Montpellier, un jour d'octobre 2001. Je prends un vol à destination de Nantes. Je me cale dans mon fauteuil et j'ouvre Le secret interdit...
Ambiance d'aéroport, embarquement, deux hommes discutent de la bombe placée dans la soute. Dans 25 minutes l'avion explosera au-dessus des Rocheuses avec les 120 passagers qu'il transporte. Seul et unique but de l'opération : supprimer l'un d'entre eux.
Ce point de départ permet à Bernard Simonay de nous entraîner dans une intrigue en marge de sa série sur Les enfants de l'Atlantide. A l'instar de René Barjavel dans Le grand secret, l'auteur utilise les plus grands faits divers mystérieux du 20ème siècle et leur fournit une explication. Kevin, romancier américain bourlingueur au long cours, et Alexandra, jeune étudiante française en Histoire, vont avoir pour tâche de discerner le bien du mal dans ces conspirations ancestrales où se mêlent FBI, CIA, NSA et bien d'autres forces qui nous sont inconnues. Grâce à une série de régressions mentales dans leurs vies passées, ils vont comprendre ce qu'ils doivent faire et quel est leur destin.
Drôle d'impression qui se dégage de la lecture de ce roman, dans le contexte de cette fin d'année 2001, après les attentats contre les « twin towers » de Manhattan ! Une chose est certaine, c'est que ce livre ne peut pas être lu de la même façon avant et après ces événements.
La quasi-totalité des énigmes dans lesquelles s'impliquent les héros sont historiquement vérifiées dans les annexes du livre. L'auteur imagine un scénario qui non seulement les lie, mais encore les justifie. Une organisation mystérieuse, mais ô combien puissante, aurait pour seul but de s'imposer à tous et d'accaparer le monde quel que soit le prix à payer. L'essentiel est que cela serve sa cause. Mais à tout pouvoir vient s'opposer un contre-pouvoir que le talent de l'auteur saura gérer tout au long de son histoire, pour aboutir à une fin quelque peu moralisatrice, mais aux relents terriblement actuels.
Nul Oussama Ben Laden derrière
a croisade de nos héros, mais il est vrai que les deux premiers tiers du livre rendent le parallèle irrésistible, essentiellement à cause de cet organisme souterrain qui ne recule devant rien pour défendre sa cause et atteindre ses objectifs. Signalons que la date d'impression de ce livre est antérieure au 11 septembre 2001, ce qui exclut toute possibilité de récupération médiatique préméditée ! Bernard Simonay ne fait là que mettre sur le papier une excellente énigme mêlant fantastique et histoire. On pourra cependant reprocher à l'auteur d'en rajouter un peu trop sur la fin : la tentative d'explication de l'énigme de Roswell nuit quelque peu à son propos (plus à vrai dire par l'imagerie populaire attachée à cette histoire qu'à l'utilisation qui en est faite). Cela permet cependant à l'auteur de donner un ton plus léger au dénouement, et de faire le lien avec
Les enfants de l'Atlantide afin de nous inciter à nous plonger aussi dans l'univers des Atlantes.