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Un sale boulot

Christopher MOORE

Titre original : A Dirty Job, 2006   ISFDB
Cycle : Charlie Asher vol. 1

Traduction de Luc BARANGER

L'ŒIL D'OR (Paris, France)
Date de parution : 3 novembre 2023

Réédition
Roman, 400 pages, catégorie / prix : 20 €
ISBN : 978-2-490437-30-6
Format : 15,6 x 23,4 cm
Genre : Fantastique

En co edition avec les éditions La Tartine. Présentation de la maison d'édition sur le site de l’œil d'or : (Créée en octobre 2022 par quatre étudiants en BUT Métiers du livre, à l'IUT Bordeaux Montaigne, les éditions de la Tartine est une jeune maison d'édition indépendante avec la volonté de faire (re)découvrir les auteurs oubliés, les « trop en retard » et les « un peu en avance », tout ça en vous promettant de ne jamais trop se prendre au sérieux. Si, à l'origine, la Tartine est un projet étudiant qui n'aurait jamais du sortir du cadre des cours, il prend peu à peu vie pour dépasser la simple bonne note et faire arriver son premier livre sur les tables des librairies, avec l'aide des éditions de l'Œil d'or, en co-édition.)


Quatrième de couverture

Charlie Asher a tout pour être heureux : ce « mâle bêta » est à l'abri des codes de la virilité toxique, et même s'il est globalement craintif, on peut le supposer futur bon père de famille. Mais la gentillesse ne protège pas de la tragédie : Rachel, sa femme, meurt en couches. Voilà Charlie père et veuf le même jour. Ne serait-il pas aussi fou ? Il croise un étrange bonhomme qui n'apparaît pas sur les caméras de sécurité, soupçonne les babioles de son magasin d'antiquité d'abriter des âmes, croise des démons amateurs de chairs humaines (crues) et rencontre... la police des Morts. C'est que Charlie, sans le savoir, vient de se faire embaucher par... la mort ? Charlie, ou sa fille qui parle à peine ?

Des corbeaux géants, des voix qui sortent des égouts et un San-Francisco halluciné peuplé de personnages délirants, Christopher Moore laisse encore une fois parler son imaginaire absurde et morbide avec un Charlie Asher, protagoniste couard et mortellement attachant.

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition CALMANN-LÉVY, Interstices (2008)

     Deuxième Christopher Moore publié dans la très recommandable collection « Interstices » (après Le Sot de l'ange, cf. critique in Bifrost 45), Un sale boulot prolonge des thèmes déjà explorés par l'auteur dans L'Agneau (disponible chez Folio « Policier »). Dieu tout-puissant et arbitraire, sens de la vie, nature de la mort, absurdité de l'existence, humour et émotion, tout est là ou presque, dans un registre toutefois plus léger et sans doute beaucoup plus personnel. Toujours attaché à des personnages curieusement crédibles, compte tenue de leur nature éminemment fictive (et dont certains évoluent avec bonheur de romans en romans), Christopher Moore navigue ici entre sérieux et comique, parfois avec succès, parfois avec lourdeur. A force de ne plus vraiment savoir où il va (un défaut flagrant dans Le Secret du chant des baleines, cf. critique in Bifrost 44), l'auteur se perd en route, un défaut qui ne doit toutefois pas faire oublier la très bonne tenue de l'ensemble et certains passages d'anthologie. Le thème, d'ailleurs, est un festival à lui tout seul. Charlie Asher a tout pour être heureux : une gentille femme enceinte, un gentil travail et tutti quanti, mais Dieu en décide autrement. La femme de Charlie meurt en couches et le moins qu'on puisse dire, c'est que l'heureux papa d'une charmante petite fille démarre plutôt mal sa paternité. D'autant qu'il a vu un type étrange penché sur sa femme juste avant son trépas. Un type étrange que personne n'a remarqué. Ni le personnel soignant, ni les caméras de surveillance pourtant installées un peu partout. Mais la vie continue comme elle peut et bientôt, Charlie passe à une nouvelle étape de l'existence. Il se rend peu à peu compte que les objets vendus dans son magasin d'occasion servent en fait de véhicules spirituels aux âmes avant le grand départ. Grâce à un livre de magie noire subtilisé un temps par une vendeuse gothico-maniaque toute déçue de ne pas être choisie par l'Etre Suprême, Charlie finit par comprendre le rôle que Dieu himself lui réserve sur Terre : la Mort. Couic. Ceci étant, le mythe est dépassé. D'abord parce qu'on ne manque pas de travail et qu'il y a donc plusieurs Morts à l'œuvre sur notre bonne vieille planète, ensuite parce qu'il existe une sorte de police mortuaire, d'affreux démons cannibales bien décidés à bouffer tout cru (famille comprise) toute Mort trop peu productive dans son travail. Charmant, donc...

     Curieusement mystique sur la fin et probablement plus profond et douloureux que ne le laisse supposer son apparente légèreté, Un sale boulot est un honnête Christopher Moore. Même si certains défauts sont trop visibles pour convaincre totalement le lecteur (remarque qui s'applique aux trois derniers bouquins de l'auteur, ce qui commence à agacer), force est de reconnaître que Moore a le sens du dialogue et reste capable de construire des situations si tragicomiques qu'il est bien difficile de ne pas dévorer son petit dernier vite fait bien fait. Bref, si ce roman n'est sans doute pas son meilleur, il ne fait qu'augmenter notre envie de voir le reste de son oeuvre traduite au plus vite sous nos longitudes.

Patrick IMBERT (site web)
Première parution : 1/1/2008
dans Bifrost 49
Mise en ligne le : 25/1/2009

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