ». Dès les premières lignes de Sa bouche aura le goût de la fée verte 1, on devine que rien, ou presque, ne nous sera épargné. On se convainc également que les antiennes sur l'écriture « féminine » et autres sottises sexistes ne résistent pas une seconde à la lecture des nouvelles de Poppy Z. Brite.
     Inutile de dire que le fantastique de Brite a très peu à voir avec les bluettes surannées, sans âme, en un mot inoffensives qui font crouler les rayonnages des éditeurs de littérature générale, ce fantastique des familles qu'on étudie dans les meilleurs lycées, qui ne dérange pas les partisans de l'ordre moral, qui ne trouble ni les critiques, ni les lecteurs.
     Avec Poppy Z. Brite, Eros et Thanatos célèbrent leurs sombres noces à chaque page, poussant chaque fois un peu plus loin les limites du dicible. L'auteur des Contes de la fée verte renoue sur le plan des thèmes avec la grande tradition du fantastique du XIXe siècle (Poe, Gautier, James qui évoquent sous le masque des histoires de revenants et de vampires les pires horreurs sexuelles...) tout en injectant dans sa prose les stigmates de la modernité (surpopulation, violence de masse, ravages de la drogue).
     Comme le souligne Dan Simmons, dans une préface chaleureuse, il s'agit d'une œuvre au contenu « brillant, ténébreux, infiniment tragique et extraordinairement juste », une œuvre qui parle « de sexe et de décomposition, des extrêmes ténébreux de l'amour où violence et passion se confondent. » : les abîmes de la gémellité (Anges), la peur inconsciente de la féminité (Xénophobie), la mort d'un enfant (Paternité), les affres de la jalousie et de l'amour (Cendres du souvenir, poussière du désir)...
     On soulignera que certains des récits les plus brutaux et les plus désespérés ont été écrits par une gamine de vingt ans 2 et on se demandera quelles douleurs secrètes produisent une littérature aussi personnelle, aussi puissante, aussi radicale : « II me tendra les bras, m'invitera à reposer avec lui dans son lit grouillant de vers ».
     Si le fantastique a un avenir, ce sera à des écrivains comme Poppy Z. Brite qu'il le devra.

Notes :

1. Allusion à l'absinthe chère à nos Rimbaud et Verlaine.
2. Poppy Z. Brite a aujourd'hui trente ans tout juste...

Stéphanie NICOT (lui écrire)
Première parution : 1/1/1998
dans Ténèbres 1
Mise en ligne le : 12/10/2003

Prix obtenus par des textes au sommaire

Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantes
Patrick Marcel : Atlas des brumes et des ombres (liste parue en 2002)

Adaptations (cinéma, télévision, BD, théâtre, radio, jeu vidéo...)
Hunger ( épisode : Dream Sentinel ) (The) , 1999, Chris Hartwill (d'après le texte : La Sixième sentinelle), (Episode Série TV)

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