Mary Wollstonecraft SHELLEY Titre original : Frankenstein, or the Modern Prometheus, 1818 Première parution : Angleterre, Londres : Lackington, Hughes, Harding, Mavor & Jones, 1er janvier 1818 Traduction de Maxime LE DAIN Illustration de Armel GAULME Illustrations intérieures de Armel GAULME
Considéré comme le tout premier roman de science-fiction jamais publié, Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley a traversé les siècles en laissant une empreinte indélébile. On ne compte plus ses résurgences dans la littérature mondiale et les adaptations théâtrales et cinématographiques que cette formidable œuvre a engendrées.
Cette édition est enrichie de somptueuses illustrations réalisées pour l’occasion par Armel Gaulme
Elle est proposée dans une nouvelle traduction, réalisée à partir de la version originelle de Mary Shelley parue en 1818, et non la version retouchée de 1831, plus répandue.
Son traducteur, Maxime Le Dain, est un expert en littérature fantastique, et a notamment œuvré aux traductions et adaptations de Howard Phillips Lovecraft, Alice au pays des merveilles, Scary Stories, et au comics Locke & Key.
Précisément 200 ans après sa première publication en France (1821), Bragelonne est immensément fier de rééditer ce chef d’œuvre de la littérature.
Édition reliée. Couverture sur papier Wibalin imprimé et marquage à chaud bleu.
« Encore une réédition de ce machin ». diront certains ! Ils ont tort. C'est un ouvrage qu'il FAUT rééditer, souvent, afin qu'il touche — par le biais d'un grand nombre de collections — le public le plus diversifié. Plus à cause du mythe qu'en raison de la beauté du texte qui, avouons-le, est parfois un peu ennuyeux pour des lecteurs du XXe. On connaît surtout Frankenstein par le cinéma (à ce propos tâchez de voir ou de revoir l'admirable film que Whale en tira vers les années 30). On oublie un peu rapidement que la CREATURE du Dr Frankenstein n'a pas de NOM. Or, dans le roman — et rarement dans les films — elle est peinte avec une intériorité sans quoi on tourne vite au film d'horreur, alors qu'il s'agit d'une tragédie. Cela me paraît essentiel, et il faut dire deux mots de Mary Shelley. Elle est, certes, la femme du très grand poète auteur du Prométhée Délivré (dont les liens avec Frankenstein seraient à élucider). Elle est aussi la femme du Dr Godwin l'un des grands penseurs présocialistes, l'un des premiers à avoir réfléchi à l'impact de la science sur la création d'une nouvelle conception du monde (voir la thèse de Jean de Palacio Mary Shelley dans son œuvre). En somme un texte capital, qu'Aldiss in Billion Year Spreemet à l'origine de la SF moderne, mais qu'on peut aussi bien lire dans l'optique des grands romans gothiques. Ecrit vers la même époque que le Melmoth de Maturin, il vient peu après les triomphes du Moine et des œuvres de Radcliffe. La préface de JB Baronian, strictement informative, est excellente. A posséder en sa bibliothèque, à lire ou à relire.
Intéressante initiative que celle d'Albin Michel Jeunesse : faire découvrir Frankenstein aux plus jeunes. Pourtant, cela n'a rien d'évident, le roman de Mary Shelley étant rempli d'images qui pourraient se révéler choquantes, de la récupération des bouts d'êtres humains sur les cadavres par le docteur Victor Frankenstein aux morts qui parsèment le roman. Il était donc nécessaire d'édulcorer le propos, ce dont s'acquittent Michel Piquemal (l'adaptateur) et Cailleaux (l'illustrateur) : les dessins de ce dernier, bien que secs et évocateurs, insistent très peu sur le côté repoussant de la créature, seules quelques cicatrices sont visibles. C'est d'ailleurs là la principale entorse à l'histoire de Shelley : à aucun moment il n'est fait mention de la constitution du monstre de morceaux épars. Sans doute les plus jeunes auraient été effrayés par cet aspect de l'histoire, certes, mais les adaptateurs auraient pu juste le suggérer discrètement, plutôt que de le passer sous silence. Ce petit défaut ne vous empêchera pas de proposer cet ouvrage à vos chères têtes blondes, en restant près d'elles pour les plus impressionnables d'entre elles.