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Cyberpunk's not dead

Yannick RUMPALA

Première parution : Saint-Mammès, France : Le Bélial', 17 juin 2021

Illustration de Cédric BUCAILLE
Illustrations intérieures de Cédric BUCAILLE

BÉLIAL' (Saint-Mammès, France), coll. Parallaxe précédent dans la collection suivant dans la collection
Date de parution : 17 juin 2021
Dépôt légal : juin 2021, Achevé d'imprimer : mai 2021
Première édition
Essai, 256 pages, catégorie / prix : 16,90 €
ISBN : 978-2-84344-984-0
Format : 13,0 x 20,0 cm
Genre : Science-Fiction

Sous-titré "Laboratoire d'un futur entre technocapitalisme et posthumanité". Dépôt légal à parution.


Quatrième de couverture

Surgi au cours des années 1980, le cyberpunk a marqué la science-fiction de son
empreinte, donnant une contrepartie littéraire aux fulgurances esquissées au
cinéma par l’iconique Blade Runner. Avec des œuvres majeures comme
Neuromancien de William Gibson, tout un imaginaire s’est alors ouvert,
révélant des anxiétés appelées à résonner durablement…
Prolifération technologique, évasion dans des mondes virtuels,
domination économique des multinationales, précarisation sociale,
fragmentations culturelles en nouvelles tribalités : en quoi
et comment ces visions peuvent-elles (encore) faire sens à quelques
décennies de distance ? Yannick Rumpala, maître de conférences en science
politique à l’université de Nice, explore ici les thématiques et
projections installées par ce mouvement littéraire, la manière dont
il s’est coulé dans une modernité déjà chancelante et a cultivé les germes
des incertitudes futures de nos existences. Tel un laboratoire dont
les expérimentations auraient malencontreusement débordé…

Critiques

    Qu’est-ce que le cyberpunk ? Que nous dit ce courant né au début des années 80 sur le futur qu’il rêvait ou cauchemardait, et sur notre époque actuelle ? À lire le sous-titre de ce nouvel essai, «Laboratoire d’un futur entre technocapitalisme et posthumanité », on pourrait espérer que Cyberpunk’s Not Dead réponde à ces deux questions.

    À la première, Yannick Rumpala choisit de concentrer son étude sur le cyberpunk littéraire, majoritairement tel qu’il est paru entre 1981 et la nouvelle « Johnny Mnemonic » de William Gibson, et 1993 avec le roman Les Synthérétiques de Pat Cardigan. S’y ajoutent deux exceptions spatio-temporelles : Inner City (1996) du Français Jean-Marc Ligny, et Moxyland (2008) de la Sud-Africaine Lauren Beukes. En se recentrant sur l’Amérique du Nord blanche, ce choix de corpus écarte tout un pan d’interrogations presque mystiques sur l’interaction homme-machine tels que décrit dansBlade Runner au cinéma, les franchises Ghost in the ShellGunnm et bien d’autres.

    Le problème est que Yannick Rumpala ne répond pas réellement à la question sur la partie « Laboratoire du futur ». Son livre aborde le cyberpunk sous cinq angles différents (l’informatique et le code, l’économie à travers le capitalisme et les corporations, l’urbanisme décrit, tant réel que virtuel, les modifications corporelles et le rôle de l’humain) et l’exercice s’apparente le plus souvent à un commentaire comparé des textes choisis, avec des liens plus que ténus de la réalité qui a inspiré les différents auteurs (hormis la fascination de William Gibson pour les joueurs en salle d’arcade assez souvent répétée). Les quelques allusions (impression 3D de prothèses vue par le prisme des fab-labs et non de la pratique hospitalière, notamment pour la préparation de chirurgie complexe, Uber, Deliveroo and co, pilotés par algorithme) sont mentionnées en une ligne ou deux avant d’être rapidement évacuées pour revenir à l’analyse de texte pure. Et pourtant, de la cyberguerre entre États et entreprises à coup de pirates informatiques (ou cowboys tel que Gibson les appelle dans Neuromancien), à l’aliénation de l’être humain par addiction à la technologie et par l’existence de toute une économie du clic et celle de l’attention générée par les réseaux sociaux, sans oublier les craintes d’un remplacement de l’homme par le robot ou l’IA, il y avait de nombreux sujets abordés dans le pan du cyberpunk choisi par Yannick Rumpala qui se sont matérialisés ou, au contraire ont été largement détournés, dans notre XXIe siècle.

    Après avoir refermé ses 256 pages, Cyberpunk’s Not Dead donne l’impression d’être un essai, certes étayé et documenté, mais datant de la fin des années 90 – comme le sujet qu’il traite. Ce qui, pour la première fois dans la collection « Parallaxe », pourrait bien frustrer le lecteur.

Stéphanie CHAPTAL (site web)
Première parution : 1/7/2021 dans Bifrost 103
Mise en ligne le : 2/12/2024

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