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La Rébellion

Simon R. GREEN

Titre original : Deathstalker Rebellion, 1996
Première parution : Londres, UK : Vista, avril 1996   ISFDB
Cycle : Traquemort  vol. 2 

Traduction de Arnaud MOUSNIER-LOMPRÉ
Illustration de Fred AUGIS

MILADY (Paris, France), coll. Imaginaire précédent dans la collection suivant dans la collection
Dépôt légal : octobre 2016
Roman, 768 pages, catégorie / prix : 9,20 €
ISBN : 978-2-8112-1842-3
Format : 11,0 x 17,8 cm
Genre : Science-Fiction

Autres éditions

Sous le titre Traquemort : La Rébellion   L'ATALANTE, 2003

Quatrième de couverture
     Les temps sont mûrs pour la rébellion. La résistance clandestine des parias de l’empire se renforce dans les souterrains de la capitale. À la tête d’une alliance hétéroclite, Owen Traquemort et ses compagnons d’aventure, irrémédiablement changés depuis qu’ils ont traversé le Labyrinthe de la folie, lancent une contre-offensive sur les forces de l’impératrice. Mais de nombreuses autres menaces guettent l’humanité, des IA malveillantes de Shub aux agressions d’extraterrestres surgis d’au-delà des ténèbres.
     La route est longue vers la liberté...
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition L'ATALANTE, La Dentelle du Cygne (2004)

     Quoiqu'un peu plus faible, sans doute, que le précédent, probablement parce que l'enthousiasme de la découverte est passé et que les ficelles deviennent plus visibles, ce deuxième volet de la Saga Traquemort présente encore bien des qualités et se révèle d'une lecture toujours très agréable.

     Commençons par les points faibles, histoire de se débarrasser rapidement des choses qui fâchent. Tout d'abord, les personnages, transformés par le Labyrinthe de la Folie (ou par la folie du labyrinthe qu'est devenu l'Empire), ont tendance à voir leur caractère se radicaliser, au point qu'ils en paraissent parfois quelque peu caricaturaux. Nos héros se sont transformés en super-héros, invincibles au combat, capables de prouesses que mêmes les espsis leur envieraient. Les nouveaux venus, du reporter bedonnant mais intègre au cameraman homosexuel qui porte des dessous en dentelles, en passant par les époux éconduits qui deviennent amants, un double rajeuni (et trop parfait) du vieux rebelle Jack Hasard et la promise rétive qui se fait nonne et accède à la sainteté, apportent certes une touche amusante à l'ensemble, mais on se dit parfois que Simon R. Green confond profondeur psychologique et esprit tordu. De plus, la séparation de l'intrigue en histoires quasi indépendantes, racontant chacune les tribulations d'un groupe au sein de la rébellion, nuit grandement à la narration. Enfin, certains tics référentiels, comme le « tout plus grand que la somme des parties » ou les vannes récurrentes des héros pourraient finir par agacer, un peu comme on se lasse de l'humour de David Eddings au bout de 300 pages.

     Pourtant, malgré ces faiblesses, La Rébellion se lit d'une traite et sans faillir. Pourquoi ? D'abord parce que c'est brouillon, fantasque, échevelé, tel un film hollywoodien réalisé sous amphétamines par une bande de virtuoses en plein trip. Ensuite parce qu'au-delà des étripages, des pouvoirs surhumains et de la barbarie de la Garce de Fer ou de ses instruments, Simon R. Green prend toujours grand soin de laisser subsister des préoccupations très humaines, pragmatiques, presque triviales. Distance permanente de la dérision, du désarroi, qui permet d'échapper à l'imagerie classique du héros infaillible. Owen Traquemort et ses problèmes de vessie à l'imminence des combats, les râleries de Rubis Voyage sur l'absence de butin, le choix de la première cible de la Rébellion, les Impôts (nul ne peut battre un Empire sans subsides conséquents — et tant qu'à faire, autant les piquer à l'ennemi)... autant de tracas bassement terre-à-terre qui, étrangement, donnent un caractère presque crédible à ces actes impossibles. Enfin, le questionnement permanent des héros sur leur identité (celles de Jack Hasard lorsque surgit le double qui se prétend lui, celles des clones, d'Evangéline à Dram, qui doivent choisir entre le statut de copie clandestine et celui de non-être assumé, celles des Transformés du Labyrinthe, qui voient leur humanité se transformer... en surhumanité ? en inhumanité ?) permet d'écorner leur superbe et de subodorer quelques rebondissements intéressants dans les tomes à venir.

     Pour résumer, Simon R. Green réussit à mêler avec talent l'extravagance d'un space opera aux dimensions épiques avec le pragmatisme et le cynisme d'un spectateur de l'âme humaine, qui regarde ses personnages se débattre avec des responsabilités et des pouvoirs qui les rongent autant qu'ils ne les forgent, modifiant la perception qu'ils ont d'eux-mêmes et du monde autour d'eux. Vivement la suite !

Nathalie LABROUSSE (lui écrire)
Première parution : 13/12/2004
nooSFere

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