« Les jeunes navis ne considèrent plus la Spire comme une compagnie spéciale. Pour eux, il s'agit d'un employeur comme un autre. »
Enfin émancipée, La Spire a grandi. La compagnie de transport créée par des pilotes indépendants est en passe de devenir aussi implacable que ses concurrentes. En son sein, deux branches s'affrontent : le Buro, dirigé par le redoutable Mathy, et la Ligue des navis, garante des intérêts des pilotes et de l'âme de la compagnie. Entre les deux : Lenoor, la présidente aimée de tous, qui tente de faire perdurer le rêve initial...
Pourtant, un espoir demeure vivace chez certains navis : découvrir la planète des Vangk - les légendaires constructeurs des Portes ouvrant sur les étoiles - et s'emparer de leurs secrets.
Et tandis que les luttes de pouvoir s'intensifient, que les décisions irrévocables se multiplient, l'heure du choix a sonné pour la Spire.
Né en 1968, Laurent Genefort a vingt ans lorsque paraît son premier roman dans la mythique collection « Anticipation » du Fleuve Noir. Cinquante ouvrages plus tard, quatre Grands Prix de l'Imaginaire et deux Prix Rosny aîné en poche, il est l'une des figures de proue de la science-fïction française.
Avec Spire, l'auteur explore son univers des Portes de Vangk et raconte la naissance puis l'expansion d'une compagnie de transport interstellaire dans une grande fresque de space opera.
Critiques
Suite des aventures de la Spire, cette compagnie de transports interplanétaire dont le premier tome nous contait la naissance, dans un style qui fleurait bon son Robert Heinlein de la grande époque. Pour cette deuxième partie, Laurent Genefort reprend les mêmes et recommence, à quelques détails près. Certains personnages ont changé de rôle, expansion oblige, les aventuriers d’hier sont devenus les gestionnaires d’aujourd’hui, bon gré mal gré, pendant qu’une nouvelle génération d’explorateurs a pris leur place. Cequi divise continue de mêler récit d’aventure spatiale et intrigues politico-économiques. Au fur et à mesure de sa croissance, la Spire est devenue une cible de plus en plus tentante pour certains, et les enjeux n’en sont que plus dramatiques. Surtout, à ce stade de son évolution, la question qui se pose pour la compagnie est de savoir si elle peut rivaliser avec ses principales concurrentes sans perdre son âme, ce qui fait à la fois sa spécificité et son succès. Question d’autant plus cruciale que les menaces dont elle est la cible viennent de l’intérieur aussi bien que de l’extérieur. Dans le même temps, on assistera entre autres à une révolte d’intelligences artificielles, on ira faire un tour sur un monde dirigé par des fondamentalistes religieux qui feraient passer les Mormons pour de joyeux partouzeurs, et on découvrira un nouveau mystère lié aux fameuses portes de Vangk. Laurent Genefort est toujours aussi à l’aise pour rendre vraisemblable ces virées dans l’espace, sans noyer son récit sous des pages entières d’explications scientifiques ni abuser de jargon pseudo-technologique. Tout cela est parfaitement rythmé et se lit d’une traite. À la fois pastiche de l’âge d’or de la SF américaine (outre à Robert Heinlein, on pense beaucoup à Poul Anderson) et space opera tout à fait moderne dans sa façon de traiter le genre, Spire continue d’être un pur plaisir de lecture qu’on recommandera sans réserve aucune.