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Le Message de la nuit

Olivier JORIS



DENOËL (Paris, France)
Dépôt légal : 1956
Première édition
Roman, 190 pages, catégorie / prix : 230 FR
ISBN : néant
Format : nd
Genre : Fantastique


Pas de texte sur la quatrième de couverture.
Critiques

    Les contradictions sont à l'ordre du jour. « La Bête de l'Apocalypse », que Laffont a publiée dans sa collection fantastique, se rattachait en fait au policier. Et voici inversement que Denoël, avec « Le message de la nuit », d'Olivier Joris, sort dans sa collection policière un roman fantastique ! J'avoue ne pas comprendre cette politique. Qu'on songe à la frustration des lecteurs attendant, sur la foi de l'étiquette, une explication « logique » à cette intrigue d'apparence surnaturelle… pour découvrir en fin de compte qu'elle était réellement surnaturelle ! Il n'y a pas pire tromperie sur la marchandise. 

    « Puzzle pour acteurs », de Patrick Quentin ou « Celle qui n'était plus », de Boileau-Narcejac racontaient d'ahurissantes histoires de revenants pour les démonter rationnellement dans la conclusion. C'était de la corde raide, mais le jeu était joué honnêtement. De même dans « La chambre ardente », de John Dickson Carr et « Le miroir obscur », d'Helen Mac Cloy, où la solution avait deux visages satisfaisant à la fois aux règles de la logique et à celles du fantastique. Mais baser, comme ici, tous les éléments d'un mystère sur d'inexplicables phénomènes d'ubiquité, pour nous faire savoir à la fin qu'il s'agissait des apparitions d'un fantôme, c'est autre chose ! (À noter d'ailleurs que « Le miroir obscur », cité plus haut, roulait également sur le thème de l'ubiquité, tout en ne reculant pas devant l'explication matérielle !) 

    Je n'attaque nullement le roman de Joris, bien fait (quoique sommaire), situé dans un cadre de landes danoises fascinant, et certes supérieur en atmosphère à « La belle de Montferrare », pour prendre comme exemple un autre roman « d'ambiance ». Je déplore seulement une confusion qui ne pourra que lui nuire. J'aimerais connaître l'opinion de l'auteur sur cette fausse classification de son livre. Ou bien a-t-il sincèrement cru écrire un roman policier, simplement parce qu'il y avait intégré un meurtre ? Ce serait de l'inconscience. 

    Aux lecteurs de « Fiction » en tout cas de prendre la relève de ceux de « Mystère-Magazine », qui auront laissé tomber dégoûtés cet ouvrage qui n'était pas fait pour eux. 

Alain DORÉMIEUX
Première parution : 1/7/1956 dans Fiction 32
Mise en ligne le : 22/6/2025

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