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La Guerre des soucoupes

B.R. BRUSS

Première parution : Paris : Fleuve Noir, Anticipation, 3ème trimestre 1954
Cycle : Les Soucoupes  vol. 2 


Illustration de Vael CAT

L'IVRE-BOOK (Ménétrol, France), coll. e-Anticipations précédent dans la collection suivant dans la collection
Dépôt légal : janvier 2018
Réédition
Roman, catégorie / prix : 2,99 €
ISBN : 978-2-36892-538-6
Format : Numérique
Genre : Science-Fiction

ePub, Kindle (sans DRM)


Quatrième de couverture

Premiers contacts entre Terriens et Martiens ! Les Martiens essayent d’établir une tête de pont sur Terre. Malgré la guerre froide, américains et russes vont-ils s’entendre pour le bien de la Terre ?
 « On crut ce jour-là, dans le monde entier, qu’une guerre effroyable venait d’éclater. C’était bien une guerre, et même une guerre fantastique, mais point celle que l’on pensait. »

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions, Anticipation (1954)

[Critiques des livres suivants :

- La Tentation cosmique de Roger Sorez, Ed Métal Série 2000 n° 3

- Ceci arrivera hier de Robert Teldy-Naïm, ED Le Sillage Les Horizons fantastique n° 4

- La guerre des soucoupes de B.R. Bruss, Fleuve noir Anticipation n° 40

- La Curée des Astres d'Edward E. Smith, Gallimard Rayon fantastique n° 24

- Et ce fut la guerre atomique de Marcel Bouquet, Ed Métal série 2000 n° 2

- Naufragés des Galaxies de Jean-Gaston Vandel, Fleuve noir Anticipation n° 39]

 

    Un confrère français, nouveau venu parmi les auteurs d’A.S. romancée, l’emporte haut la main, ce mois-ci, sur tous ses concurrents, compatriotes ou étrangers. En fait, avec son premier ouvrage, il se classe d’emblée au premier rang des écrivains de « science-fiction » et nous serions fort étonné qu’il n’attire d’ici peu l’attention des éditeurs américains et britanniques. Il signe « Roger Sorez » et son roman, « La tentation cosmique », est publié par les Ed. Métal, dans la « Série 2000 ». C’est, sous forme de journal, l’histoire d’un savant, René Surral qui, à force de suivre un régime principalement composé d’eau lourde et de rayons cosmiques, atteint en très peu de temps une intelligence (et des facultés) de surhomme. L’usage et l’abus qu’il en fait constituent le thème principal de l’ouvrage. Voilà, direz-vous, un sujet mince. Certes, mais n’en est-il pas de même de certains Bradbury, certains Van Vogt, et de certains Brown, et ne tirent-ils pas leur principale valeur de la façon dont l’histoire a été exploitée et écrite ? Car ne vous y trompez pas, « Sorez » est un écrivain. Et un bon. C’est également un satiriste. C’est enfin, et à en juger par ce seul ouvrage, un homme d’une très grande culture générale. Tout ceci fait que « La tentation cosmique » nous a laissé une impression aussi vive que, disons, « Demain les chiens », « Chroniques martiennes » ou « L’Univers en folie ». Nous ne serions nullement étonné que bon nombre de personnages de ce roman existent. Apparemment, c’est donc aussi un ouvrage à clés. Le style est simple, sans effets inutiles, constamment teinté d’humour à froid. Une seule réserve – mais en est-ce une, au fond ? – le côté scientifique est peut-être un peu trop poussé – dame, tout le monde ne sort pas de Centrale ou de Polytechnique – et certaines explications font défaut. Mais que cela ne vous rebute pas, au contraire. Voilà enfin un roman d’A.S. français vraiment digne de ce nom. Au public maintenant d’encourager les bonnes volontés. Quant à nous, en le lisant, nous étions aux anges.

    « Ceci arrivera hier » de R. Teldy Naïm (Horizons Fantastiques-Le Sillage) est également l’œuvre d’un écrivain intelligent et cultivé, mais les tendances de l’auteur sont philosophiques plutôt que scientifiques. La question qu’il nous pose est : le futur influe-t-il sur le passé ? Et sa réponse est affirmative. L’action se déroule au XXIIIe siècle, dans un monde peuplé de quelques millions d’habitants à peine, et dont les savants recherchent anxieusement ce qui a bien pu se passer deux cents ans plus tôt. En effet, le XXIe siècle s’est littéralement volatilisé, on ne possède aucun papier, aucun document, aucun témoignage permettant de reconstituer son histoire. Et c’est grâce à une jeune femme venue de notre propre siècle ainsi qu’à une mystérieuse ermite que l’énigme sera finalement résolue. Pour ce faire, les « explorateurs » remontent dans le passé – Antiquité, Moyen-Age, Renaissance, début du XIXe siècle et, enfin, en 1995. Roman écrit sous le signe de la Fatalité, roman fantastique plus que d’A.S., « Ceci arrivera hier » n’est pas exempt de défauts – il paraîtra trop long à certains, trop court à d’autres, irrégulier à tous, car l’excellent y côtoie le mélodramatique. Mais, tel quel, il n’en constitue pas moins une tentative louable en vue d’élever le niveau du « fantastic novel » français. Et, comme tel, il est le bienvenu.

