CASTELMORE
(Paris, France), coll. Big Bang Date de parution : 13 novembre 2019 Dépôt légal : novembre 2019 Réédition Recueil de nouvelles, 384 pages, catégorie / prix : 15,90 € ISBN : 978-2-36231-712-5 Format : 14,3 x 21,2 cm Genre : Fantasy
Découvrez ce best-seller international - David Gemmell Legend Award 2009 du Meilleur roman de Fantasy.
Geralt de Riv est un homme inquiétant, un mutant devenu le parfait assassin grâce à la magie et à un long entraînement. En ces temps obscurs, ogres, goules et vampires pullulent, et les magiciens sont des manipulateurs experts. Contre ces menaces, il faut un tueur à gages à la hauteur, et Geralt est plus qu’un guerrier ou un mage. C’est un sorceleur. Au cours de ses aventures, il rencontrera une magicienne capricieuse aux charmes vénéneux, un troubadour paillard au grand cœur… et, au terme de sa quête, peut-être réalisera-t-il son dernier vœu : retrouver son humanité perdue.
1 - La Voix de la raison 1 (Glos rozsadku, 1993), nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 2 - Le Sorceleur (Wiedzmin, 1990), nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 3 - La Voix de la raison 2 (Glos rozsadku, 1993), nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 4 - Un grain de vérité (Ziarno prawdy, 1990), nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 5 - La Voix de la raison 3 (Glos rozsadku, 1993), nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 6 - Le Moindre mal (Mniejsze zlo, 1990), nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 7 - La Voix de la raison 4 (Glos rozsadku, 1993), nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 8 - Une question de prix (Kwestia ceny, 1990), nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 9 - La Voix de la raison 5 (Glos rozsadku, 1993), nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 10 - Le Bout du monde (Droga, z której sie nie wraca, 1993), nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 11 - La Voix de la raison 6 (Glos rozsadku, 1993), nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 12 - Le Dernier vœu (Ostatnie zyczenie, 1993), nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE 13 - La Voix de la raison 7 (Glos rozsadku, 1993), nouvelle, trad. Laurence DYÈVRE
Bien que rien ne l'indique, Le Dernier vœu n'est pas un roman mais un recueil composé de six nouvelles séparées par les sept chapitres d'un septième récit. Ces textes narrent plusieurs aventures de Geralt de Riv, ni sorcier, ni tueur à gages, ni mercenaire, mais tout cela à la fois et davantage encore : il est un « sorceleur », c'est-à-dire un mage et un meurtrier d'exception que l'on recrute dans les situations désespérées. Sa réputation est telle qu'il ne manque pas de propositions d'embauche, mais il ne vend ses services que si la cause est conforme à son éthique : dans cette « époque pourrie » où pullule « la vermine en tout genre », il s'est fixé pour but de nettoyer le monde des démons qui y rôdent, striges, brouxes, kikimorrhes, vyppères, etc.
Bref, il s'agit d'un héros d'Heroic Fantasy assez classique, un surhomme quasi invincible, plus ou moins justicier auto-proclamé. Au premier degré, cela promet de l'action à grand spectacle, au second, une idéologie — si l'on doit en chercher une — que le lecteur bougon pourra trouver un peu douteuse. Soulignons toutefois que le sorceleur est plus proche des créatures et des sorciers qu'il combat que des hommes ordinaires puisqu'il est lui-même une sorte de monstre : il illustre l'éternel paradoxe du mercenaire qui élimine ses semblables pour créer un monde où il n'aura finalement plus sa place.
Son aspect de nyctalope aux cheveux blancs rappelle évidemment le personnage d'Elric le nécromancien, mais Geralt ne possède pas la personnalité torturée et ambivalente de celui-ci. Au contraire, c'est un personnage assez entier qui se remet peu en question, et en ce sens, il est plus proche de Conan. En fait, Geralt parvient à trouver une place intermédiaire entre ces deux grandes heroic-figures, grâce à des récits bien menés où les personnages secondaires sont souvent plus ambigus et donc plus intéressants que le sorceleur lui-même. On y trouve de plus quelques bonnes surprises : des histoires assez étoffées, un peu d'humour, un soupçon de truculence, certaines transpositions très distanciées de contes comme Blanche-Neige ou La Belle et la Bête...
Fait notable, Andrzej Sapkowski est un compatriote de Stanislas Lem. Certes, son origine polonaise est difficile à percevoir à la lecture, au contraire de l'influence anglo-saxonne, mais Sapkowski est présenté par l'éditeur comme « l'un des cinq auteurs best-sellers polonais », qui « dépasse ainsi, dans son pays, Stephen King, Michael Crichton ou John Grisham ». Son œuvre est traduite en sept langues et aurait même fait l'objet d'adaptations en BD et au cinéma.
Même si l'on finit par se méfier des habituels dithyrambes de Bragelonne, on reconnaîtra volontiers le talent de conteur de ce nouvel auteur. Pour qui n'est pas allergique à l'Heroic Fantasy — c'est une condition évidemment nécessaire — la lecture s'avérera agréable, le personnage du sorceleur s'imposant d'emblée comme un héros marquant du genre.