HYDROMEL
(Paris, France) Dépôt légal : mai 2011, Achevé d'imprimer : mai 2011 Première édition Anthologie, 280 pages, catégorie / prix : 17 € ISBN : 978-2-918827-03-0 Format : 14,7 x 21,0 cm✅ Genre : Imaginaire
Quatrième de couverture
La guerre, c'est l'opéra grotesque d'un crime à grande échelle ; une forme fondamentale de la nature humaine, le théâtre atavique de la discorde. La guerre, c'est l'abandon de soi dans l'idée commune, et l'expression la plus extrême de la solitude de l'être.
Quatorze déclinaisons sensibles et concernées sur la pandémie la plus imaginative de l'Histoire ; de l'esthétique du conflit à la mise en scène de l'horreur brute d'un enfant-soldat, les textes composent de la guerre dans notre société et dans nos imaginaires ; de la dissension entre et au sein des êtres, de la mémoire dans nos structures, sous toutes nos coutures.
De l'humain bâti sur le fue pour s'anéantir dans ses braises. De la tension, de l'exécution, du souvenir, avec violence, lassitude — avec espoir, parfois ; puisqu'il ne s'agit au final rien de moins, dans toute la splendeur de son ironie, que d'une bataille contre la guerre.
Inédit. Première parution en 2011 (non référencée dans nooSFere).
16 - (non mentionné), Les Auteurs, pages 261 à 269, dictionnaire d'auteurs
Inédit. Première parution en 2011 (non référencée dans nooSFere).
17 - (non mentionné), Les Anthologistes, pages 271 à 272, dictionnaire d'auteurs
Inédit. Première parution en 2011 (non référencée dans nooSFere).
Critiques
Dès le couple infernal titre/sous-titre (La guerre,anthologied'unebelligérance... donc, la guerre, anthologie d'une guerre, ah ah ah), on sait qu'on va avoir un problème avec cet ouvrage disponible en librairie sur commande, et diffusé dans trois ( !) points de vente sur tout le territoire français (au moment où j'écris ces lignes). Enfin « sur commande », faut le dire vite. Par exemple, on ne le trouve pas sur Amazon, et le site de l'éditeur (joli, mais particulièrement incomplet) ne donne pas le nom du distributeur. Le mieux, au cas peu probable où vous seriez intéressé par l'objet, car, par exemple, votre grande sœur a écrit un truc dedans, c'est sans doute de l'acheter chez www.editions-hydromel.com.
L'objet-livre étant de qualité médiocre (le pelliculage de mon exemplaire a décidé de partir partiellement en vacances au bout d'une heure de lecture — j'ai davantage l'habitude que ça arrive à mes « Ailleurs & demain » vieux de trente ans), intéressons-nous plutôt aux textes. On mettra au sommet du podium la nouvelle de Jérôme Noirez, qui mêle de façon originale trois de ses thèmes de prédilection : l'enfance, la musique, la chair. Bordage et Beauverger occuperont logiquement les deuxième et troisième places. Avec sa puissance légendaire, Pierre Bordage défonce la porte ouverte des guerres climatiques, pour un résultat tout à fait professionnel. C'est brutal, sans surprise, en un mot : efficace. Quant à Stéphane Beauverger, il sous-exploite une très bonne idée. Peut-être pourra-t-il reprendre un brin ce texte dans son recueil à paraître chez La Volte. Léo Henry et Luvan ne se trouvent pas loin : le premier, brutal, ne raconte pas grand-chose et se noie parfois dans sa surécriture, la seconde commence très bien son texte, mais ne sait pas vraiment comment le finir.
Après, c'est tout de suite moins intéressant : Charlotte Bousquet se penche sur les enfants-soldats africains et livre quelques pages d'une violence qui oscille entre l'insoutenable et le caricatural ; son texte, léger comme des lasagnes au cassoulet, a la vertu de nous remettre en mémoire Johnny Chien Méchant d'Emmanuel Dongala, authentique chef-d'œuvre de la littérature africaine. Lionel Davoust s'essaye quant à lui au récit de guerre shepardien (La Vie en tant deguerre), mais reste trop fidèle aux tics d'écriture de la SF d'évasion (on pense à John Scalzi) pour toucher sa cible avec efficacité (Shepard, dans le titre suscité, affronte la littérature, tout comme Iain M. Banks dans Uneformedeguerre... c'est sans doute cet affrontement qui manque le plus à cette anthologie). Jean-Michel Calvez rate de peu sa version personnelle de Lord of War ; il faut être sans concession pour (bien) écrire ce genre de texte, oublier la démagogie et le bien-pensant. Ce qui n'est pas donné à tout le monde. Le reste, anecdotique ou raté, ne vaut guère qu'on s'y attarde. Quant aux mauvaises nouvelles (Kaan, Chenu), elles peuvent se targuer d'une espèce de sincérité, surtout celle de Lucie Chenu, qui appelle à l'indulgence.
Au final, une anthologie disparate (s'y mêlent tous les genres de l'Imaginaire et la littérature blanche), dispensable, frileuse vis-à-vis de son sujet, dans laquelle on ne trouvera, malgré un casting séduisant, aucun texte exceptionnel.