Dessinateur et caricaturiste, Marius Monnier (Compiègne, 7 novembre 1871 — Paris 13e, 6 septembre 1938) a aussi été romancier. Il travaille pour les journaux illustrés à partir de 1899 : Le Pêle-Mêle (1899-1920), Le Rire (1900-1902), Le Frou-frou, Le Bon vivant (1901-02), La Caricature (1901-03), L’Actualité, L’Indiscret (1902-06), Le Journal pour tous, L’Assiette au beurre, Le Sans-Gêne (1904-05), L’Écolier illustré (1908), Pages folles (1909-11), l’Almanach illustré du Petit Parisien (1930-40), etc.
Avec ce quatrième opus, publié dans La Jeunesse illustrée du 30 mai au 14 novembre 1909, Marius Monnier nous renvoie pour la seconde fois dans l’espace (après nous avoir fait visiter la Lune et son envers dans À 90.000 lieues de la Terre) et nous fait accomplir un périple inouï, à la fois technologique, onirique, fantasmagorique, d’une conception hardie basée, une fois de plus sur une structure démesurée et une machinerie extraordinaire.
Nous sommes projetés, comme par enchantement, dans l’imaginaire pur, dans l’outre-espace non terrestre, où l’aventure débridée se conjugue avec des inventions scientifiques mirobolantes, dont les lecteurs de l’époque ont dû sortir tout ébouriffés et tourneboulés.
Comme le souligne si justement Christophe Marécaille dans sa préface, d’écrire pour les enfants permettait à l’auteur d’outrepasser les bornes du raisonnable et du conventionnel. Ainsi Marius Monnier nous fait suivre la construction par l’ingénieur Yvonas d’une planète artificielle pour son ami Walter Gregg, milliardaire souffrant d’une sorte d’épuisement, de prostration, d’affaissement. Une planète plus petite avec une pesanteur infime le soulagerait de celle qui l’accable sur Terre... Le temps passe, le monde s’interroge sur le déroutant chantier qui se met en place au large de la Nouvelle-Zélande. Puis, un jour à la surprise générale, la mystérieuse sphère nommée Printania prend son envol et disparaît peu à peu...
Après sa postface Jean-Luc Buard (co-fondateur de la revue Le Rocambole, bulletin des amis du roman populaire, chercheur associé au LabSIC, Université de Paris XIII-Villetaneuse), livre un inventaire des 58 feuilletons de La Jeunesse illustrée sur les périodes de 1903 à 1914 et de 1920 à 1935, ainsi qu’un répertoire par auteurs.
1 - Christophe MARÉCAILLE, Les Belles au bois dormant, pages 7 à 14, préface 2 - Jean-Luc BUARD, De plus en plus fort. La planète artificielle du sidérant Marius Monnier, pages 139 à 141, postface 3 - Georges OMRY, L'Homme au masque noir, pages 144 à 144, bande dessinée 4 - Jean-Luc BUARD, Les 58 feuilletons de La Jeunesse illustrée, répertoire et dictionnaire (1903-1914, 1920-1935), pages 145 à 159, bibliographie 5 - Un Rêve, pages 160 à 161, bande dessinée 6 - Réfraction, pages 162 à 162, bande dessinée 7 - COLLECTIF, La Jeunesse illustrée et Les Belles images dans Romans-revue avant 1914, pages 163 à 167, critique(s) 8 - Benjamin RABIER, Le Poisson-moteur, pages 168 à 168, bande dessinée