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Le Serpent Ouroboros - volume 2

Eric Rücker EDDISON

Titre original : The Worm Ouroboros, 1922
Cycle : Le Serpent Ouroboros  vol. 2

Traduction de Patrick MARCEL
Illustration de Emily C. MARTIN
Illustrations intérieures de Emily C. MARTIN

CALLIDOR (Paris, France), coll. L'Âge d'or de la fantasy
Dépôt légal : novembre 2018
Première édition
Roman, 328 pages, catégorie / prix : 20 €
ISBN : 978-2-9539447-8-5
Format : 13,5 x 20,0 cm
Genre : Fantasy



Quatrième de couverture

« Eddison est sans égal, tant par sa vigueur, son éclat, l’intensité passionnée de son imagination, la sinistre mélancolie qui se dégage de sa plume, ainsi que la splendeur excentrique de son style. » - Ursula K. Le Guin

Les épées assoiffées de la guerre ravagent les armées de la lointaine Mercure à présent, froissant boucliers, mordant armures, lacérant chairs. Et en l’absence de Juss et de Brandoch Daha, luttant aux confins du monde connu, sur les cimes de ses plus hautes montagnes, les guerriers de Sorcerie tiennent leurs lames affûtées, espérant enfin asseoir leur domination sur la terre du milieu. Mais pour en devenir les maîtres incontestés, il leur faudra soumettre tous leurs adversaires et braver les dangers que recèlent la Démonie et ses forteresses imprenables...

     En 1954-1955, aucun texte ne semblait rivaliser d’imagination et de style avec Le Seigneur des Anneaux, sinon l’œuvre, homérique et flamboyante, d’E, R. Eddison, la plus grande fresque de fantasy jamais écrite jusqu’alors, parue trente-deux ans plus tôt.

     Brillamment illustré par Emily C. Martin, ce second volume, traduit par Patrick Marcel et préfacé par C. S. Lewis, rappelle l’importance de son auteur pour le genre de la fantasy, qu’il marqua d’une empreinte indélébile il y a près d’un siècle.

Sommaire
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1 - C. S. LEWIS, Introduction, pages VII à VII, introduction, trad. Patrick MARCEL
Critiques

    Une injustice en même temps qu’une bizarrerie est réparée : avec ce deuxième volume, Le Serpent Ouroboros, grand classique de la fantasy anglaise, à l’influence sans pareille, est enfin disponible en français, presque cent ans après sa publication originale.

    La guerre fait rage sur Mercure, qui oppose la Sorcerie en force à la Démonie faiblissante — ceci d’autant plus que Juss, roi de Démonie, et son camarade Brandoch Daha, se sont absentés de leur patrie, engagés dans la quête épique qui doit leur permettre de retrouver Goldry Bluszco victime des maléfices du roi Goricé ; un long abandon qui laisse la Démonie en proie aux assauts des Sorciers ! Et ils ne manquent pas d’y porter bientôt la bataille.

    Cependant, les principaux généraux de Sorcerie, les Coronde, Corsus, Corinius, aussi brillants soient-ils, tendent à succomber à la soif de pouvoir et s’avèrent plus des rivaux qu’autre chose — et dans l’ombre, les dames ont leur mot à dire dans ces luttes d’influence. La Démonie ploie, mais jamais totalement, et ce volume 2 abonde en hauts faits d’armes dans les deux camps — et donc en scènes de bataille portées par un souffle magistral.

    On s’en doute, Juss et Brandoch Daha finiront bien par revenir, et il s’agira alors de porter le combat ailleurs… jusqu’au complet retournement de situation, qui est le total accomplissement d’un cycle — le serpent, après tout, mord sa propre queue.

    Sans surprise, cet opus est affecté des mêmes défauts qui affligeaient le premier — à commencer par un world-building passablement incohérent, qui ressort aussi bien des noms propres acrobatiques que d’emprunts aux cultures terrestres (éthique des sagas, corpus mythologique grec, vers élisabéthains), mais aussi le sentiment d’un roman largement improvisé, qui se traduit dans le récit par des ellipses et des ruptures de ton brutales.

    Ce second tome fait aussi ressortir certains défauts qui lui sont davantage propres, ou, plus exactement, qui se montrent plus préjudiciables ici que dans le premier volume — concernant la caractérisation des personnages, notamment : en dehors de quelques traits saillants, on tend à confondre les généraux de Sorcerie, quand, pris avec le recul, leurs faits et gestes devraient bien davantage les distinguer. Quant aux Démons, s’ils s’en sortent peut-être un peu mieux, seul le seigneur Gro, comme dans le premier tome, parvient vraiment à concilier charisme et profondeur en dépit — ou en raison — de son inconstance caractéristique : il demeure un fourbe qui suscite la compassion, un traître, oui, mais emporté par une pulsion d’échec qui le porte toujours à rallier ceux qui sont en difficulté ; homme d’esprit davantage que d’épée, il tranche sur les brutes en armur en introduisant dans le récit une perturbation aléatoire aux puissants arômes d’absurde plus qu’adéquats.

    Mais qu’importe ces défauts : Le Serpent Ouroboros, décidément, est rétif à la raison et parle au cœur. Sa puissance épique et visionnaire demeure inégalée, et si le lecteur est conscient d’innombrables travers, il succombe volontiers à l’emballement des batailles comme à la précieuse saveur de dialogues délicieusement archaïques. Ainsi, au terme du roman, se voit-il récompensé par l’auteur de la manière la plus lucide et profonde qui soit : sous son vernis de pure ironie, on n’en acquiert que davantage la conviction d’avoir lu un immense chef-d’œuvre de la fantasy. Il était temps, pour le moins…

Bertrand BONNET
Première parution : 1/4/2019 dans Bifrost 94
Mise en ligne le : 14/9/2023

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