Deborah INSTALL Titre original : A Robot in the Garden, 2015 Première parution : New-York, USA : doubleday, 23 avril 2015ISFDB Traduction de Clara GOURGON
J'AI LU
(Paris, France), coll. Science-Fiction (2007 - ) n° 12926 Date de parution : 11 mars 2020 Dépôt légal : mars 2020, Achevé d'imprimer : 11 février 2020 Réédition Roman, 352 pages, catégorie / prix : 7,60 € ISBN : 978-2-290-21570-8 Format : 11,1 x 17,9 cm✅ Genre : Science-Fiction
Sympathique loser dont la vie part doucement mais sûrement en vrille, Ben, 30 ans, découvre un matin un robot dans son jardin. Pas un de ces androïdes ménagers rutilants comme tous les couples bien comme il faut ont chez eux, mais un petit machin tout cassé, terriblement attachant, qu’il prénomme Tang. Décidé à tout faire pour le réparer, Ben se met en quête de son concepteur, et les voilà tous deux embarqués dans une folle aventure autour du monde, au terme de laquelle on se demandera finalement qui a réparé qui…
" Voilà un petit robot qui saura toucher l'âme d'enfant enfouie en chacun de nous. "
Culturellement Vôtre
Il y a un robot dans le jardin, qui n'est pas sans rappeler des œuvres comme Wall-E ou E.T., l'extraterrestre, est le premier roman de Deborah Install. Elle vit à Birmingham et confesse s'être inspirée de son fils pour créer le personnage de Tang.
Un matin, Amy, la femme de Ben, trouve un robot dans le jardin. Un petit robot, capricieux et assez mal en point, mais auquel Ben s’attache vite, au point de décider de l’adopter, ce qui finit par provoquer l’exaspération croissante d’Amy, puis son départ. Aimable loser, Ben peine à se prendre en main : vivotant sur l’héritage de ses défunts parents, il évolue dans un marasme constant. Tant pis, Amy partie, le jeune homme reste avec le robot, nommé Tang (« Odeur piquante », en anglais : la suite du récit expliquera l’origine du nom). Toutefois, le petit tas de ferraille a un besoin assez urgent de réparations. Problème : plus personne ne fabrique ce genre de robots. Ben se lance donc à la recherche de ses constructeurs, où qu’ils puissent être. C’est une odyssée qui va mener le duo improbable aux quatre coins du monde… Odyssée autant que parcours initiatique, pour Tang, qui prendra peu à peu confiance en lui, comme pour Ben, qui trouvera un sens à sa vie avec cette créature de métal, et peut-être davantage.
Dès le premier chapitre, il est vite évident que le robot ici présent a surtout une dimension métaphorique : difficile de voir autre chose qu’un enfant (probablement) handicapé derrière la bouille métallique de Tang, aussi attendrissante que celle de Wall-E. Un enfant « À problèmes », qu’il est nécessaire d’apprendre à comprendre, à gérer. Néanmoins, Tang reste bel et bien un robot, avec les spécificités idoines (et un aspect fonctionnel très discutable, car ce robot ne semble pas posséder d’utilité précise). De fait, les androïdes sont partout, dans le présent parallèle décrit par Deborah Install. Néanmoins, l’auteure ne cherche pas vraiment à s’interroger sur la nature artificielle de Tang : sous un léger vernis science-fictif, le récit questionne davantage les rapports humains (l’engagement, la paternité, les choix de vie). Pour peu que l’on adhère à ce principe et qu’on ne soit pas en quête des vertiges eganiens, Il y a un robot dans le jardin constitue un divertissement des plus sympathiques, débordant de tendresse pour ses personnages. Plutôt bien mené, ce doux roman d’apprentissage pâtit d’un dernier tiers tirant un peu en longueur, une fois que nos deux héros sont de retour à la maison (mais depuis Ulysse, on sait bien que la partie la plus ardue du voyage est précisément le retour). Pas de quoi bouder son plaisir, toutefois.
Erwann PERCHOC Première parution : 1/10/2017 Bifrost 88 Mise en ligne le : 6/3/2023