Sur une planète inconnue, un cosmonaute revient à la vie grâce à une machine qui le ressuscite à partir de ses propres cellules.

     Mais il y a un trou dans sa mémoire et cette amnésie partielle l'empêche de comprendre le mécanisme d'une situation dont il est pourtant le personnage principal.

     Un astronaute sans mémoire se retrouve sur une planète pleine de dangers, de pièges, d'illusions. On pourrait arrêter là ce compte rendu du dernier Richard et Bessière (mais seul le dernier tient sans doute la plume à l'heure qu'il est) : une trame archétypique, où l'on peut mettre n'importe quoi. Ce que le prolifique écrivain a fait, d'ailleurs, mais avec un sens inhabituel de l'atmosphère, un suspense bien mené, et une sobriété de style (il n'y a pas les effets d'humour désastreux qui sont d'ordinaire son apanage) qu'il avait oubliée depuis... disons Planète de mort, qui nageait dans les mêmes eaux. Ce récit sec, tendu, qui fait la part belle aux bagarres avec les représentants de tribus plus ou moins humanoïdes toutes plus féroces les unes que les autres, et aux scènes de torture gore (assez déplaisantes — il faut bien que le bât blesse quelque part) ressemble assez aux nouvelles spatiales que Richard Matheson ou Robert Bloch écrivaient sans trop y croire au début de leur carrière respective, avant de devenir des maîtres de l'horreur sans alibi. Bref, un Bessière tout à fait lisible, silence dans les rangs !