PYGMALION
(Paris, France) Dépôt légal : février 2003, Achevé d'imprimer : août 2003 Retirage Partie de roman, 352 pages, catégorie / prix : 21,20 € ISBN : 2-85704-806-8 Format : 15,3 x 24,0 cm Genre : Fantasy
Quinze années ont passé. Loin de la cour, et le cœur blessé, Fitz s'est réfugié dans une chaumière isolée avec son inséparable Œil-de-loup pour unique compagnon. Il espère enfin avoir trouvé la paix et rompu avec son terrible passé.
Mais c'est compter sans son destin. Car, bientôt, des visiteurs inattendus viennent tout à tour troubler sa retraite avec des motifs déguisés : Umbre, son vieux mentor ; Astérie, la ménestrelle avec laquelle il entretient épisodiquement des relations amoureuses ; et le fou, toujours plein d'entrain, sur qui les années semblent n'avoir aucune prise. A mots plus ou moins couverts, tous trois lui soufflent la même chose : on a besoin de lui à Castelcerf, où règne la reine Kettricken, pour retrouver le prince héritier Devoir, qui a disparu dans de mystérieuses conditions.
Après un long combat intérieur, Fitz décide de se mettre en route. Mais, pour éviter d'être reconnu, c'est en valet qu'il s'introduit à la cour et commence la difficile quête du prince sur lequel se portaient tous les espoirs. Les obstacles ne vont pas tarder à surgir de tous les côtés.
Dans la tradition des grands romanciers de l'aventure tels J.R.R. Tolkien, Robin Hobb est considérée comme l'un des maîtres du genre dans les pays anglo-saxons. Elle figure désormais régulièrement sur les listes des best-sellers aux Etats-Unis, en Angleterre et en Allemagne. Elle a également publié la série des Aventuriers de la mer aux Editions Pygmalion.
Quel bonheur de retrouver Fitz ! Et quel bonheur de retrouver la plume exquise de Robin Hobb, accompagnée de l'excellente traduction d'Arnaud Mousnier-Lompré. Le nouveau cycle des aventures de l'ex Assassin Royal, que publient les éditions Pygmalion, s'annonce à la fois passionnant et émouvant.
Nous retrouvons Fitz vieilli — quinze années ont passé depuis qu'il a sacrifié son amour, sa vie et son âme pour sauver son pays — toujours uni à Œil de Nuit par ce lien plus fort que l'amour qu'est le Vif, toujours torturé par la soif de l'Art auquel il a renoncé. Tom Blaireau, comme il se fait maintenant appeler, a recueilli un jeune garçon, Heur, qui doit commencer un apprentissage. Il n'a plus de nouvelles de ceux qu'il a connu par le passé, à l'exception d'Astérie, la ménestrelle. Mais le destin suit son cours et les évènements extérieurs vont se frayer un chemin jusqu'à la tanière où le bâtard des Loinvoyant s'est réfugié.
Ce premier tome prend le temps de poser le décor et les personnages. Pas question avec Robin Hobb de nous précipiter dans l'action brute ; elle aime trop à décrire, jusqu'à nous faire ressentir, les moindres replis de l'âme de ses personnages. C'est qu'elles sont complexes, ces âmes ! avec le Vif — lien qui unit un humain à un animal — honni et craint de la population qui pourchasse ceux qui l'ont, et l'Art — haute magie des membres de la famille royale — qui pourrait bien être plus que ce que Fitz croit savoir. Si l'auteur nous rappelle les événements d'il y a quinze ans, c'est par touches discrètes, à travers l'esprit de FitzChevalerie, ou ceux d'Umbre et du Fou. Car ce volume marque le retour dans la vie de Fitz de ces deux personnages, en particulier du Fou, qui prend une importance croissante dans le récit.
Malgré le soin qu'a pris Robin Hobb à placer ses pions, l'aventure est en marche et quand elle rattrape Fitz, le lecteur est vite plongé dans un univers d'intrigues et de luttes. Ce livre se lit d'une traite ; arrivé au bout, on n'a de cesse de commencer la suite, La Secte Maudite, que les éditions Pygmalion n'ont pas trop attendu pour publier, allant jusqu'à interrompre le programme de parution d'un autre cycle du même auteur, Les Aventuriers de la Mer, le seul reproche peut-être, qu'on puisse leur faire. En effet, les lecteurs des Aventuriers de la Mer remarqueront avec bonheur les allusions nombreuses à Terrilville, aux Vivenefs, et aux mystérieux serpents de mer qui émaillent le récit — car c'est dans un univers cohérent et complet que nous invite Robin Hobb — mais ces allusions, comme des friandises, nous redonnent envie de renouer avec ce cycle-là, aussi.
Lucie CHENU Première parution : 1/10/2003 dans Faeries 12 Mise en ligne le : 7/8/2006
Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantesJean-Pierre Fontana : Sondage Fontana - Fantasy (liste parue en 2002) pour la série : Le Royaume des Anciens