Première parution : Talence, France : L'arbre vengeur, 22 septembre 2022 Traduction de Romane BALEYNAUD Illustration de Greg VEZON Illustrations intérieures de Greg VEZON
L'ARBRE VENGEUR
(Talence, France) Date de parution : 22 septembre 2022 Dépôt légal : 3ème trimestre 2022, Achevé d'imprimer : septembre 2022 Première édition Recueil de nouvelles, 208 pages, catégorie / prix : 20 € ISBN : 978-2-37941-201-1 Format : 14,6 x 21,0 cm✅ Genre : Fantastique
Quatrième de couverture
Les vastes forêts du Canada n'en finissent plus de fasciner ceux qui osent en affronter les mystères. Les Blancs orgueilleux qui viennent y chercher la gloire absurde d'en rapporter des trophées impressionnants ignorent trop souvent les avertissements des Indiens qui savent combien il est impossible de tricher avec ces territoires qu'ils jugent sacrés. Quand l'automne arrive, alors que la température baisse et que les arbres se parent de couleurs pourpres et dorées, la peur se faufile pour reprendre son royaume. Et tandis que castors, huards, chipmunks, loups et ours se préparent pour l'hiver, les hommes peuvent redécouvrir à quel point une nature bafouée ou méprisée sait se faire hostile, et de quelle manière elle impose le respect qui lui est dû.
Avec Blackwood, ce grand écrivain qui aimait les arbres dont il a peuplé ses histoires, l'épouvante a trouvé un de ses maîtres. Loin de l'imagerie horrifique chère à Lovecraft qui l'admirait, le conteur britannique, ivre de la magie des grands espaces, a réinventé un monde où le merveilleux se révèle avec patience. Du grand art.
1 - Le Wendigo (The Wendigo, 1910), pages 9 à 86, nouvelle, trad. Romane BALEYNAUD 2 - La Clairière du loup (Running Wolf, 1920), pages 91 à 120, nouvelle, trad. Romane BALEYNAUD 3 - La Vallée des bêtes sauvages (The Valley of the Beasts, 1921), pages 125 à 157, nouvelle, trad. Romane BALEYNAUD 4 - L'Île hantée (A Haunted Island, 1899), pages 161 à 185, nouvelle, trad. Romane BALEYNAUD 5 - Le Lac du Corps-Mort (Skeleton Lake: An Episode in Camp, 1906), pages 189 à 204, nouvelle, trad. Romane BALEYNAUD
Critiques
Cap sur le grand nord avec ce deuxième recueil d’Algernon Blackwood aux éditions de l’Arbre Vengeur, après L’Homme que les arbres aimaienten 2011 (cf. critique in Bifrost n°64), un grand format cette fois-ci. LaForêt pourpre (une affaire d’arbres, donc, mais sont-ils vengeurs?) propose en effet une unité de lieu évidente, quand bien même ce lieu s’étend-il sur des centaines de kilomètres carrés : la forêt canadienne, où poussent épicéas et tsugas, et qui laisse parfois la place, sur des hectares, à de majestueux et calmes lacs parsemés d’îles. La forêt est certes un lieu, mais aussi un être vivant, le premier des protagonistes de ce recueil très cohérent, tandis que le vent souffle dans les branches, les faisant bouger comme autant de membres inquiétants. Car c’est aussi le propre de ces bois : ils isolent, tant vous êtes loin de toute présence humaine – hormis les quelques membres de votre expédition, bien sûr – et, en cas de phénomènes troublants semblables à ceux qu’expérimentent les personnages des cinq nouvelles recueillies ici, ils vous poussent, aussi doucement que sûrement, à bout, vous laissant faire une partie du chemin vers l’épouvante avant que celle-ci ne se déclenche réellement. Blackwood excelle dans la montée progressive vers l’angoisse, installant une ambiance apaisée propre à la tranquillité des lieux, avant d’ajouter un petit détail qui détonne dans le décor, une fêlure qui va bientôt s’étendre, consciemment ou non, dans l’esprit des chasseurs et aventuriers qui parcourent les lieux. La forêt sape les acquis d’hommes civilisés et urbanisés, renvoyant certains à leur nature animale, et prédisposant les autres à accepter – voire favoriser – le surnaturel. Et lorsque le fantastique surgit, il se révèle classique : fantômes ( « L’Île hantée », « La Clairière du loup ») ou croyances indiennes (« Le Wendigo », sans doute le texte le plus connu de l’auteur, « La Vallée des Bêtes sauvages »), voire noirceur humaine (« Le Lac du Corps-Mort »). Décor, personnage à part entière, mais révélateur aussi : telle est la forêt selon Blackwood.
L’Arbre Vengeur a demandé à Greg Vezon, l’auteur de la couverture, de prolonger celle-ci par quelques illustrations envoûtantes, au trait blanc sur fond noir, qui retranscrivent le sentiment d’oppression ; on notera enfin qu’il s’agit là du premier livre traduit par Romane Baleynaud, jeune traductrice qui s’en tire avec les honneurs. On espère maintenant que l’éditeur attendra un peu moins de onze ans pour nous proposer un nouveau recueil signé Blackwood…