BRAGELONNE
(Paris, France) Date de parution : 16 janvier 2019 Dépôt légal : janvier 2019 Réédition Recueil de nouvelles, 320 pages, catégorie / prix : 15,90 € ISBN : 979-10-281-1157-1 Format : 14,5 x 21,5 cm Genre : Fantasy
À travers les plaines arides et les montagnes escarpées des Royaumes du Nord, un homme avance seul. En ces temps obscurs, il est l’un des rares à ne pas craindre les terribles créatures qui croisent sa route. Car Geralt de Riv est un sorceleur : un mercenaire initié aux secrets d’une ancienne magie. Il suit son propre code de l’honneur dans un monde qui a oublié le sien, avec l’espoir inavoué de réaliser son dernier vœu : retrouver son humanité.
Andrzej Sapkowski est né en Pologne en 1948. Dans la saga du Sorceleur, succès mondial traduit en trente-quatre langues, il s'inspire de la mythologie slave et détourne le conte de fées traditionnel par l'ironie et les problématiques contemporaines : la différence, les mutations, la recherche du sens dans un monde en changement. Couronnée cinq fois par le prix Januz A. Zajdel ainsi que par le prix David Gemmell, son œuvre est traduite ici par Laurence Dyèvre, traductrice de Czeslaw Milosz, Prix Nobel de littérature. Le Sorceleur sera adapté en série télévisée par Netflix en 2019.
1 - La Voix de la raison 1 (Glos rozsadku, 1993), pages 5 à 6, nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 2 - Le Sorceleur (Wiedzmin, 1990), pages 7 à 40, nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 3 - La Voix de la raison 2 (Glos rozsadku, 1993), pages 41 à 48, nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 4 - Un grain de vérité (Ziarno prawdy, 1990), pages 49 à 82, nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 5 - La Voix de la raison 3 (Glos rozsadku, 1993), pages 83 à 88, nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 6 - Le Moindre mal (Mniejsze zlo, 1990), pages 89 à 132, nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 7 - La Voix de la raison 4 (Glos rozsadku, 1993), pages 133 à 138, nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 8 - Une question de prix (Kwestia ceny, 1990), pages 139 à 180, nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 9 - La Voix de la raison 5 (Glos rozsadku, 1993), pages 181 à 188, nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 10 - Le Bout du monde (Droga, z której sie nie wraca, 1993), pages 189 à 236, nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 11 - La Voix de la raison 6 (Glos rozsadku, 1993), pages 237 à 244, nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 12 - Le Dernier vœu (Ostatnie zyczenie, 1993), pages 245 à 304, nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 13 - La Voix de la raison 7 (Glos rozsadku, 1993), pages 305 à 314, nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE
Bien que rien ne l'indique, Le Dernier vœu n'est pas un roman mais un recueil composé de six nouvelles séparées par les sept chapitres d'un septième récit. Ces textes narrent plusieurs aventures de Geralt de Riv, ni sorcier, ni tueur à gages, ni mercenaire, mais tout cela à la fois et davantage encore : il est un « sorceleur », c'est-à-dire un mage et un meurtrier d'exception que l'on recrute dans les situations désespérées. Sa réputation est telle qu'il ne manque pas de propositions d'embauche, mais il ne vend ses services que si la cause est conforme à son éthique : dans cette « époque pourrie » où pullule « la vermine en tout genre », il s'est fixé pour but de nettoyer le monde des démons qui y rôdent, striges, brouxes, kikimorrhes, vyppères, etc.
Bref, il s'agit d'un héros d'Heroic Fantasy assez classique, un surhomme quasi invincible, plus ou moins justicier auto-proclamé. Au premier degré, cela promet de l'action à grand spectacle, au second, une idéologie — si l'on doit en chercher une — que le lecteur bougon pourra trouver un peu douteuse. Soulignons toutefois que le sorceleur est plus proche des créatures et des sorciers qu'il combat que des hommes ordinaires puisqu'il est lui-même une sorte de monstre : il illustre l'éternel paradoxe du mercenaire qui élimine ses semblables pour créer un monde où il n'aura finalement plus sa place.
Son aspect de nyctalope aux cheveux blancs rappelle évidemment le personnage d'Elric le nécromancien, mais Geralt ne possède pas la personnalité torturée et ambivalente de celui-ci. Au contraire, c'est un personnage assez entier qui se remet peu en question, et en ce sens, il est plus proche de Conan. En fait, Geralt parvient à trouver une place intermédiaire entre ces deux grandes heroic-figures, grâce à des récits bien menés où les personnages secondaires sont souvent plus ambigus et donc plus intéressants que le sorceleur lui-même. On y trouve de plus quelques bonnes surprises : des histoires assez étoffées, un peu d'humour, un soupçon de truculence, certaines transpositions très distanciées de contes comme Blanche-Neige ou La Belle et la Bête...
Fait notable, Andrzej Sapkowski est un compatriote de Stanislas Lem. Certes, son origine polonaise est difficile à percevoir à la lecture, au contraire de l'influence anglo-saxonne, mais Sapkowski est présenté par l'éditeur comme « l'un des cinq auteurs best-sellers polonais », qui « dépasse ainsi, dans son pays, Stephen King, Michael Crichton ou John Grisham ». Son œuvre est traduite en sept langues et aurait même fait l'objet d'adaptations en BD et au cinéma.
Même si l'on finit par se méfier des habituels dithyrambes de Bragelonne, on reconnaîtra volontiers le talent de conteur de ce nouvel auteur. Pour qui n'est pas allergique à l'Heroic Fantasy — c'est une condition évidemment nécessaire — la lecture s'avérera agréable, le personnage du sorceleur s'imposant d'emblée comme un héros marquant du genre.