L'ATALANTE
(Nantes, France), coll. La Dentelle du Cygne Dépôt légal : mai 2016, Achevé d'imprimer : mai 2016 Première édition Roman, 352 pages, catégorie / prix : 6 ISBN : 978-2-84172-758-2 Format : 14,5 x 20,0 cm✅ Genre : Fantasy
Isaac Vainio est un bibliomancien. Membre de Die Zwelf Portenære, les Douze Gardiens des Portes, une organisation secrète fondée par Johannes Gutenberg, il dispose d’une magie très particulière : il peut puiser à volonté dans les livres et en tirer n’importe quel objet du récit. Et Isaac, en vrai fan de science-fiction et de fantasy, préfère par-dessus tout utiliser des pistolets laser, des ceintures-bouclier de Dune et des sabres laser de Star Wars quand les Gardiens l’envoient sur le terrain combattre les menaces magiques qui guettent la Terre.
Sauf que, deux ans plus tôt, manquant perdre la raison et la vie au cours d’une mission qui a mal tourné, Isaac a été mis au placard. Réduit au rang de simple catalogueur, il ne conserve de son ancienne vie d’agent de terrain que Titache, sa fidèle araignée-flamme, qui a la particularité de prendre feu en présence d’un danger.
Son existence rangée bascule le jour où trois vampires débarquent dans sa bibliothèque pour le tuer. Les Gardiens auraient déclaré la guerre aux morts-vivants...
« J’avais l’intention de parcourir quelques pages de ce roman, séduit par le sujet. Ma première pensée fut : c’est vraiment très malin, et la deuxième : ça fait trois heures que j’aurais dû aller me coucher. »
Patrick Rothfuss
Critiques
Passé sous le radar de la critique jusqu’à présent, Jim C. Hines n’est pas vraiment un nouveau venu, puisque « Magie Ex Libris » est sa troisième série traduite en France, après « La Trilogie du Gobelin », dont seuls deux tomes ont été publiés par l’Atalante, sous des couvertures à ce point immondes qu’il est inexplicable qu’elles n’aient pas ramassé quelque Razzie en leur temps, et « Princesses mais pas trop », œuvre pour la jeunesse mettant en scène diverses héroïnes de contes de fées, elle aussi abandonnée par Castelmore avant son terme (trois tomes sur quatre traduits). Sa nouvelle série se veut un brin plus ambitieuse et se rapproche par son utilisation de la magie des « Thursday Next » de Jasper Fforde. Mais là où ce dernier plongeait ses héros au cœur des chefs-d’œuvre de la littérature mondiale, ceux de Hines, à l’inverse, y puisent divers artefacts (des armes le plus souvent) pour les introduire dans notre univers. Isaac Vainio était l’un de ces bibliomanciens capables de telles prouesses, membre de l’organisation secrète Die Zwelf Portenaere, jusqu’à ce que l’une de ses missions tourne au désastre et qu’il soit mis sur le banc de touche, ou plus exactement derrière le guichet d’une bibliothèque. L’irruption d’une bande de vampires sur son lieu de travail va néanmoins l’amener à reprendre du service.
À première vue, Le Bibliomancien semble relever d’une urban fantasy des plus banale, mettant avant tout l’accent sur l’action, incessante tout au long de ces 350 pages. Néanmoins, Jim C. Hines parvient à y glisser quelques nuances bienvenues et une pincée d’idées intéressantes. À commencer par Die Zwelff Portenaere, ordre fondé par nul autre que Johannes Gutenberg six siècles plus tôt, et gardant jalousement les secrets de sa magie. Les personnages principaux, eux aussi, finissent par révéler une épaisseur que l’on ne soupçonnait pas à première vue. Jusqu’à la romance entre le héros et Léna, la nymphe tendance cuir et moto qui l’accompagne dans ses pérégrinations, qui va progressivement s’avérer moins convenue que ce à quoi on pouvait s’attendre. Cela ne suffit pas tout à fait à faire de ce roman autre chose qu’un sympathique divertissement, pas suffisamment inventif pour être vraiment mémorable, mais au moins arrive-t-on au terme de ce récit sans l’impression pénible d’avoir perdu son temps. On saura s’en contenter.