Quatrième de couverture
[texte du rabat de couverture] Sommes-nous en 1950, en 1951 ou en une autre année ? De quoi a peur M. Drome ? De qui a peur Sturm ? Quelle est l'ombre qui menace Holden ? Et enfin pourquoi ces trois hommes expient-ils, empoignés chacun à leur tour par une main qui ne les lâche pas ? A chaque chapitre un nouveau mystère naît, une nouvelle question se pose et ce n'est que dans les dernières pages que l'auteur, en maître du « suspense », lève le rideau, qui révèle, avant de le rendre à l'obscurité, le « Grand Secret » — un des plus vieux secrets des sectes d'initiés. Et c'est une porte qui bat, entre deux mondes.
Critiques
Après « La belle de Montferrare » et « La Bête de l'Apocalypse », dont j'ai parlé le mois dernier, voici le troisième volume de la nouvelle collection « L'Étrange » chez Laffont : « Le grand secret » de Patrick Toussaint. Ce nom dissimule, dit-on dans les coulisses, un romancier par ailleurs assez coté ; mais dans le genre, ce roman-ci n'en est pas moins un des plus faibles que j'ai lus ces derniers temps. Imagination pauvre, construction plate, sujet puéril et démodé. De grâce, plus de sociétés occultes et tibétaines, de grands initiés, de secrets de la vie et de vengeances séculaires ! Comment peut-on vendre au prix d'un roman littéraire de tels matériaux ? Dégusterons-nous dans les volumes prochains le savant fou, le loup-garou, le tombeau égyptien maudit et le manoir écossais ensorcelé ? J'aimerais tellement pourtant dire du bien de cette collection…
Et ici une précision indispensable. J'ai parlé de prix ; or, c'est justement là le point essentiel. La collection déçoit beaucoup dans la mesure où son contenu n'est pas en rapport avec son contenant. Donc elle est victime d'une erreur de visée. Laffont n'a pas vu que des romans du type « Le grand secret » étaient faits pour une collection populaire à 200 francs. Il faut choisir : ou bien concurrencer « Présence du Futur » en gardant la même formule et en publiant du fantastique littéraire, ou bien continuer à faire « commercial » tout en adoptant une présentation bon marché. Mais l'actuelle solution boiteuse est la pire erreur, puisqu'elle consiste à vendre des romans destinés au grand public… à des conditions inabordables au grand public ! Si Laffont les avait sortis dans le même style que les policiers historiques de sa collection « Le Gibet », on aurait tout de suite été fixé et je me serais montré moins réticent. Mais il n'est pas encore trop tard pour renverser la vapeur.
Alain DORÉMIEUX Première parution : 1/7/1956 dans Fiction 32 Mise en ligne le : 22/6/2025
|