Becky CHAMBERS Titre original : To be Taught if Fortunate, 2019 Première parution : Londres, Royaume-Uni : Hodder & Stoughton, 8 août 2019ISFDB Traduction de Marie SURGERS Illustration de Nicolas SARTER
L'ATALANTE
(Nantes, France), coll. La Dentelle du Cygne Date de parution : 20 août 2020 Dépôt légal : août 2020, Achevé d'imprimer : août 2020 Première édition Novella, 144 pages, catégorie / prix : 2 ISBN : 979-10-360-0045-4 Format : 14,5 x 20,0 cm✅ Genre : Science-Fiction
« Nous n’avons rien trouvé que vous pourrez vendre. Nous n’avons rien trouvé d'utile. Nous n’avons trouvé aucune planète qu’on puisse coloniser facilement ou sans dilemme moral, si c’est un but important. Nous n’avons rien satisfait que la curiosité, rien gagné que du savoir. »
Un groupe de quatre astronautes partis explorer des planètes susceptibles d’abriter la vie : hommes et femmes, trans, asexuels, fragiles, déterminés, ouverts et humains, ils représentent la Terre dans sa complexité.
Le nouveau roman du sommet actuel de la SF positive.
Becky Chambers, après les trois volumes du cycle des « Voyageurs » (prix Hugo de la meilleure série en 2019), nous livre une méditation tendre et joyeuse sur l’appel de l’espace, le but ultime de la science et, au bout du compte, sur l'étincelle de vie qui nous anime tous.
Écrire de la SF positive, c’est regarder les injustices dans les yeux et continuer de croire qu'on va les vaincre.
Élisa Thévenet, Le Monde.
Critiques
Ne vous laissez pas avoir par le nom de l’autrice, ni par le titre de ce court roman. Si vous avez adoré la science-fiction résolument optimiste de L’Espace d’un an et de ses suites, ce nouveau Becky Chambers risque de désagréablement vous surprendre par son côté mélancolique et sans illusion. Encore une fois, Becky Chambers lève les yeux vers le ciel et nous livre une autre facette de l’exploration spatiale. Dans Apprendre, si par bonheur, nous suivons la destinée de quatre scientifiques embarqués dans un même vaisseau pour explorer les différentes planètes d’un autre système solaire. Du hopepunk dont elle est l’une des porte-drapeaux, Becky Chambers va garder l’idée que l’exploration spatiale dans son univers ne dépend ni des États, ni de grandes corporations, mais de la bonne volonté de tous. L’humanité dans son ensemble, via un gigantesque effort de crowdfunding perpétuel, va financer non seulement la recherche nécessaire au développement d’une technologie spatiale, mais également la formation des différents scientifiques choisis pour partir en mission. Elle en garde également l’idée que plutôt que d’essayer de terraformer les mondes, c’est aux humains de s’adapter. À chaque planète visitée, le métabolisme et l’apparence des humains change pour se conformer aux besoins des lieux : gravité plus élevée, éloignement du soleil plus important.
Plus que ces considérations techniques, ce qui intéresse Becky Chambers ce sont les relations interpersonnelles. À travers sa narratrice, à la fois pilote du vaisseau et assistante pour les autres scientifiques, elle montre les évolutions psychologiques aussi bien lors de son passé (la formation, la tournée d’adieu avant de partir) que durant le voyage avec les conséquences psychologiques de l’enfermement, des adaptations subis par les corps, et de l’éloignement à la fois physique et temporel des donneurs d’ordre. Quand la Terre ne répond plus, et qu’il est impossible de savoir si l’espèce humaine y vit encore, quel choix devront-ils faire ? Rebrousser chemin et tenter d’aider d’éventuels survivants ou continuer à avancer pour en apprendre plus sur l’univers ?
D’une grande beauté et d’une finesse à l’avenant en matière de psychologie, Apprendre, si par bonheur s’avère aussi, contrairement à ce qu’indique son titre, d’une infinie tristesse.