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Demain et le jour d'après

Tom SWETERLITSCH

Titre original : Tomorrow and Tomorrow, 2014
Première parution : G. P. Putnam's Sons, juillet 2014   ISFDB
Traduction de Michel PAGEL
Illustration de Aurélien POLICE

ALBIN MICHEL (Paris, France), coll. Albin Michel Imaginaire précédent dans la collection suivant dans la collection
Date de parution : 28 avril 2021

Première édition
Roman, 416 pages, catégorie / prix : 22,90 €
ISBN : 978-2-226-45198-9
Format : 14,0 x 20,5 cm
Genre : Fantastique


Quatrième de couverture

« Sombre, implacable et inventif… totalement visionnaire. » Stewart O’Nan

John Dominic Blaxton, éditeur de poésie prometteur, a perdu sa femme enceinte dans l’attentat nucléaire qui a rasé la ville de Pittsburgh. Reconverti en enquêteur pour les assurances, il parcourt inlassablement l’Archive, cette recréation virtuelle de la cité via tous les documents, enregistrements publics et privés qui n’ont pas été corrompus par l’explosion. Un jour, il découvre le corps d’une disparue, Hannah Massey, à moitié enfoui dans la boue d’un parc public. Dans l’Archive, l’enregistrement de ce cadavre prouve que la jeune femme a été assassinée. Dans la réalité, il n’existe plus aucune preuve matérielle de ce crime. Pour trouver la force de continuer à vivre, John se lance dans une enquête dangereuse. Car rien ne dit que l’assassin de la jeune femme a péri dans l’attentat.

Critiques

    Après le succès de Terminus (cf. Bifrost n°95), Tom Sweterlitsch revient chez AMI avec un roman plus ancien (son premier), Demain et le jour d’après. En 2048, un attentat nucléaire rase Pittsburgh, tuant l’écrasante majorité de ses habitants, dont la femme, enceinte et quasiment à terme, de Dominic, absent de la ville ce jour fatidique. Dix ans après, on a créé une reconstitution en Réalité Simulée de la cité, l’Archive, grâce aux données des caméras de surveillance, des webcams, des réseaux sociaux, et à un peu d’interpolation à partir des souvenirs de ceux qui la visitent du fait de l’implant cérébral que tous portent, et qui permet par ailleurs de les faire vivre dans une omniprésente et invasive Réalité Augmentée dans le monde réel. À la base conçue comme un espace de recueillement, l’Archive sert aussi aux enquêteurs mandatés par les compagnies d’assurance, comme Dominic, à rechercher la cause exacte de la mort de telle personne ou de la destruction de tel édifice, dans le but d’éviter de payer les juteuses primes. Or, Dominic va découvrir par hasard un cadavre dans l’Archive, une femme tuée avant l’attentat dont le sort n’intéresse personne. Sa consommation de drogue (renforçant son immersion) lui fait bientôt perdre son emploi, et lors de sa thérapie légalement imposée, son psychiatre lui propose de travailler pour un riche mandataire cherchant sa fille, qui semble avoir été effacée de l’Archive. Les deux affaires vont se révéler liées de bien ténébreuse façon…

    À la lecture de ce roman post-apocalyptique particulièrement sombre, on pense avant tout à Peter Hamilton pour l’enquête dans une ville simulée, à Dan Simmons pour le procédé technologique permettant de revivre les souvenirs heureux, à Vernor Vinge pour la Réalité Augmentée omniprésente (et ses pop-ups publicitaires continuels), sans oublier un mélange de Jean Baret (l’humour en moins) et de Robert Jackson Bennett pour la société décrite, où le porno et le sordide sont mis en scène en permanence et sans vergogne, comme lorsque les condamnations à mort présidentielles sont filmées ou que la dernière victime d’un crime du jour voit ses vidéos intimes balancées à une populace avide (de sexe, d’obscène, de scandale) et amorale. À cette critique, sans concessions, des dérives à peine exagérées et projetées de la société américaine du futur proche, à l’enquête (très addictive) de Dominic pour résoudre le meurtre et la disparition, s’ajoutent le récit de sa catharsis (et de sa quête de justice pour les victimes) et celui de l’impossible tentative de rédemption de l’autre protagoniste, Albion. Et c’est sur ce niveau de lecture que se situe le vrai intérêt du roman, très référencé culturellement, sombre mais d’une grande beauté, qui prouve pour la deuxième fois tout le talent de Sweterlitsch.

APOPHIS (site web)
Première parution : 1/7/2021 dans Bifrost 103
Mise en ligne le : 1/12/2024

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