Tout commence par une promenade innocente, au bord d'une rivière. un homme, un rêveur, marche près de l'eau. C'est alors qu'une voix lointaine, comme échappée du courant, l'arrête. L'homme recueille une étrange araignée qui, peu à peu, va se transformer, s'humaniser, et l'entraîner vers son destin. Fin de la promenade, fin de l'innocence, début de la tragédie...
Ce conte, sans doute le plus mémorable de Marcel Béalu et le plus représentatif de son œuvre, est un modèle du genre fantastique, parfait à la virgule près. Fiévreux, cruel et immoral, mais porteur d'un charme indicible qui s'en va trottiner dans la tête du lecteur, empreint d'une poésie de chaque mot confinant au surréalisme, L'araignée d'eau est un texte fondateur qu'il était temps de retrouver.
Poète avant toute chose, Marcel Béalu est l'auteur de nombreux contes et nouvelles, regroupés dans plusieurs recueils indispensables (Mémoires de l'ombre, pour n'en citer qu'un) et quelques romans du même registre, dont Journal d'un mort, La grande marée et Passage de la bête.