Le « Gouverneur », roi du blé, règne sur un gigantesque complexe agro-industriel de 626 usines, installé sur un demi-million d'hectares dans le delta du Mississipi.
Ce monopole nourrit trois cents millions d'hommes aux Etats-Unis et est organisé comme une armée avec sa discipline, ses grades, ses uniformes et ses deux villes ouvrières, sous la toute puissance de son créateur.
Ce dernier, homme froid et sans pitié, partisan des thèses du darwinisme social, cherche à remplacer tous ses ouvriers par des « machines mains » nouvellement créées et qui assureront le travail à moindre coût.
« Les condamnés à mort », qui parut en 1920, est une véritable anticipation sociale digne des meilleurs récits de Wells, une contre-utopie qui aborde les très sombres questions du devenir humain face à la mécanisation et à la toute puissance des lois économiques.
En retrait derrière sa plume, l'écrivain présente avec une froideur impressionnante les thèses raciales du « Gouverneur » et donne à son roman un souffle original et glacé. Celui d'un certain futur...