L'ATALANTE
(Nantes, France), coll. La Dentelle du Cygne Dépôt légal : octobre 2017, Achevé d'imprimer : octobre 2017 Première édition Recueil de nouvelles, 128 pages, catégorie / prix : 1 ISBN : 978-2-84172-839-8 Format : 15,0 x 20,0 cm Genre : Science-Fiction
Nous recherchons les correspondances entre les univers...
Quatre zones de conflit. Entre humains et extraterrestres ; entre mémoire et oubli ; entre adultes et enfants ; entre nature déchaînée et ce qu’il reste de la civilisation. Sous les cieux étrangers de galaxies lointaines, sur des champs de bataille envahis de cadavres, ou bien face à la vague qui a tout balayé, il faut imaginer de nouvelles façons d’aller plus loin. Même s’il faut achever de détruire pour renaître.
Les personnages d’Olivier Paquet ne renoncent jamais. Ce sont avant tout des survivants, des héros abîmés qui tentent de redonner du sens à leur vie. Grâce à la catastrophe qui les a laissés nus, ils redécouvrent ce qu’ils sont. Et ils trouvent la force de tendre la main vers l’autre, l’étranger, pour ouvrir ensemble des portes.
1 - Xavier MAUMÉJEAN, Un Archipel-monde, pages 7 à 13, préface 2 - Synesthésie, pages 15 à 47, nouvelle 3 - Rudyard Kipling 2210, pages 49 à 70, nouvelle 4 - Cauchemar d'enfants, pages 71 à 96, nouvelle 5 - Une fille aux pieds nus, pages 97 à 126, nouvelle
Critiques
Nouvelliste fort peu prolifique, Olivier Paquet a publié une grosse quinzaine de textes en près de vingt ans. Dans un format rappelant les recueils de Jean-Claude Dunyach chez le même éditeur, Faux-semblance réunit quatre nouvelles, trois parues dans la défunte revue Galaxies, entre 2000 et 2003, ainsi qu’une inédite, le tout introduit par une intéressante préface signée Xavier Mauméjean.
Les trois premiers textes plongent le lecteur dans des situations de conflit. « Synesthésie » voit l’humanité confrontée à une belliqueuse race extraterrestre, les Arkosiens. Ceux-ci n’apprécient guère que les humains s’implantent dans leur galaxie via une Porte TransUnivers, et veulent un accès à ce moyen de transport. Problème : la Porte est capricieuse et nécessite des efforts de compréhension. Des efforts, le gouverneur de cet avant-poste, doué de synesthésie – ce mélange de sens où, par exemple, un son s’interprète comme une odeur – est disposé à en faire, mais cela sera-t-il le cas de son homologue, la diplomate arkosienne ? Nouvelle couronnée par le Grand Prix de l’Imaginaire en 2000, « Synesthésie » est un plaidoyer pour la paix et la compréhension entre les peuples, hélas plombée par une écriture un peu trop maniérée. Le même reproche s’applique à « Rudyard Kipling 2210 », hommage à l’écrivain britannique. Le fond est convaincant, la forme moins. Dans ce récit, l’humanité s’oppose à nouveau à une race extraterrestre, les Rôdeurs. Quelle que soit l’époque, on aura toujours des fantassins ; justement, le boulot de Kipling est d’identifier les soldats tombés au front. Un jour se présente à lui l’épouse d’un soldat défunt, qui a besoin de faire son deuil… Retour sur Terre avec « Cauchemard’enfants » : on dit souvent que ce sont les enfants qui font la loi. Une déclaration à prendre ici au pied de la lettre, car dans cette société, les rênes du pouvoir appartiennent aux plus jeunes. Le lieutenant Dobrozumsky a un partenaire, le capitaine Lone, âgé de quatorze ans… Les voilà à enquêter sur le cas de la jeune Alice, onze ans, qui estime que ses parents ont failli à leurs devoirs. Un texte glaçant, qui frappe droit au but. Enfin, « Une jeune fille aux pieds nus » nous transporte au Japon, juste après qu’un tsunami a ravagé une ville. Hikaru, la jeune fille en question, erre parmi les ruines, jusqu’au moment où elle tombe sur un enfant, coincé dans un monceau de décombres. Trop en dire gâcherait ce récit délicat et assez touchant.
En somme, deux nouvelles de SF peu convaincantes, deux nouvelles fantastiques plus réussies. Pourquoi pas.