Quatrième de couverture
Une tache claire comme une aile de goéland, posée sur le clapot qui scintille.
Une tache claire qui fuit, poussée par le vent de terre vers les nuages inconnus, prisonniers de la ligne imprécise où devraient se joindre les deux éléments : l’aérien et le liquide.
L’enfant-homme est seul, et seul il porte l’espoir entier des survivants, sans qu’ils en aient conscience, eux comme lui.
Contre ce qui l’attend et qu’il ignore, pour vaincre la résistance d’une planète, il n’a qu’une seule arme, sa jeunesse. Un seul soutien, son amour pour les Entités qui bercèrent son enfance : la nef, la mer et, très loin dans le temps, le Naute et l’Océane venus des étoiles.
Critiques des autres éditions ou de la série Edition FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions, Anticipation (1969) Les mutations se poursuivent au Fleuve Noir et se révèlent toujours plus bénéfiques. Ainsi des Le May. Ils nous avaient habitués a du policier-espionnage galactique avec des enquêtes bien troussées, mais qui, souvent, auraient pu, sans dommage, se situer sur Terre et à notre époque. Et voici, qu’alors que nous déplorons la disparition du space-opera classique, ils nous offrent cet Arel digne d’entrer dans la grande lignée.
Rien ne manque. Nous avons droit à l’astronef naufragé sur une planète déserte, à la survie des passagers qui recréent une société et leur univers. Puis, par suite de la raréfaction des naissances féminines le ressort se brise, la décadence apparaît, la légende remplace la science et le matriarcat la société démocratique des premiers âges.
Finalement la grande prêtresse a un sursaut. S’abandonner au destin est par trop stupide, que l’on entreprenne sérieusement cette exploration de la planète qui ne fut jamais entreprise. Et le héros découvrira une autre race humanoïde et ramènera des compagnes pour les jeunes habitants.
Déjà cette rafraîchissante naïveté du récit nous ramène à l’époque ancienne. Et si l’on pourrait souhaiter une intrigue plus complexe et plus animée nous ne sommes pas déçus, car cet univers est peint, décrit de façon poétique, que ce soit dans la peinture de cette île quasi minérale toujours envahie par les prismes et les macles des cristaux géants, de la ville dépeuplée, ou du monde des ondins.
Jacques VAN HERP Première parution : 1/4/1969 Fiction 184 Mise en ligne le : 27/10/2022
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