Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
Cité

Pierre BORDAGE

Cycle : Métro Paris 2033  vol. 3


Illustrations intérieures de Louise GOBINET

LIVRE DE POCHE (Paris, France), coll. SF (2ème série, 1987-) précédent dans la collection n° 37492 suivant dans la collection
Date de parution : 14 février 2024
Dépôt légal : février 2024, Achevé d'imprimer : janvier 2024
Réédition
Roman, 576 pages, catégorie / prix : 9,90 €
ISBN : 978-2-253-24370-0
Format : 11,0 x 17,8 cm
Genre : Science-Fiction

Couverture : Studio LGF. © with friendly permission by animagic.com.


Quatrième de couverture

En 2033, les humains ont été chassés de la surface, désormais inhabitable. À Paris, les survivants se sont réfugiés dans les profondeurs du métropolitain. Des communautés sont installées dans certaines stations de Rive Gauche, plus ou moins en contact, souvent en conflit ; la surface est crainte parce qu’irradiée ; Rive Droite est un lieu maudit, laissé à la merci d’une faune sauvage monstrueuse. Mais n’y a-t-il vraiment personne là-haut, ou cherche-t-on à maintenir coûte que coûte les Métrolites sous terre ?
Dans les méandres des boyaux souterrains, à défaut de lumière, les émotions sont plus vives, les rancœurs plus tenaces, les haines exacerbées. Une œuvre sombre et baroque, qui tient du récit hugolien : Les Misérables, bien sûr, mais aussi Notre-Dame de Paris.

Après Rive Gauche et Rive Droite, Cité est le dernier volet de la série Métro Paris 2033.

Fin d’une trilogie réussie, dense et entraînante, angoissante et émouvante.

Le Nocher des livres.

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition L'ATALANTE, La Dentelle du Cygne (2022)

    Clap de fin pour la version française de « Métro 2033 » initiée par la version russe de Dmitri Glukhovsky en 2005. Ultime volume de cette trilogie signée Pierre Bordage, Cité finit en apothéose, pres­que au sens propre du terme. Car, comme on le pressentait à la lecture de Rive droite (cri­tique in Bifrost n°103), l’avenir est en surface. La vie dans les souterrains du métro a atteint ses limites : trop de haines, de passions violentes et contradictoires accumulées mettent en danger les équilibres trouvés au sein des dif­férentes parties du métro parisien, dans les clans aux coutumes diver­ses. Les mutants ont beau user de tous leurs pouvoirs, absorber au maximum les tensions afin de faire redescendre les risques de conflit, on s’approche du seuil fatal où l’humanité terrée dans les tunnels de la capitale française pourrait connaître une crise définitive après avoir survécu à l’apocalypse nucléaire. Mais, bien entendu, difficile de trouver un consensus. Chaque potentat y va de sa rengaine, à base de divinité ou de libéralisme bien senti pour conserver – voire accroitre – son pouvoir. Et ceux qui appellent à sortir de l’obscurité pour retrouver la lumière du jour passent pour des illuminés, des fous. Et ce d’autant plus que les condamnés envoyés à l’extérieur reviennent sous forme de ca­davres atrocement brûlés. La surface n’est-elle donc pas toujours mortelle ? Pourquoi, en ce cas, certains mutants affirment-ils que l’air est redevenu pur, et qu’il est possible de vivre comme avant et non plus comme des taupes ?

    Voilà pour l’intrigue principale de ce ro­man. Qui sert, bien sûr, d’écheveau central à une série d’intrigues secondaires dignes de « Game of Thrones », voire, en ce qui concerne les passions humaines, et comme le clame la quatrième de couverture, de cer­taines œuvres de Victor Hugo (enfin, si on veut…). Pierre Bordage ne manque pas d’un certain souffle, il est vrai, et sa maîtrise narrative n’est jamais prise en défaut. D’aucuns lui reprochent d’ailleurs (on en connaît en Bifrosty !) de se contenter depuis bien longtemps d’user de vieilles recettes sans oser se mettre en danger. Possible. Reste que dans cette trilogie, il prouve une nouvelle fois ses qualités de conteur évidentes et son attache­ment à l’humain. Bordage croit fondamentalement à la bonté des individus. Pas tous, il n’est pas naïf à ce point. D’ailleurs, il n’hésite pas à décrire, comme peu savent le faire, des scènes d’une violence et d’une sauvagerie ré­pugnantes. Il met en scène des leaders effroyablement cruels et vénaux, dirigés par leurs seules pulsions égoïstes et morbides. Mais il offre aussi à ses lecteurs des personnages aux intentions plus altruistes, aux moteurs plus nobles. Et cela sans candeur, sans excès de sirop (quoique, peut-être un brin quand il décrit le jeune couple que composent Juss et Plaisance). Il confère à sa fresque une di­mension presque mystique, mais sans réelle religion : les pseudo-croyances sont étrillées tant elles sont le fait de fanatiques ou d’opportunistes. Non, Pierre Bordage croit en la femme et l’homme. En des êtres faillibles, mais ouverts à la culture et aux autres, portés non par des besoins égoïstes, mais par une envie de découvrir autre chose, d’aller plus loin, de progresser. Et la beauté de ce message, porté par une machinerie narrative redoutable, permet de pardonner certaines facilités. Cité clôt dignement un cycle qui, s’il ne marque pas un tournant dans l’œuvre de notre auteur, reste un représentant tout à fait honorable de son savoir-faire doublé d’une lecture véritablement immersive.

Raphaël GAUDIN
Première parution : 1/7/2022
Bifrost 107
Mise en ligne le : 14/4/2025

retour en haut de page

Dans la nooSFere : 87296 livres, 112236 photos de couvertures, 83732 quatrièmes.
10815 critiques, 47166 intervenant·e·s, 1982 photographies, 3915 adaptations.
 
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes. Trouver une librairie !
A propos de l'association  -   Vie privée et cookies/RGPD