Des rats monstrueux qui envahissent des souterrains...
Un camion satanique, une repasseuse ensorcelée, un croque-mitaine dans son placard...
Ce sont quelques-uns des « héros » de DANSE MACABRE qui font entrer, de façon inattendue mais toujours efficace, dans les domaines de l'épouvante.
DANSE MACABRE est un recueil de nouvelles dont on ressort abasourdi, meurtri, secoué, un livre dans la lignée du SHINING et de SALEM, les deux précédents romans de Stephen King, le grand maître de l'épouvante.
1 - John D. MacDONALD, Préface (Introduction, 1978), pages 7 à 10, préface 2 - Avant-propos (Foreword, 1978), pages 11 à 22, introduction 3 - Celui qui garde le ver (Jerusalem's Lot, 1978), pages 23 à 56, nouvelle 4 - Poste de nuit (Graveyard Shift, 1970), pages 57 à 74, nouvelle 5 - Une sale grippe (Night Surf, 1974), pages 75 à 83, nouvelle 6 - Comme une passerelle (I Am The Doorway, 1971), pages 84 à 96, nouvelle 7 - La Presseuse (The Mangler, 1972), pages 97 à 116, nouvelle 8 - Le Croque-mitaine (The Bogeyman, 1973), pages 117 à 129, nouvelle 9 - Matière grise (Grey Matter, 1973), pages 130 à 141, nouvelle 10 - Petits soldats (Battleground, 1972), pages 142 à 151, nouvelle 11 - Poids lourds (Trucks, 1973), pages 152 à 168, nouvelle 12 - Cours, Jimmy, cours (Sometimes They Come Back, 1974), pages 169 à 197, nouvelle 13 - Le Printemps des baies (Strawberry Spring, 1975), pages 198 à 207, nouvelle 14 - La Corniche (The Ledge, 1976), pages 208 à 224, nouvelle 15 - La Pastorale (Travaux des champs et des jardins) (The Lawnmower Man, 1975), pages 225 à 234, nouvelle 16 - Desintox, Inc. (Quitters, Inc., 1978), pages 235 à 254, nouvelle 17 - L'Homme qu'il vous faut (I Know What You Need, 1976), pages 255 à 276, nouvelle 18 - Les Enfants du maïs (Children of the Corn, 1977), pages 277 à 303, nouvelle 19 - Le Dernier barreau de l'échelle (The Last Rung on the Ladder, 1978), pages 304 à 315, nouvelle 20 - L'Homme qui aimait les fleurs (The Man Who Loved Flowers, 1977), pages 316 à 321, nouvelle 21 - Un dernier pour la route (One for the Road, 1977), pages 322 à 337, nouvelle 22 - Chambre 312 (The Woman in the Room, 1978), pages 338 à 350, nouvelle
Stephen King, c'est le retour à un fantastique ultra-classique, avec toutes les grosses ficelles : vampires, maisons hantées, assassins de jeunes vierges, etc. Le cinéma a eu tôt fait d'utiliser ce filon, et cela va du très bon (Shining de Kubrick) à l'exécrable (Les vampires de Salem, que je vous déconseille fortement).
Les vingt nouvelles de Danse macabre nous révèlent un autre King (à l'exception de Un dernier pour la route peut-être, qui est une suite de Salem's lot (Salem, Presses Pocket), un King plus quotidien, davantage ancré dans le réel tout au long du récit, quitte à en décoller dans les dernières lignes, un King à rapprocher d'un Tom Disch pour ce qui est de ses angoisses journalières. Poste de nuit est l'histoire d'une équipe chargée de déblayer les caves de son entreprise ; La pastorale (Travaux des champs et des jardins) est celle d'un homme qui a son gazon à tondre ; Désintox, Inc., celle de quelqu'un qui veut arrêter de fumer ; Cours, Jimmy, cours, celle d'un professeur qui a hérité d'une classe de « cas sociaux », etc. Le pur quotidien, où apparaît soudain un élément fantastique dont King tire toute la saveur, avec une logique effrayante et fascinante.
On trouve même deux nouvelles de SF : Poids lourds, où les lourds camions américains deviennent conscients et entament un joyeux massacre de la race humaine avant de se rendre compte qu'ils ont besoin de pompistes ; et Une sale grippe, qui provoque la fin du monde par éternuements successifs et prolongés.
De tout donc dans ce gros volume (350 pages), merveilleusement bien traduit par Lorris Murrail et Mlle Zimmermann.
Voici une réédition qui va enchanter tous les amateurs de fantastique moderne. Ce recueil de vingt nouvelles, paru initialement chez Alta, nous fait découvrir les auteurs qui ont influencé Stephen King. Les thèmes classiques de la littérature fantastique sont repris et exploités grâce à une écriture plus moderne, moins rébarbative. On note, entre autres, l'influence de Lovecraft dans Celui qui garde le ver, de Poe dans Poste de nuit.
La destruction de l'humanité par « une sale grippe », par les plantes, par des extraterrestres, la peur des machines qui se retournent contre l'Homme, la sorcellerie, les vampires, bref, tout l'arsenal de l'épouvante traditionnelle se trouve réuni dans ce recueil. King réussit à redonner vie aux objets les plus courants : voitures, tondeuse à gazon, repasseuse... L'horreur prend naissance dans la vie quotidienne, dans le sous-sol d'une maison, d'un building, dans la rue, au contact des autres gens...
Avec un style clair et incisif, utilisant des phrases courtes, condensant une richesse d'idées en peu de mots, King réussit à nous emprisonner dans les mailles de son génie. Un recueil à (re)découvrir et à savourer par petites doses.