Les Oeuvre policières complètes sous pseudonyme de Léo Malet paraissent dans "Le Miroir obscur" sous la direction de François Guérif. En voici le troisième volume, précédé d'une/préface/interview de l'auteur (par François Guérif) où il se définit face à des oeuvres qu'il redécouve à mesure de nos rééditions et qu'il situe par rapport à l'homme et à l'écrivain qu'il était alors en même temps qu'il précise ses sources. En attendant la publication de ses Entretiens avec Michel Lebrun, cette interview sera, pour beaucoup, tout à fait passionnante.
Ensuite de quoi on retrouvera Johnny Metal au prises avec Le gang mystérieux que la police de New York n'était pas parvenue à neutraliser tant le génie de son chef se révélait efficace. On verra que, pour une fois, son sens des conquêtes féminines sera bien utile au journaliste-detective de choc...
Quant à la belle victime qui, Aux mains des réducteurs de têtes, sera sauvée (bien sûr) par Johnny Metal que l'on ne s'attendait guère à retrouver au coeur de la forêt vierge, nous préférons vous laisser découvrir son identité et la nature du complot qui, pour n'en vouloir qu'à sa tête, n'en est pas moins horrible.
Léo Malet est né le 7 mars 1909 à Montpellier. Il fut élevé par son grand-père maternel qui était ouvrier tonnelier. A onze ans et demi il passe son certificat d'études et il commence à travailler dans une banque. A quatorze ans, passionné de lectures, il découvre les anarchistes. Voulant être chansonnier, il décide d'aller tenter sa chance à Paris. Le 25 décembre 1925, il fait ses débuts au cabaret de La vache enragée. Et de la « vache enragée » Léo Malet va en bouffer pendant longtemps ! Il sera tour à tour manœuvre, installateur de chauffage central, nègre d'un maître-chanteur analphabète, gérant d'une boutique de modes, figurant de cinéma, crieur de journaux et emballeur chez Hachette. En 1931, il découvre les surréalistes dont il deviendra un actif compagnon de route. Des oeuvres aussi violentes et déchirantes que Ne pas voir plus loin que le bout de son sexe (1936) J'Arbre comme cadavre (1937) ou Hurle à la vie (1939) prouvent, si besoin est, que Léo Malet est aussi l'un de nos plus grands poètes français contemporains. En 1941, Léo Malet revient de guerre et sa situation n'est guère brillante. C'est à cette époque que, grâce à Louis Chavance, il commence à publier des romans policiers d'abord sous pseudonyme. On lui doit quelques-uns des chefs-d'œuvre du roman noir et policier, parmi lesquels Trilogie noire, la série des "Nouveaux Mystères de Paris" où s'épanouit Nestor Burma, son célèbre détective de choc, ou L'ombre du grand mur, en tout plus de trente-cinq romans.