Première édition Roman, 612 pages, catégorie / prix : 23 € ISBN : 978-2-37579-246-9 Format : 13,0 x 19,8 cm❌ Genre : Science-Fiction
Couverture couleur recto-verso à rabats, vernis sélectif.
Quatrième de couverture
Les guerres et les catastrophes environnementales ont obligé l’humanité à essaimer dans les étoiles. Dans un avenir lointain, un empereur règne sur toutes les planètes colonisées, mais le système craque aux entournures : l’humanité stagne - voire recule - sur le plan technologique, les inégalités sociales et entre planètes nourrissent une révolte larvée.
La mort de l’empereur donne le signal de la fin : les rivalités politiques et militaires se déchaînent. En parallèle, le pape cherche à renforcer l’influence de l’église en préparant un grand procès contre les alter, des hommes et femmes à la fois persécutés et recherchés pour leurs talents hors du commun, qu’on maintient dans une forme d’esclavage dès qu’ils sont identifiés.
Un pied dans l’ouest américain, l’autre en France, John Crossford est un passionné de lecture et de jazz, fasciné dès l’enfance par l’aviation et l’espace.
C’est grâce à Terminus les étoiles, d’Alfred Bester, qu’il a le déclic pour la SF dans les années 60. Après des études d’histoire comparée, il enseigne, et, ses tentatives de pilotage tournant vite court, se lance pour notre plus grand plaisir dans la rédaction d’une fresque de space opera cohérente et ambitieuse : Le Second Œkumène.
Critiques
L’empereur dirigeant le vaste empire humain connu sous le nom de Second Œkumène est proche de la fin. Malgré les traitements de longévité réservés à lui seul, son règne n’en finit pas de s’achever. Les prétendants montrent les dents, les planètes éloignées rêvent de sécession et la loi du plus fort semble devoir l’emporter définitivement. Dans ce maelström, plusieurs figures émergent. Dahl Einar, ayant échappé de justesse à des assassins envoyés par Wallace, candidat à la régence. Il va devoir se cacher sous de fausses identités, dans des endroits de plus en plus éloignés de la capitale. Il finit par rencontrer Anya, jeune alter (humains dotés de capacités psychiques supérieures, allant de la télépathie à la manipulation mentale) aux pouvoirs phénoménaux. Ensemble, ils tentent de sauver ceux qui les ont accueillis dans leur fuite face aux autorités. Car les alter sont recherchés : l’empire ne les accepte que comme outils, les réduisant en esclavage afin d’exploiter leurs facultés. Les alter dont le talent est insuffisant ou inutile sont éliminés sans scrupule. Ce qui ne gêne guère la population, qui les déteste – les lynchages sont monnaie courante. Du côté du pouvoir, l’amiral MacGregor tente pour sa part de sauver les meubles. Issu des quartiers populaires, de fait haï par ses collègues venus des rangs de la noblesse, il est porté par une idée forte de l’Empire et souhaite le protéger des influences néfastes – tout en restant en vie. Enfin, une troisième force irrigue le conflit : l’église. Pour laquelle les temps sont durs. Il faut donc resserrer la vis et faire un exemple avec le procès d’alter, considérés comme des créatures du diable…
John Crossford (d’aucuns disent que Bertrand Passegué, ancien du Fleuve Noir réédité chez Critic, se cache derrière ce pseudonyme) propose avec ce Second Œkumène une série efficace et sans temps mort. En cinq tomes prévus (le dernier étant annoncé pour novembre 2023), il offre une saga distrayante et addictive – à défaut d’être originale. Car les clichés sont nombreux et les personnages volontiers schématiques. Mais le résultat est là, et c’est bien l’essentiel : rebondissements nombreux, mécanique narrative bien huilée, personnages caractérisés et attachants. La science n’est qu’un implicite connexe. Les déplacements s’effectuent par hyperespace : aucun détail sur le pourquoi du comment. Pareil quand apparaissent des IA aux pouvoirs stupéfiants : la « magie » du génie d’un savant aidé de machines très en avance sur leur temps. Point barre. De quoi faire se dresser les cheveux sur la tête des puristes de hard science. De quoi ravir le lecteur désireux de vivre un bon moment sans prise de tête. Pour qui rêve d’aventures dans les étoiles, de chevaliers des temps modernes, d’ennemis fourbes et cruels à combattre jusqu’à la mort, Second Œkumène fait le job.