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Complainte pour ceux qui sont tombés

Gavin CHAIT

Titre original : Lament for the Fallen, 2016
Première parution : New-York, USA : Doubleday, 28 juillet 2016   ISFDB
Traduction de Henry-Luc PLANCHAT
Illustration de MANCHU

BÉLIAL' (Saint-Mammès, France)
Dépôt légal : novembre 2018, Achevé d'imprimer : octobre 2018
Première édition
Roman, 432 pages, catégorie / prix : 23 €
ISBN : 978-2-84344-940-6
Format : 14,0 x 20,4 cm
Genre : Science-Fiction

Existe aussi en numérique, aux formats ePub (ISBN : 978-2-84344-856-0) et PDF (ISBN : 978-2-84344-855-3), au prix de 11,99 €.


Quatrième de couverture

Samara est tombé du ciel dans un fracas de tonnerre. Non loin du village d’Ewuru, dans ce Nigeria déchiré, pollué, aux mains de bandes armées terrifiantes. On dit Samara doté d’immenses pouvoirs, et les légendes courent sur l’horizon. Certains le pensent immortel, ou peu s’en faut, investi d’une puissance telle qu’à lui seul, il pourrait asservir ce qu’il reste du monde. D’autres le disent enfant d’Achenia, cette station spatiale de tous les possibles, dont il serait l’un des Neuf. D’aucuns, encore, affirment qu’il se serait échappé de Tartarus, l’épouvantable prison orbitale d’une Amérique déliquescente... Si on dit vrai, alors avec Samara pourrait bien renaître l’espoir...

Né au Cap en 1974, Gavin Chait a sillonné l’Afrique pendant l’essentiel de sa vie avant de s’établir en Angleterre voici une dizaine d’années. Il signe ici son premier roman, un récit puissant qui allie pure science-fiction et vision d’une Afrique future où l’espérance subsiste, quelque part entre le Kirinyaga de Mike Resnick et l’humanisme du Walter Tevis de L'Homme tombé du ciel.

Un récit mémorable à la lecture addictive,
rédigé dans un style direct et brillant.

ERIC BROWN, The Guardian

Critiques
 Nigeria (et orbite terrestre), xxiie siècle (environ). Le monde a connu bouleversements climatiques, désastres écologiques (tels la marée noire permanente qui noie sous le pétrole brut le golfe de Guinée, la stérilisant de fait), guerres sporadiques, effondrements étatiques et sociétaux ; les cartes, tant climatiques que géopolitiques, sont largement reconfigurées, et pas pour le meilleur. Loin d’un plancher des vaches qui ne présente plus guère d’attrait, des stations orbitales en grand nombre se sont développées au long du xxie siècle et du suivant. Y vivent des millions de personnes qui ont fini par revendiquer une pleine souveraineté, coupée de leur État d’origine (comme les Treize Colonies rejetant l’Angleterre). La Chine n’a guère apprécié la blague ; elle a réagi par une attaque qui a détruit une station où vivaient presque un million de personnes. La masse de débris éjectés a détruit de nombreuses autres stations et la plupart des ascenseurs spatiaux. Ne restent aujourd’hui que trois ascenseurs et quelques stations sur de nouvelles orbites (les autres ont quitté l’orbite terrestre). Parmi les survivantes, Achenia — peuplée de post-humains —, et Tartarus — une prison américaine, un enfer semi-légal d’exil et de torture.
 À terre, dans la ville « fortifiée » d’Ewuru, réside une population pacifique qui tente de vivre en paix, de construire une civilité nouvelle, de perpétuer et de développer la science et les arts. Tout autour d’Ewuru, au-delà des gardes discrets qui la protègent, c’est le Nigeria, un État failli livré aux exactions des groupes djihadistes, des seigneurs de la guerre, des bandits de tous poils. Et c’est tout près d’Ewuru que s’écrase le petit vaisseau d’un Achenien — Samara — échappé de la prison de Tartarus. Membre des Neuf (des supers soldats quasi invincibles), Samara, blessé et en manque d’énergie, doit s’allier aux habitants d’Ewuru pour pouvoir rentrer chez lui. Le temps presse, la station Achenia est censée quitter très prochainement l’orbite terrestre et le système solaire.
 Avec Complainte pour ceux qui sont tombés, Gavin Chait livre le fruit d’une écriture étalée sur trente ans. Son récit — lié au courant afrofuturiste — se nourrit des expériences et des réflexions de Chait sur la situation africaine. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on retrouve ici certains des thèmes présents dans les deux romans non traduits de Deji Bryce Olukotun, ou dans le Qui a peur de la mort ? de Nnedi Okorafor ; la souffrance d’un continent malade de ce qui lui fut infligé autant que de ce qu’il s’inflige à lui-même est palpable dans ces textes, elle y côtoie l’espoir raisonnable d’un progrès technique et sociétal.
 Construit en enchâssement, avec flashbacks et contes philosophiques édifiants, Complainte... rappelle dans son ton les romans de Pierre Bordage. On y lit la même douceur, le même humanisme, la même façon d’opposer porteurs de vie et vecteurs d’abjection. La douceur, la décence et l’amour sont montrés, l’horreur et la bestialité aussi, sans fard. Cette opposition frontale et si humaine, ces îlots d’espoir enchâssés au cœur des ténèbres sont les forces du roman. On regrettera en revanche un mélange de genres en solution de continuité qui dit trop la durée de l’écriture, une narration un peu mollassonne, des facilités dramatiques, et un style sans qualité propre.

Éric JENTILE
Première parution : 1/1/2019 dans Bifrost 93
Mise en ligne le : 18/7/2023

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