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Libère-toi cyborg ! le pouvoir transformateur de la science-fiction féministe

Ïan LARUE

Première parution : Paris, France : Cambourakis, octobre 2018

Illustration de Lynn RANDOLPH

CAMBOURAKIS (Paris, France), coll. Sorcières précédent dans la collection suivant dans la collection
Date de parution : 17 août 2022
Dépôt légal : août 2022, Achevé d'imprimer : juillet 2022
Réédition
Essai, 328 pages, catégorie / prix : 12.50 €
ISBN : 978-2-36624-701-5
Format : 11,5 x 17,5 cm
Genre : Science-Fiction

Réédition au format poche.


Quatrième de couverture

Gynoïdes, sorcières, vampires, chiennes et souris de laboratoire : toutes sont liées à la cyborg de Donna Haraway. Reprenant ta liste d'auteurs et autrices de science-fiction féministe citées à la fin du Manifeste cyborg, ïan Larue redéfinit cette figure fondatrice dans la pensée de la philosophe : « La cyborg, c'est l'esclave noire qui apprend à lire dans un roman d'Octavia Butler; la jeune fille encapsulée qui, loin de se sentir handicapée, connaît des milliers de connexions ; la fille-orque transportée dans les étoiles. La cyborg est l’hybride suprême, hybride entre une femme réelle et un personnage de roman qui se superpose à elle pour la doter de mille nouvelles possibilités dont celle, fondamentale, de faire éclater capitalisme, famille et patriarcat. »

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition CAMBOURAKIS, Sorcières (2019)

    En 1984, Donna Haraway publie un essai d’une quarantaine de pages intitulé Manifeste cyborg dans lequel elle réinterprète la figure du cyborg, hybridation entre l’organique (un être de chair) et la machine (inerte) comme outil de lutte contre le patriarcat et ses mécanismes oppressifs. Savoir où commence l’humain, où finit la machine, déterminer si l’hybridation est éthique ou pas dans une perspective post-humaniste n’intéresse pas Haraway. Ses cyborgs, en transgressant les frontières acceptées comme naturelles et les antagonismes artificiels qu’elles créent (humain vs animal par exemple) permettent de dépasser les problématiques de sexe et de genre, les constructions sociales des races et de libérer les femmes. L’autrice s’appuie sur la biologie, l’histoire, les sciences, mais aussi sur la littérature de SF américaine et notamment sur une liste de livres de SF féministes écrits par Joanna Russ, Samuel R. Delany, John Varley, James Tiptree Jr., Octavia Butler, Monique Wittig et Vonda McIntyre. Elle ne les choisit pas à titre d’illustration. Haraway considère ces auteurs comme des storytellers qui « explorent ce que veut dire être incarné dans des mondes de haute technologie », et, par extension, comme des théoriciens des cyborgs. L’essai de Donna Haraway, dense, n’est pas facilement accessible. Sa compréhension nécessite une bonne culture scientifique, littéraire, historique. Dans Libère-toi, Cyborg, ïan Larue — pseudonyme en forme de contribution à la lutte non-binaire de Anne Larue — analyse en profondeur le Manifeste ainsi que la liste des œuvres de SF proposée par Donna Haraway. Cet essai est salutaire à plus d’un titre. Il contextualise, explicite et décode le Manifeste, en plus de le remettre en lumière. Il permet aussi de comprendre l’impact de ce dernier sur le féminisme. En proposant son concept de cyborg qui s’affranchit de la dualité homme/ femme, Donna Haraway s’inscrit à contre-courant du féminisme traditionnel naturaliste et essentialiste de son époque. Sa critique du féminisme ouvre de nouvelles perspectives et appelle à l’action. Et le travail de ïan Larue sur la liste H montre les apports de la SF des années 70 au féminisme. Libère-toi, Cyborg va cependant plus loin. Il prolonge la réflexion, établit de nouvelles connexions avec les figures de la sorcière, de la déesse ou du vampire, et réactualise le concept de cyborg en prenant en compte les évolutions de nos sociétés et en s’appuyant sur des œuvres récentes comme celles de Sabrina Calvo ou de la performeuse Marion Laval-Jeantet. Avec érudition et humour, ïan Larue pousse le lecteur à questionner ses certitudes. Elle met en perspective le phénomène d’invisibilisation des femmes, avec l’exemple récent de l’informatique, manie l’écriture inclusive et les néologismes avec pour objectif de « dégenrer » la langue française. Et enfin, elle nous propose un féminisme inclusif, intersectionnel et queer dans lequel l’Imaginaire et la SF deviennent de puissantes armes au service de l’émancipation de celles et ceux qui ne correspondent pas à la norme dominante imposée et érigée en réel. Une lecture très recommandable.

Karine GOBLED
Première parution : 1/4/2019
Bifrost 94
Mise en ligne le : 12/9/2023

Prix obtenus


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