    « La guerre des soucoupes » de B.-R. Bruss (Fleuve Noir) est la suite de son « S.O.S. Soucoupes » dont nous avons rendu compte dans un précédent numéro. Mais alors que le premier roman de l’auteur appelait des réserves, principalement du côté… diplomatique, si l’on ose dire, son deuxième, lui, ne mérite que des éloges. Menacée par une invasion martienne, l’humanité tout entière se dresse pour se défendre, les frontières sont abolies, Américains et Russes coopèrent et, la solidarité aidant, l’envahisseur sera maté. C’est donc, comme on peut s’en rendre compte, un roman d’aventures sidérales mais d’une excellente facture. Pas de longueurs, objectivité parfaite et, surtout, cet enthousiasme et cet esprit d’équipe qui font vibrer en nous les cordes les plus sensibles. Écriture dépouillée, bon découpage – bref nous souhaitons à cette « Guerre des Soucoupes » la fructueuse carrière qu’elle mérite.

    Si « La Curée des Astres » (The Skylark of Space) d’Edward E. Smith (Rayon Fantastique-Gallimard) avait été publiée dans une collection recrutant ses lecteurs parmi les J2, nous l’aurions probablement lue avec un certain intérêt, puis dit dans notre critique : « Recommandé pour enfants de 8 à 12 ans. » Que ce roman, en revanche, ait paru dans Le Rayon Fantastique nous semble absolument inconcevable, car, chaque collection ayant son public, il y a manifestement eu là une « erreur de distribution », comme on dit dans le cinéma. Si, maintenant, on se met à publier les aventures de Superman entre un ouvrage de Brown et un autre de Heinlein ou d’Asimov, pourquoi pas, prochainement, un « Mickey dans la Lune », pendant qu’on y est ? Car cette malencontreuse « Curée » est bien un « Superman » de série : jeune savant invente métal X, entre en lutte avec puissant trust métallurgique, échappe à plusieurs attentats, se fait kidnapper sa fiancée, la poursuit dans l’espace où elle est aux prises avec deux grands méchants loups. Au passage, il aide un peuple fier et courageux à se débarrasser d’un ennemi fourbe et puissant. Voilà… Si, après cela, habitués du R. F., le cœur vous en dit de lire cette « Alouette de l’Espace » (titre américain)…

    « Et ce fut la guerre atomique » de Marcel Bouquet (Ed. Métal-Série 2000) traite d’un sujet que les éditeurs, à notre avis, devraient commencer à refuser, ce qui découragerait les auteurs de l’aborder. Certes, nous sommes pour la liberté intellectuelle et, dans son genre, ce roman est à peu près objectif. Mais pourquoi toujours parler de guerre, de destructions et de toutes ces choses auxquelles les hommes ne pensent que trop, hélas ? Pourquoi opposer constamment les Russes aux Américains, les Blancs aux Jaunes, des hommes aux hommes ? La fin nous a rappelé un peu « Le Diable l’emporte » de Barjavel. Côté construction et écriture, rien à signaler, c’est correct ; côté anticipation, ça a l’air d’aller aussi. Mais cette histoire de guerre atomique, de bombes A, H, C, etc… Non, décidément, nous disons : « Pouce ! »

    « Naufragés des Galaxies » de Jean-Gaston Vandel (Fleuve Noir) est un roman sympathique. Entendez par là qu’il s’agit d’un voyage sidéral touristique transformé en scientifique indépendamment de la volonté du commandant du « Galax », luxueux stratojet pour millionnaires. Un groupe de savants s’y est en effet embarqué pour procéder à une expérience de « saut » dans le « subespace », autrement dit de passage d’un univers dans l’autre sans observer certaines règles de… vol. Ce n’est pas la première fois que pareil sujet est traité en « science-fiction », mais c’en est un qui intéresse toujours le public, aussi pensons-nous que le nouveau roman de notre confrère Vandel trouvera une large audience. L’aspect scientifique de la question est expliqué aussi clairement que possible ; le reste, c’est de l’Aventure, avec un A majuscule. Et nous sommes certains que l’ouvrage comportera une suite. En effet, l’humanité est menacée d’extinction en raison d’un emploi trop intense de l’énergie atomique et un des passagers du « Galax » reste dans un monde nouveau, assez dangereux, entre parenthèses, mais où néanmoins, espère-t-on, les élus désignés pour le « grand voyage » pourront refaire un monde meilleur. Distrayant et vivant, tout à fait conforme aux standards de la collection.

Igor B. MASLOWSKI
Première parution : 1/8/1954
Fiction 9
Mise en ligne le : 2/3/2025

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